Teresa Hutchinson sait que les grands joueurs ne font pas toujours de grands entraîneurs, mais elle comprend également qu’il y a des exceptions.
En tant qu’ancienne athlète de haut niveau devenue entraîneuse de haut niveau, elle trouve presque amusant que sa transition réussie au hockey ait détruit cette théorie.
« J’étais assez intense comme joueuse », dit-elle. « En fait, mes anciennes coéquipières disaient : “Oh, mon Dieu, tu serais une entraîneuse horrible.”
« Quand j’étais joueuse, il s’agissait de gagner. En tant qu’entraîneuse, il s’agit de s’assurer que les enfants ont une belle expérience et qu’ils utilisent le sport comme point de départ dans leur vie, en particulier les filles. »
Et maintenant, la femme de 53 ans est l’Entraîneuse de l’année BFL (volet haute performance).
« Personne ne le mérite plus qu’elle », a déclaré Maggie MacEachern, capitaine de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada qui a remporté l’or au Championnat mondial féminin des moins de 18 ans 2019 de l’IIHF. « Teresa est une pionnière. C’est quelqu’un qui a été un important modèle dans notre sport et quelqu’un que vous pouvez admirer.
« Elle est la preuve que vous pouvez avoir un impact énorme sur le jeu, même lorsque vous arrêtez de jouer. Elle l’a certainement mérité. »
Bien que les deux femmes aient fait connaissance il y a quelques années lors de camps de développement et de sélection tenus par l’Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA), ce n’est que l’an dernier qu’elles ont fait partie de la même équipe.
Les deux étaient membres d’Équipe Ontario aux Jeux d’hiver du Canada 2019 à Red Deer, Alberta, où Hutchinson occupait un poste d’entraîneuse adjointe.
« Si vous avez une question sur le jeu, Teresa a la réponse avant même que vous posiez la question », explique MacEachern. « C’est celle vers qui vous voulez vous tourner, et elle a une excellente relation avec tous ceux qu’elle entraîne. »
Pour la plupart des filles qui ont grandi dans les années 1970, les occasions de jouer étaient assez limitées. Soit que vous jouiez avec les garçons (si c’était permis), soit que vous ne jouiez pas du tout. Ce fut le cas pour Hutchinson qui a grandi à Thornhill, Ontario.
Bien sûr, elle a joué au hockey dans la rue et dans des matchs improvisés au parc avec ses frères et les jeunes du quartier, mais le hockey féminin organisé n’existait pas.
« J’ai toujours voulu jouer au hockey », dit-elle. « Comme beaucoup de filles à l’époque, on m’a traînée à l’aréna pour regarder mes frères jouer, mais je n’avais pas la permission de jouer. »
Mais alors qu’elle avait environ neuf ans, une annonce locale est parue invitant les gens à s’inscrire au hockey féminin. Elle a immédiatement fait la demande à ses parents qui ont acquiescé rapidement, sans qu’elle ait à les convaincre.
En fait, sa mère, Gloria, est devenue l’une de ses premières entraîneuses – portant des patins de figure, rien de moins.
« Nous avons toujours plaisanté à propos du temps qui s’écoulerait avant qu’elle utilise ses crans avant », se souvient Hutchinson. « Elle n’a jamais déçu. »
À partir de cette saison, Hutchinson est devenue un rat d’aréna.
« J’y ai consacré beaucoup de temps. À mon retour de l’école, je me rendais au parc. Puis, retour à la maison pour le souper et retour au jeu sous les lampadaires. Je voulais simplement jouer au hockey. »
Au milieu de l’adolescence, Hutchinson jouait au hockey féminin senior à Newtonbrook, et seulement quelques années plus tard, elle évoluait au niveau senior A – le plus haut niveau de hockey et un groupe d’âge ouvert – dans des villes comme Burlington et Mississauga.
C’est pendant cette dernière étape, de 1986 à 1993 avec les Warriors de Mississauga, qu’elle a trouvé une base solide et un entraîneur de qualité en Lee Trempe, qui lui a fourni une structure et des lignes directrices. Selon Hutchinson, il fut « le premier véritable entraîneur qui m’a appris le jeu ».
