Une semaine peut faire toute la différence.
Si le camp de sélection Sport Chek de l'équipe nationale junior du Canada avait commencé le 4 décembre au lieu du 11, il est juste d'affirmer que Blake Speers jouerait avec les Greyhounds de Sault Ste. Marie dans la Ligue de hockey de l'Ontario en cette période des Fêtes au lieu de participer au Championnat mondial junior 2017 de l’IIHF.
Depuis la fin octobre, Speers portait un plâtre au bras droit à cause d'une fracture du poignet subie lors d'un match avec les Greyhounds. Le plâtre a été retiré seulement quatre jours avant le début du camp.
« J'ai reçu le feu vert du médecin pour jouer avec du contact; il n'y avait donc aucun danger pour moi en ce sens », dit Speers. « Je devais me préparer mentalement à reprendre confiance, à tenir mon bâton et à batailler ferme sans m'en inquiéter. »
Choisi en troisième ronde du repêchage de 2015 par les Devils du New Jersey, Speers a amorcé la saison dans la Ligue nationale de hockey. Il a joué trois matchs avec les Devils avant que l'équipe le renvoie à Sault Ste. Marie. À son premier match avec les Greyhounds, le 27 octobre, Speers a heurté violemment la bande. Il a utilisé ses mains pour tenter de freiner son élan.
« Je me suis dit que ce n'était pas si grave, que j'allais simplement mettre du ruban [sur mon poignet] et j'ai joué le reste du match avec un peu de douleur », dit-il. « Puis je me suis réveillé assez tôt le lendemain matin et c'était enflé comme un ballon. Je ne pouvais pas vraiment le bouger. » Les radiographies ont révélé une fracture du scaphoïde.
Le pronostic initial prévoyait une absence de trois mois. L'espoir de Speers de participer au Mondial junior s'est envolé. « Ce fut assez difficile pour mon moral », dit-il. Mais après avoir consulté le médecin des Devils quelques jours plus tard, Speers était rassuré qu'un retour à la mi-décembre, quoiqu’optimiste, fût faisable. Dès lors, il a déployé tous les efforts pour s'assurer d'être au moins en forme pour se tailler une place au sein de l'équipe nationale junior du Canada. Il a fait de la bicyclette stationnaire et a continué à patiner. Les réponses aux questions entourant le mouvement et la stabilité de son poignet allaient venir plus tard.
Heureusement, ses réalisations sur la glace jusque-là n'étaient pas passées inaperçues. Des membres de l'équipe de direction d'Équipe Canada l'avaient vu avec les Devils et avaient entendu parler de lui.
« Il avait fait du progrès dans la bonne direction pour le style de jeu que nous recherchons chez un joueur de l'équipe nationale », a expliqué Joël Bouchard, membre du groupe de direction du Programme d'excellence. « Un gars qui impose l'allure du match, qui travaille fort, qui porte attention aux détails et qui a le sens du hockey. Il a tout ça. »
Victime du jeu de nombres, Speers n'avait pas été invité au camp estival de l'équipe junior. Malgré cela, et peu de temps de jeu après le camp, il croyait encore en ses chances d'être invité au camp de sélection.
« Chaque fois que vous prenez part à quelques matchs dans la LNH, ça augmente probablement votre valeur un peu », dit-il. « J'espérais que le travail que j'avais accompli en début de saison serait suffisant pour que j'aie un pied dans la porte. »
Ce l'était.
« Ce qui m'a impressionné le plus a été sa détermination lorsqu'il est arrivé ici », dit Bouchard. « Il se donnait à fond. Il était vraiment concentré et son regard laissait voir qu'il n'était pas venu prendre le thé ou en quête d'une excuse pour ne pas faire partie de cette équipe. C'est tout à son honneur. »
Cela ne veut pas dire qu'il n'avait pas perdu de temps. Les premiers tirs de Speers étaient, dans ses propres mots, « affreux ».
« C'était gênant », dit Speers. « Je ne pouvais même pas soulever la rondelle. C'était la pire des choses pour moi, car je me disais que j'avais quatre jours pour tenter de me tailler une place au sein de l'équipe la plus difficile au monde et je n'arrivais même pas à soulever la rondelle de la glace. » Les soigneurs et les médecins de l'équipe l'ont aidé à retrouver son amplitude de mouvement et à continuer de bâtir sa force. « J'étais presque au point où j’étais avant. »
Le personnel de direction était d'accord. Les blessures font partie du jeu, dit Bouchard, et si Speers obtenait la permission de jouer, l'équipe voulait le voir à l'œuvre.
« Nous voulions savoir s'il allait être efficace sur la glace. Honnêtement, nous ne le savions pas », dit Bouchard. « Mais notre groupe et le personnel des entraîneurs n'ont pas pris de temps à réaliser que c'était un joueur qui allait pouvoir nous aider. »
Quarante-sept jours s'étaient écoulés depuis que Speers avait pris part à un match. À son premier match au camp de sélection, il a obtenu une mention d'aide contre les étoiles d'U Sports. Il a en obtenu deux autres en trois matchs préparatoires. Tout doute qui persistait à savoir s'il allait être prêt au lendemain de Noël s'est dissipé.
« Je crois que mon premier match était la seule vraie façon de mettre [mon poignet] à l'épreuve. » « Je n'avais reçu aucun coup sur celui-ci jusqu'à ce moment-là. À l'une de mes premières présences, j'ai été frappé assez solidement et c'est alors que j'ai su que j'étais prêt à jouer. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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