Brett Leason n’est jamais passé inaperçu sur une patinoire. Du haut de ses 6 pieds et 4 pouces et fort de ses 200 livres, l’adolescent est difficile à manquer en raison de sa stature.
Mais au cours de la dernière année, ce sont ses habiletés et ses réalisations sur glace avec ce gabarit qui ont davantage attiré les regards.
En tant que membre de l’équipe nationale junior du Canada au Championnat mondial junior de l’IIHF, Leason vit sans doute une transformation dans sa carrière au hockey junior.
Il y a seulement 14 mois, les Tri-City Americans ont échangé l’attaquant aux Raiders de Prince Albert pour un choix de troisième ronde au repêchage bantam de la WHL.
Alors âgé de 18 ans, Leason a été tassé dans la formation des Americans par un groupe de vétérans en attaque, ce qui a réduit son temps de glace et ses occasions.
Son inutilisation est devenue une bénédiction et la transaction, un nouveau départ pour revigorer ses ambitions au hockey.
« Je vis une année d’éclosion », admet Leason, qui a maintenant 19 ans, et qui est un joueur important dans la quête d’une deuxième médaille d’or de suite d’Équipe Canada au Mondial junior. « À Tri-City, j’étais pris derrière des joueurs plus âgés et expérimentés. Quand je me suis retrouvé à Prince Albert, j’ai eu un nouveau départ et j’ai réussi à bâtir là-dessus. »
Le fait d’appeler cette saison une « année d’éclosion » n’est pas vraiment exagéré, et les chiffres sont là pour le prouver.
À ses 135 premiers matchs dans la WHL avec les Americans et les Raiders, le produit de Calgary a marqué seulement 24 buts. En 31 parties cette saison, il totalise 28 buts et 64 points, ayant noirci la feuille de pointage à ses 30 premiers affrontements de la saison.
« Il a fait tout un bond cette année », affirme le dépisteur en chef de Hockey Canada, Brad McEwen. « Il joue du hockey inspiré et il n’a pas levé le pied depuis le début de la saison. Aucun joueur de la LCH n’a été plus constant que lui. »
Après avoir été ignoré au repêchage de la LNH lors des deux derniers étés et sachant qu’il passait sous le radar pour le Mondial junior, Leason a réalisé qu’il était temps de changer quelques trucs dans sa routine de saison morte.
Il a travaillé fort l’été dernier pour améliorer des aspects comme sa force et son contrôle de la rondelle, mais il s’est surtout concentré sur la vitesse de son jeu de pieds et sa rapidité pour augmenter sa vitesse d’un cran, selon ses dires.
« Je connais Brett depuis ses années bantam », confie McEwen. « Il a amélioré son coup de patin. Il est plus rapide et il utilise mieux son gabarit. »
Leason a profité de ses occasions du mieux qu’il pouvait; son départ canon lui a valu une place au sein de la formation de la WHL à la Série Canada-Russie CIBC en novembre et il a été l’un des meilleurs joueurs lors des deux rencontres.
Cette performance lui a valu une invitation au camp de sélection Sport Chek de l'équipe nationale junior du Canada au début du mois de décembre et il a prouvé qu’il pouvait faire partie d’Équipe Canada.
« Nous suivons toujours les joueurs dès le début de la saison », affirme McEwen. « Et s’il y a un joueur que tu suis depuis le début de la saison et que tu penses qu’il y a quelque chose dans son jeu qui serait bon pour l’équipe, alors tu poursuis cette avenue. »
« Pour moi, la série contre la Russie a été un tournant. Il a continué d’améliorer son jeu. »
Le développement de Leason cette saison est également perceptible avec son équipe de la WHL. Les Raiders sont classés au premier rang de la LCH avec une fiche impressionnante de 34-3-0-1, qui est certainement attribuable à des joueurs comme lui qui ont bâti leur confiance et qui visent plus haut pour connaître du succès.
« Il joue pour une très bonne équipe », confirme McEwen. « Et quand ils ont commencé à avoir du succès dès le début, son niveau de confiance a explosé. Ça n’a jamais arrêté de grandir. »
En fait, personne ne devrait être surpris de l’ascension de Leason. Il s’est toujours imposé au hockey mineur dans les environs de Calgary. Mais le qualificatif « joueur au développement tardif » semble s’appliquer dans son cas.
« C’est assurément une remarque légitime », admet McEwen. « Ça prend du temps pour se mettre en marche des fois. Quand on s’attarde à ses premières années, il a été en mesure de produire offensivement et maintenant que son jeu a progressé, il se place en position pour utiliser ses habiletés et son gabarit. En tant que jeune plus imposant, ça lui a pris un peu plus de temps pour s’adapter à sa charpente au hockey junior majeur. »
Son expérience est similaire à celle de Tanner Pearson, un autre joueur non repêché qui est sorti de nulle part en 2012 pour être sélectionné à Équipe Canada, remporter le bronze et finir par être réclamé au premier tour par les Kings de Los Angeles l’été suivant.
Leason serait heureux de suivre ce parcours lorsque viendra le temps de son dernier repêchage l’été prochain (à Vancouver, drôle de hasard), même s’il ne pense pas à si loin devant.
« Je veux connaître la meilleure année possible pour préparer mon avenir », dit-il. « Tu ne peux pas songer trop au repêchage. C’est quelque chose que je veux prouver, je dois juste jouer chaque jour pour prouver que je mérite d’être sélectionné. »
Et bien sûr, une solide performance au Mondial junior l’aiderait certainement à augmenter sa valeur aux yeux des dépisteurs de la LNH.
« C’est une grande étape dans ma carrière au hockey », analyse-t-il. « L’an passé, je n’aurais jamais pensé me retrouver ici aujourd’hui. »
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Jeremy Knight
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