Dean Smith se souvient des commentaires, du ridicule, des sentiments d’inquiétude qu’il a ressentis en tant que jeune joueur de hockey à Whitney Pier, N.-É.
« Je me rappelle, un jour, alors que je transportais mon sac d’équipement à l’aréna, il y avait quelques Afro-Néo-Écossais là-bas », raconte Smith, l’un des quelques jeunes joueurs de hockey de race noire de la province à l’époque. « Je me souviens de quelques messieurs blancs qui me lançaient des commentaires du genre : "Vous n’êtes pas censés jouer au hockey, vos chevilles ne sont pas assez fortes", et d’autres messages semblables basés sur des préjugés. Je me souviens à quel point ces commentaires m’ont vraiment dissuadé de continuer de jouer au hockey. C’est une leçon que j’ai gardée au plus profond de mon cœur depuis toutes ces années et je fais tout ce qui est possible pour m’assurer que personne ne vive une expérience du genre, du moins en ma compagnie. »
Toutefois, au lieu d’être dissuadé pour la vie, Smith est passé à l’action, et ce, plusieurs fois.
Il est devenu un homme qui, grâce à plusieurs activités de bénévolat, a pavé la voie pour les jeunes d’aujourd'hui et favorisé une plus grande diversité et inclusion au hockey en Nouvelle-Écosse.
Smith s’est impliqué toute sa vie au hockey, d’abord lors de ses années au hockey mineur à Whitney Pier. Aujourd’hui, il est le père de trois enfants : sa fille Tamara (34 ans) et ses fils Tristan (14 ans) et Jade (9 ans).
Il y a environ 12 ans, Smith a commencé à s’impliquer au sein de la Black Youth Ice Hockey Initiative (BYIHI), une initiative de hockey sur glace pour les jeunes Noirs, l’un des deux programmes majeurs de la Nouvelle-Écosse présentés dans le giron de la Black Ice Hockey and Sports Hall of Fame Society. (L’autre initiative, pour laquelle Smith s’implique beaucoup, est le match commémoratif de la Maritimes Coloured Hockey League, un événement qui honore la ligue qui a existé de 1895 à 1930.) L’initiative pour les jeunes a été créée pour offrir aux enfants noirs de 5 à 10 ans les instructions de base au hockey dans l’espoir qu’ils tombent en amour avec ce sport et qu’ils veulent faire la transition vers le hockey mineur.
Comme c’est le cas pour plusieurs initiatives à but non lucratif, la BYIHI a commencé de façon modeste et a pris de l’ampleur au fil des ans.
« Chaque année, nous accueillons de 25 à 30 jeunes afro-néo-écossais dans le programme », explique Smith. « Il y a beaucoup d’obstacles qui les empêchent de faire la transition, mais nous avons eu la chance de voir quatre, six et même huit joueurs faire la transition vers le hockey mineur au cours des dernières années. C’est rendu que peu importe à quel aréna je vais avec mes gars, je vois un des anciens du programme sur la glace se préparer pour un match. C’est vraiment inspirant. Ils aiment me voir et c’est la même chose pour moi. »
« Pendant des années, je ne voyais personne qui ressemblait à moi ou à mes garçons. Je ne voyais ni de joueurs issus des Premières Nations, ni des Afro-Néo-Écossais. »
L’implication de Smith dans l’initiative a eu un effet sur ses garçons, qui, lors des premières années, accompagnaient leur père à l’aréna pour éventuellement sauter sur la glace et développer un amour pour ce sport. Aujourd'hui, Tristan et Jade jouent au sein de l’Association de hockey mineur Chebucto à Halifax, où Dean, sa partenaire Brenda et leurs deux garçons habitent.
Smith, un avocat, ne se lasse pas de faire du bénévolat au hockey. En plus de ses nombreuses initiatives pour des organismes à but non lucratif, il est aussi l’entraîneur de ses fils – Tristan a récemment terminé sa première saison bantam et Jade joue dans la division atome.
Que ce soit en tant qu’entraîneur des équipes de ses fils ou qu’instructeur en chef de la BYIHI, Smith a été un témoin privilégié des nombreux avantages du hockey.
« J’ai constaté la confiance manifestée par les enfants à l’égard de l’éducation et j’ai reçu de nombreuses lettres de parents par l’intermédiaire de la BYIHI et du hockey mineur que leurs enfants vivent non seulement des moments merveilleux au hockey, mais qu’ils ont aussi progressé dans leurs objectifs sur le plan éducatif », confie Smith. « Les enfants deviennent un peu plus concentrés, ils viennent plus déterminés et ils aiment accomplir ce travail avant d’aller jouer au hockey. »
« Cette année dans la division bantam, il y a une période de transition où les jeunes peuvent se joindre au volet compétitif et participer à des stages sur la mise en échec ou choisir de jouer dans le volet récréatif. Je dirige l’une des équipes récréatives cette année. Plusieurs parents étaient pas mal inquiets de voir leur enfant passer du pee-wee compétitif au bantam récréatif et j’ai entendu de superbes commentaires à quel point leur enfant était content, confiant et respectueux depuis qu’ils se sont joints à l’équipe. »
Et comme si son volume de travail n’était pas assez grand comme ça, Smith n’a pas hésité à dire oui quand Hockey Nouvelle-Écosse lui a demandé en décembre 2019 de se joindre à son équipe de travail sur la diversité et l’inclusion. Il est évident que son expérience au hockey, avec le hockey mineur, la Black Ice Hockey Youth Initiative et le programme pour les néo-Canadiens, qui a aidé de nouveaux arrivants syriens à sauter sur la glace, fait de lui un chef de file de sa communauté.
Comme plusieurs qui redonnent constamment, Smith affirme que sa famille l’a toujours appuyé dans son implication.
« Ma partenaire Brenda me permet de consolider mon horaire. J’apprécie son aide. Je ne pourrais y arriver sans elle », admet-il. « L’an dernier, il m’est arrivé de me rendre à une séance d’entraînement avec mon plus vieux à 8 h, à une autre avec mon plus jeune à 10 h, pour ensuite les emmener les deux à une séance de la BYIHI à midi, puis à une séance du programme Première Présence, pour éventuellement aller à leurs matchs en soirée. Je ne pourrais faire tout ça sans Brenda. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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