On sent la fébrilité dans les arénas d’un océan à l’autre, à l’autre. Les
patins sont tout juste aiguisés, les bâtons sont fraîchement recouverts de
ruban, et les Canadiennes et Canadiens célèbrent le retour du hockey.
Après l’incertitude de la saison dernière, les associations de hockey
locales et les Académies des habiletés Hockey Canada sont bien soulagées du
retour à la normale.
« On planifie des tournois et on joue des matchs hors concours; tout le
monde a hâte de refaire partir la machine », explique Trevor Hanley,
entraîneur d’une équipe AA de M18 à Martensville, en Saskatchewan.
À Kenora, en Ontario, tous les programmes du conseil scolaire de Dave
Tressor ont dû être annulés l’an dernier en raison de la COVID-19. Mais
cette année, le hockey sera de retour à l’école secondaire de Beaver Brae
dès février.
« Nous sommes vraiment contents de relancer l’académie avec nos élèves »,
se réjouit Dave Tressor, directeur adjoint de l’école.
L’année 2020 devait être la première de l’AHHC à la polyvalente Edwin Parr
d’Athabasca, en Alberta. Pour les élèves de 8e et de 9 e année, cette attente n’a qu’attisé le désir.
« Dès qu’on me parle de l’académie, j’ai le sourire fendu jusqu’aux
oreilles, confie la directrice adjointe Brenna Liddell. Je me sens comme
une enfant le jour de Noël. Nos jeunes s’amusent comme des fous, et les
parents se sont bien adaptés. »
« J’ai passé deux semaines à rencontrer les jeunes avant les vacances de
novembre. On parlait de l’école et des présences, et je leur demandais
comment ça se passait, à l’académie de hockey. Ils disaient tous que c’est
la meilleure chose au monde. »
À Whitehorse, l’école secondaire Porter Creek a pu tenir son AHHC l’an
dernier, mais en raison des restrictions sanitaires, l’accent était mis sur
le développement des habiletés.
« Je pense que les jeunes ont hâte de pouvoir en faire plus cette année »,
indique Amy Vermeulen, l’instructrice principale du programme.
L’académie n’aura lieu que dans la deuxième moitié de l’année scolaire,
mais les élèves trépignent déjà à l’idée d’un certain retour à la normalité
pour le programme de hockey.
« Je les vois dans les corridors, raconte Vermeulen. Ils disent qu’ils ont
hâte que le semestre soit fini pour pouvoir enfin commencer le programme de
hockey. »
Même son de cloche dans les associations de hockey locales partout au pays.
À l’Île-du-Prince-Édouard, les équipes sont de retour sur la glace, la
principale différence cette année étant qu’elles peuvent être à l’aréna
plus longtemps avant les séances d’entraînement et les matchs.
Blaine Fitzpatrick, entraîneur de hockey mineur pour l’équipe féminine AAA
de M15 à Charlottetown, sait que ce temps permet à ses athlètes de se
rapprocher.
« Elles veulent juste que ça redevienne comme avant. Elles veulent pouvoir
jaser et niaiser ensemble avant d’aller sur la glace. On s’en rapproche. On
a régulièrement droit à 30 minutes. Les filles ont le temps de s’amuser un
peu. Il y a beaucoup de fébrilité. On pourrait potentiellement avoir une
saison normale, une saison comme avant la COVID. »
À Yellowknife, les joueurs s’ennuient des tournois.
« Normalement, on joue contre les équipes des petites municipalités,
explique l’entraîneuse adjointe au niveau M7 Patricia Parker. Ici, à
Yellowknife, ou chez eux. On peut visiter leur coin un peu, ils peuvent
venir à la piscine. Ça manque beaucoup aux enfants en ce moment. »
Trevor Hanley dit que tout le monde est de retour sur la glace dans son
association : les équipes de M7 à M11 s’entraînent, et les équipes de M13,
M15 et M18 ont déjà commencé à disputer des matchs ou s’apprêtent à le
faire. L’an dernier, les séances d’entraînement étaient permises en
Saskatchewan, mais il fallait se limiter à huit joueurs sur la glace.
« Il a fallu être créatif pour que les jeunes s’amusent. Nos entraîneurs
ont hâte de reprendre les entraînements normaux, d’avoir toute l’équipe sur
la glace et de pouvoir être derrière le banc pendant les matchs »,
raconte-t-il.
Certes, la pandémie a été mère de créativité et de flexibilité. Compte tenu
des restrictions dans les vestiaires au Yukon, Patricia Parker a dû trouver
de nouvelles façons d’aider ses mini-hockeyeurs à se préparer.
« Ils venaient tout habillés, mais il fallait les aider à lacer et délacer
leurs patins. Ça nous a rapproché d’eux, parce que pendant ce temps-là, on
parlait un peu avec chaque enfant, par exemple ce qu’ils ont fait en fin de
semaine ou de ce qu’ils ont mangé. »
Blaine Fitzpatrick, lui, s’est inspiré de la NFL : l’an dernier, il a créé
un livre de jeu détaillant les systèmes de marquage, que ses joueurs
peuvent étudier à leur guise.
« On a moins de temps sur la glace pour passer en revue les trios, donc ça
leur donne la chance d’étudier à la maison, quand ça leur convient. »
Malgré tout ce que la pandémie a entraîné, les gens de partout au Canada
comptent bien utiliser le hockey pour promouvoir un mode de vie sain.
« La santé mentale a beaucoup souffert. Pas seulement en Saskatchewan, mais
d’un océan à l’autre, à l’autre, résume Dave Tressor. Le programme
d’académies de hockey est un beau moyen d’amener les élèves à pratiquer un
sport et socialiser. »
Maintenant que notre sport est de retour, tout le monde se prépare
à renouer avec le meilleur sport au monde.
« Je suis content de voir que le reste de leur passage en hockey mineur se
déroulera peut-être normalement, et aussi de les voir s’amuser sur la
patinoire avec leurs amis, se réjouit Fitzpatrick. Ils vont travailler fort
et s’améliorer, et qui sait ce que l’avenir leur réservera? Je suis
vraiment content pour les jeunes. »