Pas de joueurs de la LNH? Pas de problème.
Ils ont fait la file de Tofino à St. John’s pour tenter d’obtenir une des 25 places au sein de l’équipe olympique masculine du Canada qui visera une médaille d’or à PyeongChang.
Et ceux qui ont été sollicités pour représenter le pays en l’absence des joueurs de la Ligue nationale de hockey pour la première fois depuis 1998 ne pourraient être plus ravis de la façon dont les choses se sont déroulées.
Après tout, peu importe le niveau ou la feuille de route, l’attente de Hockey Canada, du pays et de ceux qui le représentent aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 est la même.
« Nous voulons gagner l’or », affirme l’avant canadien Gilbert Brulé. « C’est la seule chose que nous essayons d’accomplir ici – rien de moins. »
L’avant de 31 ans fait partie du curieux mélange de caractères qui forment l’équipe canadienne. Ses plus de 600 matchs dans les rangs professionnels auprès de 13 équipes en Europe et en Amérique du Nord (à égalité avec Andrew Ebbett au sein de la formation canadienne comme joueur ayant joué auprès du plus grand nombre d’équipes professionnelles) sont l’un des deux traits communs du groupe puisque la plupart des membres sont des professionnels aguerris possédant une vaste expérience au hockey.
L’autre est que si la LNH avait continué de participer aux Olympiques, il est fort probable qu’aucun des membres actuels de la formation canadienne n’aurait eu cette occasion.
« Puisque la LNH n’y va pas, cela a ouvert une porte », reconnait Brulé. « Avoir la chance de participer aux essais pour ton pays amène un tout autre niveau d’excitation. Je trépigne d’impatience de représenter notre pays. »
Grâce à un processus comportant cinq tournois allant de l’Omnium de hockey de Sotchi à la mi-août à la Coupe Spengler à la fin décembre (que le Canada a remportée pour une troisième année de suite), les dirigeants d’Équipe Canada ont pu choisir l’équipe.
Évoluant actuellement avec le Red Star de Kunlun de la Ligue continentale de hockey (KHL), le vétéran de quatre saisons dans la KHL a profité des évaluations à Sotchi et à la Coupe Karjala en novembre pour se tailler une place au sein de l’équipe.
« Comme plusieurs autres Canadiens, ils ont réussi à essuyer un coup et à répliquer », a déclaré l’entraîneur-chef Willie Desjardins à l’ Associated Press. « C’est ça notre équipe. Ce sont des gars qui ont reçu un non, mais qui ont trouvé le moyen d’obtenir un oui. »
Brulé est certainement un de ceux-là, même s’il a déjà porté le chandail orné de la feuille d’érable à deux reprises sur la scène internationale.
Au début de 2004, il a fait partie d’Équipe Pacifique au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, remportant une médaille d’argent, puis il a joué avec l’équipe nationale masculine estivale des M18 du Canada à la Coupe du monde junior des M18 où il a marqué le but gagnant dans le match pour la médaille d’or.
Par la suite, Brulé a été invité au camp de sélection en vue du Championnat mondial junior 2006 de l’IIHF.
Puisque le tournoi avait lieu près de chez lui à Vancouver, l’offre était tentante, mais Brulé, qui amorçait alors sa carrière dans la LNH avec les Blue Jackets de Columbus, l’équipe qui l’avait repêché sixième au total lors du repêchage 2005 de la LNH, a décliné l’invitation.
Après cela, l’ancien joueur-étudiant de l’année de la Ligue canadienne de hockey (2004-2005) jouera près de 300 matchs dans la LNH avec Columbus, Edmonton et Phoenix en plus de jouer dans la Ligue américaine de hockey à Syracuse, Springfield, Oklahoma City et Portland, et de jouer brièvement en Suisse où il a disputé 14 matchs avec les Lions du ZSC en 2012-2013.
En 2014 – après une brève retraite –, il a accepté une offre de se joindre à l’Avtomobilist d’Ekaterinbourg de la KHL afin de poursuivre sa carrière et de profiter d’une nouvelle façon de voir le sport.
Évidemment, cette décision s’est avérée plus importante qu’il ne l’aurait cru lorsqu’il s’est envolé pour la Russie. Quand la LNH a décidé de ne pas prendre part aux Olympiques, des joueurs comme Brulé étaient parfaitement positionnés pour combler le vide.
« Je suis fier de faire partie de ce groupe et heureux qu’ils m’aient choisi », dit-il. « Recevoir l’appel a été tout simplement fantastique. Je suis si chanceux. »
L’expérience de Brulé ne passera pas inaperçue au sein d’une équipe canadienne dont les membres doivent se souder rapidement en Corée du Sud. Ceci est particulièrement important pour ramener une autre médaille d’or au pays qui ne s’attend à rien de moins de la part de ses joueurs de hockey, peu importe le nom au dos du chandail.
Brulé affirme être à l’aise dans un tel contexte grâce à son expérience et à son âge. En tant qu’avant capable de fabriquer des jeux et possédant une bonne compréhension des responsabilités défensives, il représente un bel équilibre d’habiletés et de fiabilité pour Équipe Canada.
« Tout ce que j’ai dû surmonter par le passé et actuellement dans ma carrière m’a préparé pour quelque chose comme ceci », dit-il. « J’ai connu la pression de jouer devant de grandes foules et de jouer pour quelque chose de spécial. Je deviens un vétéran maintenant et je suis habitué à jouer dans une telle situation. »
Mais Brulé apportera également vitesse, ténacité et énergie à l’équipe. Ce sont là des aspects de son jeu qui l’ont toujours bien servi à tous les niveaux et qui lui seront particulièrement utiles sur la glace de taille internationale aux Olympiques.
« Évidemment, jouer sur la grande patinoire aide beaucoup », dit-il. « Il y a beaucoup de patinage et le jeu exige une plus grande possession de la rondelle. Je suis habitué à jouer ce genre de système et ce style de jeu. D’ailleurs, j’aime plutôt ça. »
De leur propre aveu, l’idée d’être un athlète olympique reste quelque peu étonnante pour des joueurs comme Brulé. En réalité, cela risque de leur entrer vraiment dans la tête seulement lorsque les Jeux vont commencer.
En fait, la plupart de ses coéquipiers canadiens planifiaient probablement de suivre Équipe Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 à la télévision; ils n’avaient certes pas prévu d’en faire partie.
Mais ils sont là, et Brulé affirme que personne ne devrait sous-estimer le talent, la passion et l’engagement de son équipe pour remporter une quatrième médaille d’or au hockey masculin en cinq tentatives pour le Canada.
« Nous avons un mélange de tout », dit-il. « C’est un vrai bon groupe de joueurs de hockey solides. Nous avons beaucoup d’habileté et nous sommes une équipe déterminée. »
« Je comprends que nous n’avons pas beaucoup de temps pour tout mettre en place, mais le Canada n’est pas le seul. »
Pas de joueurs de la LNH? Pas de problème.
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