Si vous sortez d'Evraz Place à Regina, site du Championnat national féminin des moins de 18 ans 2016, et que vous commencez à rouler légèrement vers le sud-est sur l'autoroute 48, vous arriverez sur l'avenue Prairie environ deux heures plus tard. Un virage à droite vous mènera vers le sud à Kennedy, Sask.
Dans ce village de 241 habitants, vous y trouverez un bureau de poste, une banque, une école primaire et un épicier local, ainsi que d'autres services. Et bien sûr, un aréna.
C'est à cet aréna que l'histoire commence; une histoire qui se déroule dans la province de la Saskatchewan, au Canada et à des endroits comme Turin, en Italie, et Harbin, en Chine, puis éventuellement, à la maison, sur l'avenue Prairie, selon Google Maps, communément rebaptisée avenue Colleen Sostorics par les locaux.
La route a été rebaptisée ainsi en 2002, après que Sostorics a gagné une médaille d'or en hockey féminin aux Jeux olympiques d’hiver. Elle en a gagné deux autres, en 2006 et en 2010, et elle a porté les couleurs de l'équipe nationale féminine du Canada pendant près de 10 ans, accrochant ses patins après la conquête de l'or à Vancouver.
Elle est maintenant une maman à temps plein – de Luke, 4 ans, et de Grace, 1 an – et une entraîneure à temps partiel de l'équipe de hockey féminin de l'Université de Regina. Plus tôt cette année, elle est devenue la première femme intronisée au Temple de la renommée du hockey de la Saskatchewan.
Parmi ses réalisations sur glace, l'un de ses plus gros tremplins, selon ce qu'elle dit aujourd'hui, a été la chance de représenter sa province sur la scène nationale.
« Je ne me souviens pas de beaucoup de détails précis », dit-elle à propos de sa participation aux Jeux d’hiver du Canada 1995 et du Championnat national midget 1997. « Mais je me souviens des sentiments : nervosité, inquiétude, excitation, et toutes ces choses qui viennent avec une première participation à un championnat. Et bien sûr, être très fière de porter les couleurs de la Saskatchewan et prendre cette expérience très au sérieux, vraiment essayer d'offrir la meilleure représentation sur et hors glace. »
Les équipes ont remporté respectivement l'argent et le bronze, ce qui a alimenté son désir d'en avoir plus.
En 1999, Sostorics a été sélectionnée au sein de l'équipe nationale féminine des moins de 22 ans du Canada. En 2000-2001, elle a mené l'équipe à la médaille d’or au Tournoi des 3 nations, avec le « C » sur son chandail.
En 2001, elle a donné ses premiers coups de patin dans l'uniforme de l'équipe nationale féminine du Canada. En plus de ses succès aux Jeux olympiques, Sostorics a remporté l’or trois fois au Championnat mondial féminin de l’IIHF et six fois à la Coupe des 4 nations. Elle a disputé 133 rencontres et avec ses 58 points (14 buts, 44 aides), elle s'est retirée en occupant le troisième rang des meilleures pointeuses de l'histoire de l'équipe nationale.
L'un des principaux faits saillants de sa carrière aura été sa tournée préolympique qui s'est arrêtée à Regina et Saskatoon en 2005. En quelque sorte, il s'agissait d'un retour aux sources.
« Au fil des ans avec la formation nationale, nous avons joué dans de gros arénas et des arénas de la LNH », lance-t-elle. « Mais je me souviens d'avoir entré dans le Brandt Centre (qui portait alors le nom d'Agridome) et d'avoir poussé un petit rire nerveux parce que lorsque j'étais jeune, c'est là que je voulais jouer. »
Couronner sa carrière avec une médaille d’or olympique à domicile a été agréable – « l'aboutissement d'une période de plus de 20 ans à jouer du hockey organisé » – tout comme le fait de participer au changement qui s’est opéré dans la façon dont les Canadiens percevaient ce sport après les Jeux de Vancouver.
