« J’ai un surnom au hockey. On m’appelle Clarkey, il me semble. Et vous, avez-vous un surnom au hockey? » Jamie Clarke pose la question en tant que fier Canadien amateur de hockey.
Clarkey, comme le surnomment maintenant les membres de l’équipe nationale junior du Canada, est bien plus qu’un simple partisan – c’est un aventurier qui compte parmi ses nombreuses réalisations l’ascension des plus hauts sommets de chacun des sept continents.
Mais ce ne sont là que les grandes lignes de son bagage. Ce qui frappe en présence de Jamie, c’est son énergie, son appétit pour la vie, ses talents de raconteur hors pair et sa capacité à établir des parallèles entre l’univers d’un aventurier extrême et celui du hockey.
Scott Salmond, premier vice-président des équipes nationales à Hockey Canada, savait que les leçons de Jamie – et l’aplomb avec lequel il les enseigne – joueraient un rôle essentiel dans la gestion des défis à surmonter au camp de sélection Sport Chek de l’équipe nationale junior du Canada, surtout lorsque les joueurs et le personnel ont dû se soumettre à une quarantaine de 14 jours.
Mais Jamie ne voulait pas se contenter de simplement parler aux espoirs du Mondial junior de cette année. Il souhaitait que son témoignage revête une valeur durable pour eux, non seulement pendant le camp, la quarantaine et le tournoi, mais tout au long de leur parcours au hockey.
« Quand on combine tous ces facteurs à l’échelle de la planète, la pandémie mondiale, les inégalités, et qu’on pense à ces jeunes hommes, prisonniers de leur chambre, leur rêve en péril, comment s’imaginer ce qu’ils vivent? Quelle aide puis-je leur apporter? »
Ainsi, Clarke a commencé à faire le lien entre les aventures extrêmes, les situations où l’on met sa vie en danger, et le camp de sélection dans le cadre d’une année sans précédent marquée par une pandémie mondiale.
« J’ai tout de suite pensé aux moments où j’étais pris dans une tente en flanc de montagne, incapable de monter ou de redescendre », dit-il. « Aux prises avec tellement d’inconnus… » Quel est l’élément clé selon Jamie? Qu’est-ce qui fait la différence entre le succès et l’abandon?
L’état d’esprit. La résilience. Le contrôle de soi. Il poursuit en expliquant que ce ne sont pas les facteurs externes ou les encouragements des autres qui comptent lorsqu’on est confronté à des difficultés.
« On a besoin de nos entraîneurs, de nos parents, de tout le monde… parce qu’on se serre les coudes en équipe », soutient-il. « Mais je voulais insister sur l’aspect personnel de ces récits d’aventures et leur faire comprendre ce point de vue. Ces situations font vivre des montagnes russes sur le plan émotionnel, il faut s’y attendre. Sauf qu’en fin de compte, tout repose sur soi-même. On apprécie les tapes dans le dos, les encouragements, le soutien du personnel de Hockey Canada. Mais il faut être conscient de la bataille individuelle. Quand on y est confronté, il n’y a pas de raccourci, il n’y a pas d’instructions, il n’y a pas de note qu’on peut laisser sur son miroir pour se rappeler qu’on a déjà été mis à l’épreuve. Il faut surmonter les défis qui se dressent devant soi. »
Pour lui, c’est une question de modifier sa perspective, ne serait-ce que légèrement, plutôt que de se laisser envahir par la peur et le doute.
La notion de résilience – de même que son adage selon lequel il faut faire preuve d’urgence dans l’application de tactiques, mais de patience dans la quête de résultats – tombe bien à point dans le parcours d’Équipe Canada jusqu’à présent. En fait, c’est un élément que l’entraîneur-chef André Tourigny a intégré à ses entraînements et à ses séances vidéo après avoir entendu Jamie s’adresser au groupe une première fois.
« Nous devons nous concentrer sur la tâche à accomplir dans le moment présent. Quand on prend part à ce genre de compétition ou qu’on vit une situation aussi intense… c’est essentiel de mettre l’accent sur ce qu’on peut contrôler », soutient l’entraîneur-chef. « Notre philosophie repose en partie sur l’importance de l’instant présent; les attentes, les distractions, ce n’est que du bruit. On ne doit pas s’y attarder, parce qu’on n’y peut rien. »
Il souligne la valeur pour les joueurs d’entendre ces leçons d’une personne de renommée mondiale. « La présentation de Jamie a résonné auprès des joueurs, ils en reconnaissent la pertinence. Il a vécu des moments où la pression était énorme, des situations difficiles, et il sait comment y réagir. »
Le défenseur Kaedan Korczak fait écho à ces propos et ajoute qu’il a été captivé par la persévérance de Jamie face à des défis qui se sont préalablement soldés en échec.
« Je pense que c’est quelque chose qu’on avait besoin d’entendre, parce qu’on sait que l’adversité fera partie de notre parcours pendant le tournoi », affirme Korczak, « et c’était incroyable d’apprendre les façons dont Jamie et ses coéquipiers se sortaient d’affaire. »
Thomas Harley, un autre défenseur d’Équipe Canada, soutient que l’empathie dont est empreint le discours de Jamie lui a permis de retenir des leçons sur le travail d’équipe et la confiance mutuelle : « Il a vraiment insisté sur l’importance de ces deux points pour connaître du succès et sur l’échec qui nous guettait si on n’en tenait pas compte. »
Jamie continuera d’accompagner l’équipe dans son parcours vers le Mondial junior 2021, notamment en s’adressant à nouveau au groupe par Zoom cette semaine.
On entend souvent que c’est l’ascension qui importe, et non l’atteinte du sommet, mais Jamie rappelle que, pour déplacer des montagnes aussi colossales qu’un Mondial junior 2021 en temps de pandémie mondiale, il faut d’abord et avant tout une grande force mentale.
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Jeremy Knight
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