Peu importe où il évoluera, Justin Fontaine s'accrochera fermement à son passé au hockey.
Il s'agit d'un passé profondément ancré en lui grâce à des moments et à des célébrations dont il garde un vif souvenir, et aussi d'un passé avec lequel il n'exclut pas de renouer une fois sa carrière professionnelle terminée. Mais, pour l'instant, ses ambitions au hockey le mènent ailleurs, souvent à plusieurs fuseaux horaires d'écart de son lieu de naissance.
La ville d’origine de Justin, Bonnyville, est une municipalité de 7 000 habitants située dans le Centre-Est de l'Alberta où dominent les industries du pétrole et de l'agriculture. L'hiver, les activités de plein air sont notamment la pêche sur la glace, la motoneige et les randonnées en VTT.
Cela dit, comme dans la plupart des endroits dans les Prairies canadiennes, l'activité récréative de choix demeure le hockey, et atteindre la Ligue nationale de hockey, le rêve que caresse beaucoup d'adolescents. D'autres avant Justin, comme Jim Harrison et Jon Kalinski, y sont parvenus, mais il reste le produit le plus récent et le plus connu de Bonnyville au hockey.
Avec du recul, il admet sans peine avoir apprécié sa jeunesse et son adolescence à cet endroit, surtout qu'il a pu grandir au sein du système de hockey mineur de Bonnyville et devenir une étoile dans son équipe de la Ligue de hockey junior de l’Alberta, les Pontiacs.
Bonnyville a fourni tout ce que le hockeyeur aujourd'hui âgé de 29 ans voulait, y compris une occasion de poursuivre sa carrière dans la NCAA, puis dans l'organisation du Wild du Minnesota comme joueur autonome non repêché, le préparant vraisemblablement bien chaque année tout au long de son ascension.
« Bonnyville se veut un milieu assez unique », affirme Justin, qui a signé un contrat d'un an avec les Rangers de New York cette année et joue actuellement pour l'équipe affiliée de l’AHL de l'organisation, le Wolf Pack de Hartford. « Quand on parle de sport, c'est de toi qu'on parle. C'était très amusant. J'aimais ça. »
« Évidemment, je connaissais tout le monde dans la communauté. J'aime toujours y retourner. C'est comme si je n'étais jamais parti, même si ça fait huit ans que je n'habite plus là. C'était une expérience géniale. »
À environ 17 ans, Justin a entamé son parcours au hockey élite, amorçant une carrière qui allait s'avérer fructueuse avec les Pontiacs – il a terminé au troisième rang des pointeurs de l'AJHL en 2005-2006, puis en huitième place la saison suivante.
« J'étais un jeune qui n'avait jamais quitté la maison et qui jouait avec tous ses meilleurs amis », se rappelle-t-il. « C'était excitant de grandir en allant aux matchs de l'équipe junior, pour ensuite faire moi-même partie de cette équipe. »
Ayant toujours possédé un niveau d'habileté élevé, mais aussi un gabarit jugé petit pour un ailier à 5 pi 10 po et 174 livres, il a dû faire comme la plupart des petits joueurs au hockey et persévérer pour briser les préjugés, se démarquer et se faire respecter.
En outre, le fait de jouer pour les Pontiacs l'obligeait à composer avec une pression et des défis propres à son statut de joueur local.
« Ce n'est pas si évident de jouer à la maison », soutient Chad Mercier, lui-même un produit de Bonnyville, qui était l'entraîneur et le directeur général des Pontiacs pendant la dernière saison junior de Justin en 2006-2007.
« Surtout de jouer dans une petite ville et d'être un joueur élite. C'est un tiraillement entre l'engagement envers l'équipe, puis l'équilibre entre les amis et la famille au quotidien. Ça entraîne certainement des défis, mais je pense que Justin s'en tirait merveilleusement bien, et on pouvait toujours compter sur lui au sein de notre équipe de hockey. »
En rétrospective, on pourrait même croire que Justin a tiré profit d'être en terrain connu, lui qui a été nommé Recrue de l'année de l'AJHL en 2005-2006 grâce à une récolte de 26 buts et de 81 points en 50 matchs, pour ensuite être nommé à Canada Ouest pour le tout premier Défi mondial junior A à Yorkton, en Saskatchewan, en novembre 2006.
« La première année, je me suis laissé porter par l'expérience », estime Justin. « Par la suite, il y avait inévitablement une pression supplémentaire. Le fait d'être chez moi et de rester à la même école m'a permis de conserver un équilibre et de pouvoir prendre du recul par rapport au hockey si j'en avais besoin. Après, je retournais à l'aréna prêt à mettre tous les efforts nécessaires. »
Au Défi mondial junior A 2006, Canada Ouest – mené par Kyle Turris, joueur par excellence du tournoi aujourd'hui hockeyeur professionnel dans la LNH – a remporté l'or grâce à une victoire de 4-3 contre Canada Est. Cette expérience a indéniablement mis en valeur les habiletés de Justin auprès de l'Université du Minnesota à Duluth (UMD), qui l'a recruté.
« C'est sans aucun doute dans mon palmarès des cinq plus beaux moments au hockey sur le plan personnel », dit-il au sujet de sa médaille d'or. « Je ne savais pas comment ce serait [au tournoi]. J'avais juste hâte de profiter de cette occasion. Une fois sur place, ça m'a frappé de constater à quel point c'était un événement important. »
« Quand tu affrontes des joueurs de haut niveau comme ça et que tu gagnes, c'est plaisant. Ce fut une très belle expérience et un excellent tremplin. »
Justin soutient que le Défi mondial junior A 2006 l'a aidé à poursuivre sa carrière dans le circuit universitaire aux États-Unis. Il s'est engagé à jouer pour l'UMD à la fin de cette saison et n'a jamais regardé derrière.
Il a joué pendant quatre années pour les Bulldogs, avec qui il a remporté un titre de la NCAA en 2011, et où il a été nommé trois fois à la deuxième équipe des étoiles et à l'équipe des étoiles des joueurs-étudiants de la Western Collegiate Hockey Association (2008-2009 à 2010-2011).
Et même si son parcours se poursuit dans l'AHL cette saison, Justin est convaincu qu'il va refaire sa place dans la LNH, où il a accumulé 27 buts et 68 points en près de 200 matchs jusqu'à présent.
Selon Chad, outre les grandes habiletés que possède Justin pour patiner, manier la rondelle et tirer, c'est la grande vitesse avec laquelle il voit et analyse le jeu qui le distingue des autres joueurs.
« Il maîtrise tous les aspects qui, pour un entraîneur, sont difficiles à enseigner », affirme Chad, aujourd’hui propriétaire de l'entreprise Sign Solutions à Bonnyville. « Tout au long de sa carrière, il a toujours connu du succès partout où il a joué. »
« Il a joué un rôle énorme pour l'UMD dans sa conquête du championnat de la NCAA. Il a beaucoup de mérite pour ce qu'il a accompli. Il a souvent fait face à l'adversité et a surmonté beaucoup d'obstacles. Nombreux sont ceux qui ignorent cet aspect de son parcours. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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