L'événement n'a duré que huit jours, mais son impact sur le hockey féminin au Manitoba se fait encore ressentir aujourd'hui.
Il y a dix ans, les villes de Winnipeg et de Selkirk se partageaient la tâche d'hôte du Championnat mondial féminin 2007 de l'IIHF. À ce jour, le tournoi est toujours cité à titre d'exemple de réussite dans le hockey féminin, tant au Canada que sur la scène internationale.
Le tournoi a pulvérisé les records d'assistance, en plus de donner lieu à une sensibilisation et à un legs qui ont déclenché une croissance sans précédent du hockey féminin partout au Manitoba, surtout à l'échelle des programmes locaux.
« C'était un travail d'équipe à tous les niveaux », se rappelle Polly Craik, qui a présidé le comité hôte. « Les joueuses, les bénévoles, les administrateurs, les membres du comité hôte et les divisions au hockey ont tous uni leurs efforts. C'était réellement un événement signé Manitoba. »
Plus de 600 bénévoles ont participé au tournoi, qui s'est avéré, avec raison, une célébration du hockey féminin et une source d'inspiration pour les jeunes filles et leur famille.
Et pour Polly Craik, déjà une femme d'affaires accomplie à Winnipeg, son devoir n'était plus seulement d'organiser un tournoi international de hockey. C'était une question d'initiative qui s'étendait au-delà des frontières du Manitoba pour les filles dans le monde du hockey.
« Je me souviens d'avoir rencontré une famille venue de l'Alberta dans un Tim Hortons sur l'avenue Portage. Les parents m'avaient dit que leur fille jouait au hockey et qu'ils voulaient simplement voir des femmes jouer en personne. Ils étaient ravis que l'événement se déroule si près de chez eux. »
« Pour eux, comme pour bien d'autres, c'était une expérience qu'ils voulaient vivre. Et il y a beaucoup d'autres histoires comme la leur. »
Il est presque impossible de quantifier l'impact de l'événement sur le marché, mais il ne fait aucun doute qu'il a élevé le statut du sport, surtout auprès des jeunes filles.
« C'était un événement fantastique », raconte Peter Woods, directeur administratif de Hockey Manitoba. « Le legs de l'événement est immense. C'est difficile à croire que 10 ans se sont écoulés déjà. »
Dans les années qui ont suivies, le hockey féminin au Manitoba a connu un essor fulgurant, passant de 3 685 joueuses au moment du Mondial féminin 2007 à 5 419 joueuses cette année, soit une hausse de 47 pour cent.
Le tournoi a attiré une foule record de 119 231 personnes au total, avec notamment deux matchs disputés à guichets fermés au MTS Centre. Ainsi, 15 003 partisans ont assisté à l'affrontement Canada-États-Unis en ronde préliminaire, de même qu’à la reprise de ce duel nord-américain dans le match pour la médaille d’or.
Évidemment, la fiche parfaite du Canada en ronde préliminaire a contribué à cet engouement, et les Canadiennes ont surfé sur cette vague pour l'emporter 5-1 contre les Américaines en finale et mettre la main sur un neuvième titre mondial en 10 tentatives.
« Les partisans de Winnipeg ont été incroyables », affirme Meghan Agosta, qui a fait ses débuts au Mondial féminin en 2007. « L'ambiance dans l'aréna était électrique. Je me rappelle d'avoir sauté sur la patinoire sous les cris d'encouragement de milliers de partisans. C'était assez spécial. »
Maintenant une vétérante âgée de 30 ans, Agosta est la seule membre de l'équipe de 2007 à participer au Championnat mondial féminin 2017 de l'IIHF.
« Je garde un merveilleux souvenir de cette conquête du championnat mondial au Canada », dit-elle. « C'était aussi ma première participation à ce tournoi. Comme jeune joueuse à cette époque de ma carrière, mon rôle était d'apporter de l'énergie. Évidemment, quand je compare avec aujourd'hui, ce rôle a changé. Mais ça reste un peu fou de réaliser combien de temps s'est écoulé depuis. »
Consciente de sa tâche et de la responsabilité du comité hôte d'assurer un événement de qualité, Polly Craik a senti que ce furent les joueuses canadiennes elles-mêmes qui ont fait du Mondial féminin 2007 à Winnipeg un événement unique.
« Elles ont vraiment contribué à susciter de l'intérêt dans le rôle qu'elles jouaient », explique-t-elle. « Elles étaient très généreuses. »
Elle se souvient de Kate MacKenzie, une jeune fille de Winnipeg, qui était devenue en quelque sorte la « mascotte humaine » d'Équipe Canada pendant le tournoi.
Elle avait d'abord rencontré Kate lorsque celle-ci jouait dans la même équipe que son fils de neuf ans. Dotée d'un talent exceptionnel, Kate était facile à repérer sur la glace en raison de sa queue de cheval à l'arrière de son casque.
« Elle a tissé des liens avec Jennifer Botterill », se remémore la femme d'affaires. « Ça a été un déclic pour moi. J'ai compris dès lors toute l'importance de l'événement. Cette fille devait avoir l'occasion d'établir des liens avec d'autres joueuses de hockey. Cette équipe était là pour elle. L'équipe lui donnait la force et la confiance nécessaires pour aspirer à un tel parcours. »
Aujourd'hui, Kate MacKenzie profite d'une bourse d’études et joue au hockey pour l'Université Quinnipiac.
En plus d'avoir un impact positif sur les partisans et les personnes qui ont été témoins du tournoi, le Mondial féminin 2007 a aussi marqué certaines participantes sur la glace d'une autre manière, comme dans le cas de Viona Harrer.
La gardienne de but allemande a repoussé 62 tirs dans une défaite de 8-0 contre le Canada, une performance saluée par une ovation debout de la foule pourtant venue encourager l'équipe locale lorsque la cerbère a reçu le titre de Joueuse du match.
Polly Craik évoque encore ce souvenir avec émotion.
« Ce sont des moments qui changent une vie », dit-elle. « Elle pleurait à chaudes larmes sur la glace. Jamais une foule ne s'était levée pour l'acclamer de la sorte auparavant. »
Tandis que ce printemps marque le 10e anniversaire du Championnat mondial féminin 2007 de l'IIHF, ces huit jours survenus il y a dix ans sont probablement plus importants aujourd'hui qu'ils ne l'ont jamais été.
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