« On a semblé sentir un changement, passant des Canadiennes polies qui veulent seulement participer à un groupe qui est ici pour gagner », explique-t-elle. « Maintenant, quand les Canadiens parlent de sport, nous avons la chance de pouvoir nous bomber le torse un peu. Nous ne sommes pas arrogantes, mais nous pouvons être un peu plus fières. »
L'ascension de Sostorics avec l'équipe nationale féminine du Canada a coïncidé avec celle de trois autres joueuses de la Saskatchewan : Dana Antal, Kelly Béchard et Hayley Wickenheiser. La plus jeune du quartet, Sostorics affirme que ses premiers camps nationaux ont été un peu moins stressants grâce à des visages familiers qui lui ont montré les rouages.
Il semble en quelque sorte logique que dans l'année où Sostorics a été honorée par le Temple de la renommée du hockey de la Saskatchewan, quatre joueuses de la prochaine génération de la province – Brooke Hobson, Mackenna Parker, Sophie Shirley et Willow Slobodzian – ont été sélectionnées au sein de l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada, la plus grande sélection de l'histoire dans la cour saskatchewanaise.
« Je suis tellement fébrile », confie Sostorics. « J'aime écrire à Mel [Davidson, directrice générale des programmes de l'équipe nationale féminine chez Hockey Canada] et lui dire : « oh!, les filles de la Saskatchewan." J'essaie juste de mousser leur candidature parce que je suis excitée qu'elles soient là. »
Dans le cadre du camp de sélection au National des M18, les candidates ont participé au Mandi Schwartz Challenge contre des formations du SIC de l'Ouest canadien, en septembre.
« Ces joueuses de moins de 18 ans sont rapides, habiles et fortes », analyse Sostorics. « Je suis tellement fière de voir où le hockey est rendu partout au Canada, particulièrement en Saskatchewan. Juste le fait d'avoir quatre représentantes avec l'équipe [nationale des M18] prouve que le hockey féminin se porte bien dans la province. « Leur ligue midget AAA, une belle ligue avec de bons entraîneurs, sert vraiment nos joueuses. »
Parmi les prix de la Ligue de hockey féminin midget AAA de la Saskatchewan, il y a le prix de la Meilleure défenseure Colleen Sostorics. L'an passé, Slobodzian l'a remporté, l'année d'avant, c'était Hobson.
« De voir où des joueuses comme Sostorics ont commencé, c'est pas mal là que toutes les jeunes joueuses amorcent leur carrière et de les voir gravir les échelons et devenir les meilleures dans le hockey féminin, c'est incroyable », commente Hobson. « C'est à ça que les jeunes filles aspirent. En voyant les sommets que ces joueuses peuvent atteindre, c'est vraiment motivant pour se dépasser. »
Shirley a reçu le prix de la Joueuse par excellence Hayley Wickenheiser en 2014-2015. Depuis, elle a été invitée à deux camps de l'équipe nationale féminine, les deux fois sur le même trio que Wickenheiser.
Le fait d'avoir des héroïnes locales l'a non seulement poussée à égaler leurs prouesses, mais à suivre leurs pas également.
« Juste de les regarder à la télévision et de voir comment elles agissent, comment elles se comportent, a joué un grand rôle pour moi et c'est encore le cas aujourd'hui », dit-elle.
Ayant déjà inspiré des joueuses de loin, Sostorics est heureuse d’œuvrer maintenant davantage sur les lignes de côté. En tant qu'entraîneure adjointe à temps partiel des Cougars, elle travaille avec les défenseures. Elle est aussi dans le processus d'obtention de sa certification d'entraînement HP1.
Toutefois, cette semaine, elle prévoit se rendre à Evraz Place, à titre de présidente honoraire du National des M18, pour encourager la Saskatchewan, oui, mais aussi chaque joueuse et pour appuyer le développement du hockey féminin.
« On a parlé plus tôt de comment j'ai été admise au Temple de la renommée du hockey de la Saskatchewan », affirme-t-elle. « C'était flatteur de devenir la première femme, mais maintenant que je vois tout ce talent qui émerge et toutes les joueuses avec qui j'ai joué et qui jouent encore, je n’y resterai pas seule longtemps. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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