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Le leadership sous la loupe

L’équipe nationale féminine du Canada sort des sentiers battus dans le développement de sa culture sur glace et hors glace grâce à l’experte en leadership Judy Riege

Jason La Rose
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29 janvier 2021
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Le leadership n’a jamais été un problème pour l’équipe nationale féminine du Canada.

St-Louis, Brisson, Campbell, Wickenheiser, Poulin… L’histoire d’Équipe Canada regorge de femmes de caractère qui ont montré l’exemple sur la glace et ailleurs.

Pourtant, le leadership ne se limite pas à une lettre sur un chandail. Pour Judy Riege, accompagnatrice et pédagogue en leadership de renom à la tête de l’entreprise Connected Leaders, le leadership est un état d’esprit, et non un poste.

Riege, qui dit travailler dans le domaine de la communication, des relations et de la curiosité, collabore avec le programme de l’équipe nationale depuis 2019. Un autre chapitre de cette relation a été écrit cette semaine au camp d’entraînement BFL de l’équipe nationale féminine, présenté par Sobeys.

« Comme athlètes, nous sommes très privilégiées de participer à ces camps et nous sommes entourées des plus grands experts dans leur domaine », soutient Laura Stacey, vétérante de l’équipe nationale. « C’est exactement le cas de Judy. Elle apporte une autre solution, un autre outil qu’on peut ajouter à notre coffre. Je trouve ça incroyable de pouvoir combiner ses connaissances avec les outils qu’on élaborait déjà avec Kim Thompson, conseillère en performance mentale, et notre personnel d’entraîneurs. »

« Nous sommes très chanceuses qu’elle fasse partie de ce processus pour continuer de nous pousser de l’avant et trouver des manières de quitter notre zone de confort. Voir jusqu’où nous pouvons aller et quel niveau nous pouvons atteindre. »

Après son atelier au camp, Hockeycanada.ca a rencontré Judy Riege pour en savoir plus sur les concepts et l’état d’esprit qu’elle propose à Équipe Canada.

HC : Quel est votre lien avec le hockey?

JR : Je suis une amatrice. J’ai été le parent d’enfants qui pratiquent le hockey. Je suis essentiellement une fière Canadienne, et le hockey, tout comme le sport en général, a toujours fait partie de ma vie. Je crois qu’il s’agit d’une façon merveilleuse pour les communautés et le pays dans son ensemble de s’unir autour d’un sport.

HC : Comment avez-vous commencé à vous impliquer auprès de Hockey Canada?

JR : En fait, mon travail auprès de Hockey Canada date d’il y a longtemps, avant même les Jeux olympiques de 2014 à Sotchi. J’avais alors collaboré avec Mel Davidson en ce qui a trait à la planification stratégique et aux objectifs à long terme du programme de hockey féminin. Il y a eu une pause, puis j’ai fait la rencontre de Troy Ryan, l’entraîneur-chef, à la fin de 2018. Après avoir travaillé avec les entraîneurs, j’ai eu la chance de travailler avec les joueuses, surtout concernant la notion de leadership, les équipes de la haute performance et, plus précisément, les liens entre la neuroscience et l’intelligence émotionnelle, d’une part, et la teneur de nos relations interpersonnelles et notre optimisation de cette dimension, d’autre part.

HC : Quels sont vos objectifs dans le cadre des ateliers?

JR : Quand on pense aux réalisations de grandes équipes, ces dernières ont des assises formidables en matière de confiance. Et quand on réfléchit à la notion de confiance, on ne porte pas toujours attention aux liens neurobiologiques qui nous unissent. Cette confiance constitue en fait le fondement du niveau d’aisance qui s’installe les uns envers les autres. Donc, mon travail a toujours eu trait au leadership et à la performance collective parmi l’élite, pour mettre en lumière les aspects qui sont parfois négligés – nos propos, notre façon de poser des questions, notre écoute, notre manière de communiquer entre nous, avec nos entraîneurs, et les communications entre entraîneurs et athlètes. Quelles sont mes réflexions? Quelles sont les émotions que je ressens? Quelle est l’image que je projette? Quel impact ai-je sur les autres? Il s’agit aussi de savoir établir cette compréhension mutuelle que nous sommes tous différents. Lorsque nous comprenons ces différences et que nous renforçons nos relations de la sorte, notre potentiel de réalisation individuelle et collective ne s’en porte que mieux.

HC : Comment votre travail a-t-il été accueilli par les joueuses et par le personnel de l’équipe?

Ce fut incroyable. Je me suis demandé ce que je pouvais accomplir auprès de ces athlètes de la haute performance et comment je pouvais apporter une valeur ajoutée au programme. Donc, toutes les conversations qui ont précédé les présentations tournaient autour du fait de développer la culture de l’équipe. L’équipe veut mettre l’accent sur ce que les joueuses peuvent accomplir pendant les jours « rouges », soient ceux où elles ne sont pas ensemble. Ainsi, mon travail se veut l’une des pièces du casse-tête, et il va sans dire que le niveau d’engagement, les commentaires et les conversations qui prennent place dans les espaces que nous avons créés ensemble ne sont rien de moins que magiques.

HC : À quel point est-ce important pour ces athlètes de se doter de différentes façons de bonifier leurs habiletés sur glace?

JR : L’intelligence émotionnelle d’une personne consiste en sa capacité à se concentrer sur elle-même dans le moment présent, ses réflexions, ses émotions, la direction qu’elle doit prendre et les gestes qu’elle doit poser. Parallèlement, c’est sa capacité à percevoir ce que les autres vivent, où ces personnes se situent, leurs propres réflexions et émotions. Puis, entre en jeu le troisième aspect : la combinaison de ces éléments. Comment ceux-ci prennent-ils forme dans le moment présent? Et tout repose sur le moment présent. Lorsque nous faisons collectivement ce travail qui consiste à chercher comment nous allons gagner ensemble, dans le contexte des relations qui nous unissent – surtout pour les membres de l’équipe –, et à réaliser que l’ennemi n’est pas au sein de l’équipe, mais sur la glace, je crois que c’est là que le changement s’opère. Selon moi, nous faisons souvent l’erreur de faire correspondre l’élévation du potentiel à un effort individuel, alors qu’en réalité, c’est notre unité qui nous rend meilleurs dans toutes les facettes de nos vies. Pour ce faire, il suffit de suivre les étapes simples, mais exigeantes, qui permettent de favoriser ce que j’appelle un écosystème de potentiel. De cette manière, en développant son propre potentiel, chacun en fait de même pour le potentiel des autres.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

[email protected]

 

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