Ce n'était pas tant une équipe qu'une bande de jeunes mis ensemble pour participer à des tournois estivaux. Malgré tout, Michael McLeod et Dylan Strome ont instantanément trouvé le succès – et l'amitié – au sein d'Équipe Mississauga en 2003.
Entretemps, dans les estrades, un autre duo McLeod et Strome a immédiatement tissé des liens.
« Lorsque les enfants avaient cinq ou six ans, nous nous sommes trouvées et nous sommes des meilleures amies depuis », affirme Judi McLeod au sujet de Trish Strome.
Il en va de même pour leurs enfants. Il y a Ryan, Michael et Matthew McLeod, ainsi que Matthew, Dylan et Ryan Strome. Plusieurs d'entre eux ont joué pour les mêmes équipes au fil des ans, mais ils ont tous toujours eu le même potentiel de faire leur propre chemin.
« Nous avons une photo de la voiture de Judi dans l'entrée de ma maison avec des buts de hockey attachés sur le toit parce que les enfants allaient dans la cour d'école pour jouer au hockey », raconte Trish. « Nous allions y reconduire les enfants et nous les laissions là avec les filets. L'un deux faisait le trajet à pied à la maison pour nous dire qu'ils avaient fini de jouer. »
Les familles vivent tout près l'une de l'autre à Mississauga, en Ontario, donc faire le taxi pour les enfants était toujours prévu dans le plan de match.
« Oh, oui, nous faisions du covoiturage », dit Judi. « Il est déjà arrivé que Dylan et Mikey ainsi que Matt et Ryan – nos deux plus jeunes – aient un entraînement en même temps, donc nous avions dû les entasser dans une voiture. L'une de nous allait les reconduire, et l'autre allait les chercher. »
« Ils avaient leurs sacs de hockey sur leurs genoux à l'arrière parce qu'il n'y avait pas suffisamment d'espace », ajoute Trish. « Il nous aurait fallu un autobus. »
« En effet », confirme Judi. « Ça aurait été plus simple. »
Michael et Dylan n'ont joué qu'une seule autre année ensemble – pour les Marlboros de Toronto – après cette première année. Ils sont maintenant chacun des meneurs au sein de leur équipe respective dans la Ligue de hockey de l’Ontario : Michael joue pour les Steelheads de Mississauga, et Dylan, pour les Otters d'Erie.
Ils ont continué à jouer pendant l'été en organisant une série de hockey de rue, où chacun est capitaine d'une équipe. L'enjeu est grand. Dans leur cours de menuiserie en neuvième année, un de leurs amis du quartier a fabriqué la coupe Lord Comi, qui à ce jour est exposée dans la maison de l'équipe gagnante. La coupe se trouve actuellement chez les McLeod après un long séjour chez les Strome.
Aujourd'hui, en tant que coéquipiers au sein de l'équipe nationale junior du Canada au Championnat mondial junior 2017 de l’IIHF, Michael et Dylan sont en quête d'une médaille d’or pratiquement dans leur cour arrière.
Pour Trish Strome, c'est la quatrième fois qu'elle voit un de ses fils jouer au Mondial junior. Ryan y était en 2012 et en 2013, et Dylan y participe pour une deuxième année de suite. La famille attend encore la fameuse médaille d’or.
« Cette fois, c'est la bonne », soutient Trish. « En plus, [le fait que Dylan] joue avec Mikey est un rêve devenu réalité. »
« Dylan me textait pendant le dernier camp de sélection pour me dire que Mikey jouait très bien », dit Judi. « Dès qu'il a su que Mikey était choisi, Dylan m'a texté pour me dire à quel point il était content. »
Voir ainsi le fils d'une amie grandir aux côtés de son propre fils et se développer au point où il représente maintenant son pays fait en sorte que Trish déborde de joie, mais aussi d'émotions.
« Je ne peux arrêter d'ici penser tellement c'est renversant », avoue Trish. « Et quand on réalise tout ce qu'ils ont accompli à un si jeune âge, c'est extraordinaire. »
Si la tendance se maintient, les deux mères vivront ce sentiment à nouveau avec leurs plus jeunes fils.
Ryan McLeod (Canada Blancs) et Matthew Strome (Canada Noirs) ont participé au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans 2015, en plus de jouer ensemble pour l'équipe nationale masculine estivale des M18 du Canada lors de la Coupe commémorative Ivan-Hlinka 2016.
Le fait d'avoir déjà vécu cette expérience avec quatre fils auparavant rend sans doute le tout plus facile, non?
« Non », dit Trish en riant.
« Je suis toujours nerveuse pour eux », déclare Judi.
Cela dit, ce stress risque de donner lieu à d'autres moments comme ceux vécus chez les Strome pendant les fêtes en 2013. Lorsque Ryan se trouvait 10 fuseaux horaires plus loin au Mondial junior à Oufa, en Russie, les McLeod se rendaient chez leurs amis tôt en matinée.
« Nous avons des photos de tous les enfants dans leurs chandails du Canada à quatre heures du matin pour voir mon plus vieux jouer », dit Trish. « C'était fou. Mais ils se levaient et venaient nous trouver. »
Cette année, les McLeod et les Strome n'ont qu'à faire la route qui sépare Mississauga de Toronto. Au Air Canada Centre, ils peuvent voir leurs cadets assis dans une section réservée aux membres des familles d'Équipe Canada. Il n'y a sans doute aucune autre section aussi habitée à la fois par la nervosité et la joie.
Et la fierté.
« Je vais verser des larmes à tous les matchs », dit Trish. « Nous sommes chacune avec notre groupe, mais nous nous regarderons, et nous aurons les larmes aux yeux. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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