Brianne Jenner trouve son équilibre dans un horaire chargé – et les deux dernières années ont été bien remplies pour la joueuse native d'Oakville, en Ontario.
Jenner a reçu sa maîtrise en politique publique de l'Université de Calgary en novembre, seulement quelques semaines avant d'être nommée à l'équipe olympique féminine du Canada pour les Jeux de PyeongChang.
« J'ai commencé ma maîtrise il y a deux ans », raconte Jenner. « J'ai décidé de la faire en deux ans à temps partiel pour garder un équilibre avec mon entraînement, mon temps avec l'Inferno de Calgary et mes engagements auprès de l'équipe nationale. J'ai réglé une bonne partie du travail et de ma thèse avant que cette année ne devienne trop mouvementée. »
Jenner détient aussi un baccalauréat ès arts et sciences avec une majeure en administration publique et une mineure en droit et société de l'Université Cornell, où elle a joué son hockey universitaire.
« Ma maîtrise en politique publique se voulait la suite de mon programme de premier cycle. J'ai tellement aimé mes études dans cette matière que j'ai saisi l'occasion d'aller à l'Université de Calgary et je suis ravie d'avoir ce diplôme aujourd'hui », affirme-t-elle.
Au fait, qu'est-ce que la politique publique?
« La politique publique, en somme, c’est l'étude des décisions prises par les administrations publiques et des manières d'améliorer celles-ci », explique Jenner. « J'ai axé mes études sur les relations internationales et la politique étrangère du Canada. »
Aux yeux de Jenner, son éducation comptait pour beaucoup, tant sur la glace qu'à l'extérieur des patinoires. Comme les possibilités de joueur au hockey professionnellement sont restreintes pour les femmes en Amérique du Nord, le hockey universitaire constitue une étape importante pour viser haut.
« Au hockey féminin, l'objectif est de jouer au hockey à l'université, puis d'accéder au programme national. Ça m'a toujours été inculqué, de la 9 e à la 12e année, de travailler à obtenir une place dans une école de la NCAA, et le fait d'avoir de bonnes notes allait me permettre d'y arriver », dit la médaillée olympique des Jeux de 2014. « Ça m'a ouvert des portes dans plusieurs écoles, et je suis convaincue que je n'aurais pas eu le même parcours universitaire si je n'avais pas mis autant d'efforts dans mes études. »
Les parents de Jenner, Dave et Brenda, lui ont aussi transmis une soif d'apprendre dès un jeune âge en lui offrant un milieu qui favorisait son succès à l'école.
« J'étais vraiment chanceuse d'avoir des parents qui travaillaient dans l'enseignement. Ça a toujours été quelque chose d'important dans notre famille », dit-elle. « Ma mère est une spécialiste en alphabétisme chez les jeunes enfants, donc j'ai commencé à lire à un jeune âge. Je ne pense pas avoir tant de mérite pour mes succès scolaires… C'est grâce à mes enseignants et à l'environnement créé par mes parents à la maison. »
Pour Jenner, le hockey est sa plus grande passion, et ses performances sur la glace le prouvent. Elle a disputé plus de 120 matchs dans les trois échelons du programme d'Équipe Canada, elle a été capitaine de l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada et elle détient, outre sa médaille d'or olympique, un titre de championnat mondial.
Mais le fait de poursuivre des études dans une matière qu'elle aime lui a permis de conserver un équilibre et de se concentrer davantage sur ses objectifs.
« Mes parents ont toujours insisté sur l'importance d'avoir d'autres passions en plus du hockey. Si tu penses continuellement à ce qui se passe à l'aréna, ça te rend folle », exprime Jenner. « Je crois vraiment à l'équilibre dans la vie. Je pense que d'avoir ces deux volets dans ma vie, soit poursuivre ma maîtrise tout en m'entraînant à temps plein, m'a permis de garder un bon équilibre. »
Jenner a jonglé avec la charge de travail et les échéances de sa maîtrise tout en évoluant comme capitaine de l'Inferno de Calgary dans la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) au cours des deux dernières saisons. Mené par Jenner, l'Inferno a remporté la Coupe Clarkson en 2016 et a atteint la finale au printemps dernier.
Cela dit, elle n'y serait pas parvenue seule. Elle a pu compter sur un appui énorme de ses professeurs, de ses entraîneurs, de ses coéquipières et de sa famille tout au long du processus.
« Ma fiancée, Hayleigh Cudmore, a été ma pierre d'assise. Elle m'a aidé à maintenir un équilibre dans tout ça, et elle est elle-même une très bonne étudiante qui poursuit des études pour devenir avocate. Elle a été une excellente réviseure pour bon nombre de mes travaux », dit Jenner. « Je dois ma passion pour les études à mes parents. Mes entraîneurs m'ont permis de rater des entraînements, et c'est une des réalités dans la LCHF, nous devons aussi gérer les autres aspects de notre vie. J'ai eu la chance d'avoir des entraîneurs avec l'Inferno qui m'appuyaient dans ces démarches. »
Jenner est réaliste. Elle sait qu'il viendra un moment où elle devra mettre de côté le sport qu'elle aime. Lorsque ce jour viendra, son éducation constituera un bon plan pour la vie après le hockey.
« C'était important pour moi de pouvoir travailler à obtenir quelque chose que je pourrais mettre sur mon c.v. afin d'améliorer mes perspectives d'embauche », soutient-elle. « Je voulais aussi m'assurer que ça ne nuirait pas à ma passion, qui est de jouer au hockey et d'aller aux Olympiques. C'était quelque chose qui me convenait à merveille et qui, je l'espère, fera de moi une meilleure candidate pour un emploi futur. »
Ce processus a permis à Jenner d'apprendre à bien se connaître elle-même sur la glace et hors glace.
« J'ai appris que j'avais de meilleurs résultats quand je demeure occupé et que je travaille à l'atteinte de mes buts », dit-elle. « Le fait d'avoir cette autre passion m'a vraiment aidé à préserver un équilibre, à prendre du recul et à rester enthousiaste à l'idée d'aller à l'aréna. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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