La première fois que Nathan Vanoosten a arbitré un match de hockey, il avait 12 ans et ne savait pas trop comment se comporter.
« J'étais très nerveux, parce que je ne savais pas où me placer », dit-il en riant. « J'étais terrorisé. C'est drôle, parce que, les deuxième et troisième matchs, c'était la nuit et le jour comparativement à ce premier match où j'étais nerveux et hésitant à décerner une première punition ou à siffler un premier hors-jeu. »
Vingt-et-un ans plus tard, cette anxiété a cédé sa place à une aisance et une confiance qui ont valu à cet officiel natif de Burnaby, en Colombie-Britannique, un poste de juge de lignes au Championnat mondial junior 2017 de l’IIHF.
« J'ai passé par toute une gamme d'émotions à mon premier match à Montréal [entre la République tchèque et la Finlande] : de l'excitation, évidemment, du stress et, en même temps, j'étais simplement reconnaissant de pouvoir faire partie de tout ça. »
Il y a trois ans, Vanoosten était à Dumfries, en Grande-Bretagne, comme juge de lignes pour un autre Mondial junior : division I, groupe B, où six équipes – la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon, le Kazakhstan et l'Ukraine – s'affrontaient pour une promotion à la division I, groupe A, encore à un échelon du niveau le plus haut.
Le Dumfries Ice Bowl est un petit aréna, mais il s'est avéré une bonne préparation pour ce à quoi Vanoosten pouvait s'attendre au Centre Bell et au Air Canada Centre. Tout d'abord, il lui a fallu faire fi des tambours et des chants des fervents partisans qui se déplacent pour voir leur équipe.
« Ça ne nous influence pas », affirme Vanoosten, « mais on ne peut faire autrement que de le remarquer. C'est un sentiment assez spécial. »
Ensuite, il a dû composer avec la passion et la fierté sans borne de tous les joueurs sur la patinoire.
« L'intensité est toujours au rendez-vous dans ces tournois, que ce soit en division I, groupe B, ou au Championnat mondial junior », soutient-il. « Les joueurs donnent le meilleur d'eux-mêmes, surtout lorsqu'ils représentent leur pays, et on s'attend à ce que nous en fassions autant soir après soir. »
Les officiels affectés à Montréal et à Toronto proviennent de 12 pays différents – soit plus que le nombre d'équipes dans le tournoi – et, tout comme les joueurs, ils doivent s'unir et travailler en équipe le plus rapidement possible.
« Nous venons tous de différents milieux, et le hockey nous rassemble », affirme Vanoosten. « Les liens tissés par le hockey sont forts. Tous les instants, que ce soit les repas avant les matchs ou les activités divertissantes lors des journées de congé, contribuent à unir notre groupe. Donc, quand nous sautons sur la glace, nous savons que nous avons l'appui de nos collègues et de nos superviseurs. »
Vanoosten est l'un des deux seuls officiels canadiens choisis pour l'événement. L'autre officiel est Darcy Burchell. Les deux ont travaillé ensemble pendant le premier événement national de Vanoosten, le Défi mondial junior A 2007.
Depuis, Vanoosten a été juge de lignes au Défi mondial junior A 2010, à la Coupe RBC 2009, à la Coupe Memorial 2013 et 2016, aux Jeux mondiaux universitaires 2015, au Championnat mondial de hockey sur glace des M18 2016 de l'IIHF et à la série Canada-Russie 2016.
Tous ces événements l'ont préparé en vue de sa plus grande tâche à ce jour.
« Étant donné le format du tournoi et le fait qu'on n'a pas beaucoup de temps, il faut être dans notre meilleure forme », dit-il. « Il faut donner 110 % chaque match. Ça semble très cliché, mais c'est la vérité. »
Actuellement à sa 11e saison comme officiel dans la Western Hockey League, Vanoosten fait environ six matchs par mois. Résident de Vancouver, il travaille à temps plein dans le domaine de la construction, selon un horaire de 6 h à 14 h.
Le fait saillant de chacun des grands tournois pour lesquels il a travaillé demeure l'esprit de camaraderie qu’il partage avec ses collègues officiels d'autres provinces et d'autres pays. Il crée aussi des liens pendant la saison dans la WHL, et ces relations sont souvent plus importantes que tout ce qui se produit pendant un match.
« C'est plutôt plaisant de voir un jeune m'approcher pendant l’échauffement d'avant-match et me demander comment s'est passé ma journée », exprime-t-il. « Ils ont 16 ou 20 ans, tandis que j'en ai 33. Nous n'avons pas grand-chose en commun, mais il y a hockey. Tu te rends à l'aréna et tu croises un défenseur que tu connais, alors tu lui demandes comment il va, s'il a passé un bon congé ou comment se déroule son voyage, et il a envie d'échanger avec toi. C'est l'un des aspects les plus gratifiants. »
Vanoosten aura de nombreuses histoires à raconter à son retour dans la WHL au début de janvier. Pour l'instant, il profite de sa chance de faire partie d'un événement qu'il a regardé avec ses parents pendant toute son enfance.
« C'était un moment spécial lorsque j'ai annoncé à mon père et à ma mère que j'avais été sélectionné pour ce tournoi », dit-il. Ses parents n'ont pas été en mesure de faire le voyage vers l'est, mais personne ne s'en plaint. « Mon père dit qu'il préfère regarder le tournoi à la télévision. C'est ça notre tradition. »
De toute façon, avec un peu de chance, ils auront peut-être l'occasion de le voir à nouveau dans deux ans, un peu plus près de chez eux.
Le Mondial junior 2019 sera disputé à Vancouver et à Victoria. La dernière fois que l'événement a eu lieu en Colombie-Britannique, en 2006, Vanoosten a été juge de lignes pendant un match préparatoire entre la Suisse et la Suède.
Rien ne lui ferait plus plaisir que de pouvoir faire partie du tournoi encore une fois.
« Je vais à tout le moins y assister, mais ce serait incroyable d'y travailler. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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