Ténacité, sacrifice et opportunité. Demandez à n’importe quel athlète olympique ce que ça prend pour atteindre le sommet de leur sport et ce sont souvent ces trois mots qui ressortent.
Sean Wu est tenace.
Sean Wu a fait des sacrifices.
Sean Wu a eu des opportunités.
Mais ne nous avançons pas trop. Le jeune homme de 16 ans ne fait pas encore partie de l’équipe olympique de la Chine.
Wu rêve de représenter son pays aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Beijing, surtout parce que les Jeux ont lieu dans sa ville natale, dans son pays natal. L’équipe nationale chinoise connaît très bien son talent et sa détermination; son parcours au hockey depuis les huit dernières années est digne d’un scénario d’un film de Disney.
Wu a commencé à patiner à cinq ans. Le hockey n’était pas très populaire à Beijing à l’époque, mais son ami Edward Yan jouait et les deux sont devenus des obsédés du hockey. Yan s’est rendu à Toronto quelques années plus tard pour participer aux essais d’une équipe AAA; il a été choisi. Wu a suivi les traces de son ami, faisant le saut vers les Red Wings de Toronto à l’âge de huit ans. Chaque année depuis, Wu et sa mère Yan Qin Tan déménagent à Toronto pour la saison de hockey et retournent à Beijing l’été.
Lorsque Wu est arrivé au Canada il y a huit ans, il parlait si peu l’anglais que formuler des phrases était hors de question. Heureusement, le hockey est un langage universel et le fait que Wu était devant le filet l’a aidé.
« L’allure du jeu était très différente et la compétition est certainement plus relevée ici », dit Wu qui mesure 5 pieds 9 pouces et pèse 165 livres. « Comme gardien de but, ce fut plus facile parce que je n’avais pas à communiquer beaucoup. Tout ce que j’avais à faire, c’était de garder la rondelle hors du but. »
Maintenant que son équipe, les Young Nationals de Toronto, concourt pour un titre national à la Coupe TELUS 2018, Wu reste concentré sur sa tâche qui consiste à empêcher la rondelle de pénétrer dans le filet. Avec son homologue Elliott Tang, il a aidé les Young Nationals à accumuler une fiche de 25-4-4 en saison régulière, la meilleure fiche de la GTHL, et ce, grâce en grande partie à une moyenne de buts alloués combinée de 1,73.
Les Young Nationals ont maintenu le cap après la saison régulière accumulant une fiche de 12-1-2 en séries éliminatoires. Wu et Tang ont de nouveau été à la hauteur devant le filet, limitant leurs adversaires à seulement 26 buts en 15 matchs pour une moyenne de buts alloués de 1,73.
Selon l’entraîneur-chef des Young Nationals, Brett Punchard, qui a rencontré Wu il y a deux ans après avoir entendu parler de lui bien avant, le jeune gardien est aussi populaire que n’importe quel autre joueur de l’équipe et ses quelques accrocs en anglais sont appréciés de tous.
« Il a été fantastique, c’est un jeune extraordinaire », dit Punchard. « Il a eu beaucoup à faire simplement pour arriver ici et il ne tient rien pour acquis. Il est sérieux, il aime les sports et aime parler de sport avec les gars et il est drôle; les gars l’aiment beaucoup. Il parle couramment l’anglais, mais parfois, la grammaire n’est pas parfaite. Tout le monde trouve ça rigolo. »
Punchard a aussi souligné que Wu est un bon joueur.
« C’est un athlète. C’est un fier compétiteur. Il est tenace. Il est rapide. Perpendiculaire à la rondelle. Il doit améliorer son maniement de rondelle, mais ça viendra. Il est tout à fait phénoménal et c’est simplement une belle histoire. »
Il n’y a pas que Wu qui s’est fait connaître par la communauté du hockey de Toronto, sa mère aussi. Pendant que son père Baohong gère un restaurant en Chine, sa mère fait l’aller-retour chaque année avec son fils. Punchard dit qu’elle assiste régulièrement aux entraînements et aux matchs, souvent emmitouflée dans une couverture, un bouquin à la main.
« Je crois qu’elle n’a raté aucun entraînement au cours des huit dernières années », ajoute Wu fièrement. « Sans elle, je ne serais certainement pas là où je suis aujourd’hui. »
Ce fut difficile au début, explique-t-il. Alors qu’il s’est fait des amis à l’école et au hockey, sa mère, qui ne parlait pas anglais au début, a dû s’adapter à un énorme choc culturel. Maintenant, elle s’intègre très bien en aidant son fils à concrétiser son rêve au hockey.
« Elle a travaillé fort au fil des ans et elle fait d’énormes sacrifices pour que je sois ici », dit Wu. « Mais elle est forte et elle m’a aidé à être fort. Nous nous sommes aidés dans tout ça. Il y a beaucoup de différences culturelles et nous les avons vécues ensemble; quand nous sommes arrivés la première fois, voir une tempête de neige était quelque chose d’énorme. Maintenant, ça fait partie de notre quotidien. Même chose pour la congestion routière; c’est beaucoup mieux ici et nous aimons ça. C’est beaucoup plus facile de se déplacer. »
« Je ne sais vraiment pas quoi dire; mais sans elle, je ne serais pas ici. »
Ténacité, sacrifice et opportunité. Wu tient le coup depuis huit ans et il a fait d’énormes progrès. L’équipe nationale chinoise l’a maintenant à l’œil et Wu espère pouvoir représenter son pays en 2022.
Il suffit de garder la rondelle hors du but et tout est possible.
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Responsable, communications organisationnelles
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