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Travailler sans relâche

Grâce à ses travaux sur les blessures à la moelle épinière et les commotions cérébrales, le Dr Charles Tator est un véritable champion de la prévention des blessures

Lee Boyadjian
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12 juin 2021
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Le Dr Charles Tator se rappelle que les hivers de son enfance étaient tellement froids que ses amis et lui se rendaient à l’école en patins et que les concierges aménageaient des patinoires pour que les élèves puissent jouer quelques parties avant ou après les cours. Dans les années 1940, le hockey était carrément un mode de vie pour le Dr Tator, qui – comme beaucoup de ses amis – était un fervent partisan des Maple Leafs de Toronto et adorait assister à leurs matchs. D’autant plus qu’à l’adolescence, il avait le meilleur siège en ville.

Par pur hasard, l’homme natif de Toronto avait pour voisin le photographe officiel des Maple Leafs, Lou Turofsky. Quand le Dr Tator a commencé le secondaire, le photographe en a fait son « porteur d’ampoules ».

« Je transportais un sac d’ampoules… il me donnait l’ampoule brûlante qu’il venait d’utiliser, je la plaçais dans un autre compartiment du sac, puis je lui tendais une nouvelle ampoule », raconte le Dr Tator. Il ajoute qu’en un match, Turofsky pouvait prendre une centaine de photos – et il fallait changer d’ampoule chaque fois.

« Imaginez : j’ai rencontré des joueurs de la trempe de Syl Apps et Ted Lindsay, et j’ai même été photographié avec eux! »

Jouer sur de vraies patinoires extérieures et rencontrer ses idoles, c’était le rêve de tout jeune amateur de hockey. Mais très récemment, le D r Tator a eu un déclic : à l’époque, il a été témoin d’une seule blessure grave. Un de ses amis avait raté un tir frappé, avait perdu l’équilibre et s’était cassé le bras.

« Croyez-le ou non, pendant toutes les années où j’ai joué au hockey… je n’ai vu personne se blesser. Mais quand je suis devenu médecin, j’ai traité plusieurs hockeyeurs qui s’étaient cassé le cou », se remémore-t-il. « Je trouvais ça horrible de soigner des jeunes qui se retrouvaient en fauteuil roulant à cause d’un sport qu’ils aimaient tant et que j’aimais tout autant. »

Le Dr Tator a obtenu son diplôme de la Faculté de médecine de l’Université de Toronto en 1961; quatre ans plus tard, il avait une maîtrise et un doctorat en poche. En 1969, il est devenu Associé du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et a amorcé son illustre carrière de spécialiste des blessures à la moelle épinière. Il savait qu’il verrait des patients gravement blessés, mais il n’aurait jamais pensé voir autant de patients qui seraient de jeunes joueurs de hockey.

« Je voyais tellement d’enfants qui se retrouvaient en fauteuil roulant que j’ai décidé d’aller au fond des choses », raconte-t-il.

Ses recherches ont débouché sur une conclusion fort simple : les cas de cou cassé étaient principalement attribuables aux mises en échec par-derrière. Cette révélation allait transformer profondément le hockey en entraînant la création de nouvelles punitions.

« Notre partenariat avec les médecins est essentiel à la santé et à la sécurité des joueurs, et l’héritage du Dr Tator se perpétue chaque fois qu’un hockeyeur saute sur la glace », affirme Fran Rider, lauréate de l’Ordre du hockey au Canada en 2017. Témoin directe de la réduction des blessures graves, la présidente et chef de la direction de l’Association de hockey féminin de l’Ontario estime que le Dr Tator a sauvé des centaines de vies et préservé la qualité de vie d’un nombre incalculable de personnes.

« Quand on a compris qu’un joueur pouvait se casser le cou en étant poussé par-derrière contre la bande, Hockey Canada a interdit spécifiquement les mises en échec par-derrière », explique le Dr Tator. Il ajoute que si la nouvelle règle a été adoptée immédiatement à l’échelle nationale, elle a mis du temps à faire son chemin dans les programmes locaux.

Cherchant à diffuser plus largement les résultats de ses travaux, le D r Tator a fondé le programme de prévention des blessures Hockey intelligent, qui s’est finalement greffé à Parachute Canada. D’ailleurs, il siège toujours au Comité consultatif d’experts sur les commotions cérébrales de l’organisme. Il a également fondé, en 1992, un autre groupe de prévention des blessures : ThinkFirst Canada. C’est d’ailleurs au D r Tator que l’on doit le symbole de panneau d’arrêt à l’arrière des chandails au hockey mineur.

Mais il restait du pain sur la planche. Une autre blessure grave a fait son apparition dans les sports de contact : la commotion cérébrale. Le D r Tator a rapidement participé aux recherches visant à déterminer comment surviennent les commotions et comment en guérir. C’est toutefois le travail de prévention qui s’avère particulièrement difficile.

« En tant que neurochirurgien, je sais à quel point c’est difficile de réparer tous les dommages après une commotion », explique le Dr Tator. «D’où l’importance d’en faire plus pour appliquer les règles : dans certains cas, les dommages sont carrément irréparables, et les patients gardent des séquelles très handicapantes. »

Âgé de près de 85 ans, le Dr Tator entend poursuivre sa croisade. Il continue de militer pour l’adoption d’une loi nationale sur les commotions cérébrales (semblable à la Loi Rowan en Ontario) et est persuadé que le hockey serait plus sûr si on éliminait complètement les bagarres.

« Oui, nous avons fait beaucoup de chemin, mais nous devrions en faire plus. Je crois qu’une loi sur les commotions cérébrales enverrait un signal clair aux enfants, aux parents et aux entraîneurs : la prévention des blessures, c’est important », soutient-il.

Rider admet que ce n’est pas facile de changer les choses, mais adhère au message de prévention des blessures du Dr Tator, qui vise à améliorer la vie des hockeyeurs et de tous ceux qui gravitent autour.

« C’était vraiment inspirant de travailler avec une sommité du monde médical, d’autant plus que c’est un homme bon et empathique qui veut sincèrement aider chaque personne », affirme-t-elle. Le bon docteur le dit lui-même.

« J’aimerais sauver le hockey pour que les enfants puissent en profiter autant que moi… et le fait que Hockey Canada reconnaisse mon travail contribue à la sauvegarde du sport. »

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

[email protected]

 

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