Pourquoi pas!
Sarah Fillier s'est posé cette question à maintes reprises au cours des 12 derniers mois. En y répondant toujours, elle a accéléré son ascension vers le programme national féminin du Canada.
En janvier, elle a été la capitaine de l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada qui a gagné une médaille de bronze au Championnat mondial féminin des M18 2018 de l'IIHF; en août, elle a fait partie de l'équipe nationale féminine de développement du Canada pour une série de trois matchs contre les États-Unis; et maintenant, à la Coupe des 4 nations 2018, elle fait ses débuts avec l'équipe nationale féminine du Canada.
Fillier est seulement la deuxième joueuse à participer aux trois niveaux du programme au cours de la même année, après la médaillée d’or olympique, Natalie Spooner, qui a réalisé le même exploit il y a une décennie, en 2008.
Qu’est-ce qui lui a permis de grimper aussi vite les échelons du programme?
« Je profite de chaque expérience comme une occasion d’apprentissage », confie Fillier. Au camp de l'équipe de développement, elle était entourée de joueuses qui ont vécu ce qu’elle allait vivre : trouver un équilibre entre l’université, le hockey et le programme national. « Utiliser ce temps pour poser des questions m'a aidée et j'espère que le fait de pouvoir échanger avec des gens qui ont été dans cette situation m'aidera au cours des trois prochaines années en route vers les Jeux olympiques. »
Considérant où elle est rendue maintenant, il est facile d'oublier que son année a commencé sur une note décevante. Le Canada a échoué pour la première fois dans sa tentative de participer au match pour la médaille d’or du Mondial féminin. « Pour moi, ça a été un signal d’alarme. Le vol de retour avec une médaille de bronze a été difficile. Ce résultat décevant m'a poussée à faire tout mon possible tout au long de l'été pour devenir une joueuse d'impact au niveau supérieur.
Son attention aux détails a été évidente pendant la série de l’équipe de développement contre les Américaines, selon les dires de Melody Davidson, dépisteuse en chef des équipes nationales féminines. Cela a montré qu'elle était prête pour la prochaine étape.
« Nous savions qu'elle se joindrait à nous à un moment donné dans ce cycle », affirme Davidson. « Elle est certainement un peu plus en avance maintenant que nous ne le pensions. Ce qui a joué beaucoup dans l’équation, c’est l’importance qu’elle accorde à prendre soin de son corps en tant qu’athlète de la haute performance. Elle a maturé sur ce point. » Davidson a été impressionnée par la préparation de Filier en vue du Festival d’automne de l’équipe nationale féminine du Canada. Elle est arrivée au camp reposée, en bonne forme et en santé.
« On ne sait jamais trop comment ces jeunes joueuses vont s’en tirer face aux joueuses plus âgées qui ont beaucoup d'expérience, de force et de puissance, mais elle a tenu bon et a mérité sa chance. »
Filier peut en témoigner : « Je suis arrivée au camp en me disant : "Pourquoi pas? Pourquoi ne pourrais-tu pas faire partie de cette équipe?" Je savais que j’étais la plus jeune, mais je suis arrivée en me disant "Pourquoi ne pas être la meilleure possible? Ne sois pas intimidée. Joue comme tu sais jouer." Je ne suis pas venue ici en me disant que je venais juste pour apprendre. Je voulais me pousser et pousser les autres. »
Bien qu’il y ait eu 10 ans entre les exploits de Fillier et de Spooner, des thèmes similaires se dégagent : regarder les noms des joueuses autour d'elles avec les yeux écarquillés, profiter des leçons que les vétérantes partageaient librement et s'adapter à un niveau de jeu plus rapide et plus fort.
« J'avais 17 ans, donc je ne pense pas que j'avais encore beaucoup de muscles », commente Spooner en riant. « Mais quand tu es avec ces filles plus âgées, tu observes vraiment ce qu'elles font parce qu'elles ont déjà eu du succès et qu'elles savent ce que ça prend. »
Spooner a joué sur un trio avec Gillian Apps et Cherie Piper à la Coupe des 4 nations 2008. Les vétérantes l’ont aidée à se sentir à l’aise et confiante malgré la nervosité.
Fillier a joué avec Jillian Saulnier durant le Festival d'automne. L'athlète olympique de 2018 faisait savoir à Fillier quand elle avait une bonne présence sur la glace et elle parlait avec elle pour voir comment elles pourraient améliorer leur ligne. « Elle m’a aidée à garder confiance et je pense que ça a été super important pour mon succès tout au long du camp », exprime Filier.
Joueuse de première année à l’Université de Princeton, Fillier veut en faire beaucoup pour le programme des Tigers au cours des quatre prochaines années, mais son principal objectif demeure les Jeux olympiques de 2022. Elle s'est peut-être même surprise en étant sélectionnée si tôt pour la première fois à l’équipe senior après un camp qui rassemblait plusieurs joueuses qui ont pris part aux Jeux olympiques.
Mais quand une joueuse est choisie au sein de l’équipe nationale féminine du Canada, c’est qu’elle a ce qu’il faut pour compétitionner à ce niveau, peu importe l’âge. Il y a dix ans, Davidson, qui était alors l’entraîneure-chef de l’équipe nationale féminine du Canada, a utilisé Spooner en tirs de barrage du match pour la médaille d’or de la Coupe des 4 nations.
Fillier, elle aussi, a les habiletés pour contribuer immédiatement. Ce qui compte, c’est la confiance, selon Davidson.
« Si elle prouve qu’elle peut jouer sur 200 pieds et de façon constante [à ce niveau], le reste va suivre. »
Et qu’est-ce que Filier aimerait voir d’elle à Saskatoon? À cette question, elle offre une réponse familière.
« Bien sûr que je veux gagner », dit-elle, « mais j’y vais avec le même état d’esprit qu’au camp : "Pourquoi pas? Pourquoi ne pas aller là et compétitionner, batailler et performer comme je le peux et m’améliorer? Je devrai jouer avec certaines des meilleures au monde. Pourquoi ne pas être à leur niveau moi aussi et faire une différence?" »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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