C’est au milieu de cette période que Hutchinson a atteint le sommet de sa carrière comme joueuse. Patineuse douée et défenseure naturelle, elle commençait à être reconnue à l’échelle nationale.
Finalement, elle a représenté son pays sur la ligne bleue en tant que membre d’Équipe Canada au Championnat mondial féminin 1990 de l’IIHF à Ottawa – le premier tournoi de hockey féminin sanctionné par l’IIHF.
« Il va sans dire qu’il n’y a rien de mieux que de jouer pour l’équipe nationale et de jouer pour votre pays », a déclaré Hutchinson, chef de police au Service de police régional de Durham, qui compte presque 32 ans d’ancienneté auprès de la fonction publique. « On s’attend toujours à ce que le Canada gagne, et c’était le cas, surtout à cette époque! »
Peu de temps après avoir remporté l’or, Hutchinson a commencé à songer à maintenir une présence à long terme au hockey en plus de jouer.
En 1992, elle a commencé à entraîner une équipe de garçons à Port Perry, Ontario. Quelques années plus tard, elle a progressé à un niveau supérieur et y est restée jusqu’à la naissance de son fils Benjamin, aujourd’hui âgé de 21 ans.
De son propre aveu, elle était tellement attachée au hockey que même pendant sa grossesse, son dévouement envers son équipe n’a jamais diminué. Elle a dirigé une séance d’entraînement deux jours avant que commencent ses contractions, puis elle est revenue sur la glace six jours plus tard pour continuer d’entraîner son équipe atome (maintenant les M11) qui a remporté le championnat provincial cette saison-là.
Le même scénario s’est reproduit quelques années plus tard lors de la naissance de sa fille MacKenzie, 19 ans.
« J’ai dû l’attendre un peu plus longtemps pour elle. J’ai dû attendre une semaine et demie avant de retourner sur la glace. J’ai réussi à planifier mes enfants pour que je puisse les avoir en janvier afin d’être prête pour la seconde moitié de la saison.
Voilà à quel point j’étais folle de hockey. »
Hutchinson a également entraîné ses enfants en cours de route. Mais lorsqu’ils ont cessé de jouer, elle a tourné son attention vers l’entraînement.
Cela a commencé par quelques conversations avec Fran Rider, l’une des fondatrices de l’OWHA, association contre laquelle Hutchinson a joué pendant des années.
Elles ont commencé à discuter de différentes occasions en entraînement et d’une possible progression au hockey féminin. De là, elle a commencé à travailler à des camps de haute performance de l’OWHA en 2014 et peu de temps après, elle est devenue entraîneuse à ce niveau.
Son curriculum vitae comprend maintenant des équipes provinciales des M16, des M18 et des Jeux du Canada, quatre participations au Championnat national féminin des moins de 18 ans, ainsi que d’autres camps et événements.
« C’est plus important d’être une bonne personne que d’être une bonne joueuse de hockey », a déclaré Hutchinson à propos de sa philosophie d’entraînement. « J’aime les voir grandir, mûrir et cheminer dans la vie. »
Il y a trois ans, Hutchinson s’est jointe à l’équipe féminine de l’Université York en tant qu’adjointe de Dan Church, qui avec Geoff Haddaway des Rivulettes de Cambridge de la Ligue provinciale de hockey féminin (PWHL) sont deux entraîneurs qui, selon elle, ont exercé une grande influence sur elle.
« Ce sont des entraîneurs vers qui je me tourne non seulement en tant que mentors, mais en tant qu’amis. Travailler avec de bonnes personnes rend l’entraînement bien meilleur. Vous prenez un peu de chaque personne que vous rencontrez en cours de route. »
Pendant ce temps, la participation de Hutchinson au hockey féminin continue de jouer un rôle important dans l’essor du jeu et le développement de meilleures joueuses.
Elle dit qu’il est important que les femmes soient les chefs de file d’autres femmes aux plus hauts niveaux du sport. Sans cela, il est difficile de concevoir un parcours ascendant.
« Les gens doivent se voir », dit-elle. « S’ils ne se voient pas, ils ne voient pas la possibilité pour eux d’avancer dans le sport. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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