Le 5 janvier 2015, le Canada affrontait la Russie dans le match pour la médaille d’or du Championnat mondial junior 2015 de l’IIHF. Il y avait 19 014 partisans au Air Canada Centre à Toronto ce soir-là, dont :
Alex Beach, au niveau 100, au-dessus de la ligne des buts
Ryan Blacquiere, au niveau 300, vis-à-vis le centre de la glace
Lara Loze MacDonald, au niveau 300, dans un coin
Lara : « Nous avons pris le train [d'Oshawa à Toronto] et nous étions sur place dès 10 h. Nous voulions vivre l'expérience complète, donc nous nous sommes promenés dans l'aire d'exposition et nous avons fait tous les concours [dans la Zone des partisans]. »
Ryan : « Je suis arrivé au ACC une heure avant le début du match et j'ai regardé la période d'échauffement. Je me suis plongé dans l'atmosphère autant que possible. Ça semble drôle à dire alors que ce n'était même pas moi qui jouait, mais j'étais vraiment nerveux, et, en même temps, j’étais excité aussi. Je me souviens à quel point la foule était bruyante pendant l'hymne national. J'avais juste hâte que le match commence. »
Alex : « Tout juste au début du match, ma mère m'a envoyé un texto pour me demander comment était l'ambiance. J'étais en train de lui répondre pour lui dire que c'était vraiment bruyant, puis soudainement j'ai entendu la sirène de but. »
Après seulement 23 secondes de jeu, Anthony Duclair a donné une avance de 1-0 au Canada.
Alex : « L'équipe célébrait, tandis que moi, j'avais manqué le but. Après, j'ai essayé d'utiliser mon téléphone seulement pendant les arrêts pour les pauses publicitaires. Je ne voulais rien manquer d'autre. »
Ryan : « Je me souviens du tumulte, parce que l'énergie de la foule était déjà électrique. Juste avant la mise au jeu, on entendait les gens aux niveaux inférieurs frapper sur la baie vitrée et les cris d’encouragement, et puis au moment où un but a été marqué, tout a explosé. »
À 2 min 32, Nick Paul donnait les devants 2-0 au Canada.
Alex : « Tu tapes dans les mains de tes voisins, même si tu ne les connais pas. L'ambiance est devenue survoltée dans le temps de le dire. »
Lara : « Je ne pense pas qu'on ait quitté nos places du match, même pendant les entractes. Personne n'osait demander si on pensait qu'ils allaient vraiment gagner, de peur de porter malchance à l'équipe. »
La Russie a réduit l'écart d'un but en première période, mais après un peu plus de 10 minutes de jeu au deuxième tiers, Connor McDavid, Max Domi et Sam Reinhart avaient donné une avance de 5-1 au Canada.
Alex : « Rendu là, je me disais que c'était dans la poche. »
Lara : « C'était électrisant, et, en même temps, c'était comme si on retenait tous notre souffle, parce qu'on savait que nos chances étaient bonnes, mais on ne voulait pas en parler tout de suite. On savait que la dernière victoire remontait à longtemps. »
Ryan : « L'ambiance était clairement à la fête. Mais, comme nous l'avons tous vu auparavant au Mondial junior, on ne sait jamais ce qui peut arriver pendant un match de hockey. »
Avant la fin de la deuxième période, la Russie n'était plus qu'à un but du Canada.
Alex : « On a senti le climat devenir tendu quelque peu. En même temps, ce n'est jamais devenu silencieux au point où ça manquait d'énergie. Les gens sont restés positifs et excités. On n'avait pas l'impression que ça allait mal tourner. Il fallait qu'on soit bruyants et qu'on encourage l'équipe pour qu'elle profite de l'énergie de la foule. »
Ryan : « Évidemment, plus le match devenait serré, plus les gens étaient nerveux. Les dernières minutes de jeu, avec la Russie qui redoublait ses efforts, l'ambiance de fête est devenue plus tendue, c'est certain. »
Alex : « J'avais un drapeau, alors je le tenais bien fermement et je m'enfouissais le visage dedans, et j'ai probablement retenu mon souffle pendant un moment. Je regardais constamment le temps au tableau indicateur, et mon ami et moi échangions continuellement des regards, on se disait: “allez, allez, on est si près du but” ».
Ryan : « Je me rappelle de ce moment parce que je l'ai pris en photo, la dernière mise au jeu à la droite de [Zachary] Fucale avec un peu moins de quatre secondes à jouer. C'était tellement serré – tout pouvait arriver, il fallait seulement s'accrocher pendant 3,9 secondes encore. »
Alex : « Dès que la fin du match s'est fait entendre, c'est devenu complètement fou. Je n'ai jamais été dans un aréna aussi bruyant. J'ai pris un instant juste pour regarder autour de moi. »
Lara : « On était aussi fiers que les parents de ces jeunes. Tout le monde se félicitait. Les gens pleuraient de joie – de joie pour les joueurs, et de joie d'obtenir cette victoire à Toronto. »
Pour la première fois depuis 2009, le dernier hymne national entendu au Mondial junior a été l'Ô Canada.
Lara : « Tu te sens liée à tout le monde dans l'aréna, tout le monde ressent la même fierté pour le Canada et l'équipe. Tu te rends compte que c'est un souvenir dont tu vas parler après 20, et même 30 ans, en disant que tu étais là au match. »
Alex : « À la maison, tu ne chantes pas vraiment pendant l'hymne national, mais sur place, tu te laisses prendre au jeu, tu vis le moment présent. J'ai pris une photo du drapeau canadien avec les joueurs alignés sur la ligne bleue. Je pense que c'est un moment unique pour un Canadien, d'avoir l'occasion de chanter l'Ô Canada après avoir remporté une médaille d’or au hockey. »
Lara : « J'avais l'impression que personne ne voulait s'en aller. »
Ryan : « Il y avait beaucoup de cris, d'encouragements et de tapes dans les mains tout au long de notre marche du Air Canada Centre à l'Union Station [pour le voyage de retour]. On entendait aussi beaucoup “Go Canada Go!” ».
Lara : « Je pense que tout le monde qui prenait le train pour rentrer était soit au match, soit dans un bar pour regarder le match, et ceux qui arrivaient des bars nous demandaient comment c'était dans l'aréna, et on ne pouvait faire autrement que de dire que c'était une expérience incroyable et unique. »
Alex : « Dès notre arrivée à la maison, nous avons immédiatement mis la télévision à TSN. Tu en parles et tu racontes tes souvenirs pendant que tu regardes, mais le sentiment n'est jamais aussi fort que pendant que ça se passait pour vrai. »
Ryan : « Tu deviens tellement pris dans le moment présent, et c'est dur de tout analyser, parce que tu essaies simplement de profiter de chaque instant autant que possible. Il fallait que je regarde à nouveau pour revivre ces moments. En voyant les faits saillants, tu entends à quel point la foule était bruyante, et tu réalises à quel point c'est merveilleux d'avoir été là, d'avoir fait partie en quelque sorte de ce moment. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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