Adam Dixon pensait bien avoir tout prévu. Les Jeux paralympiques d’hiver de 2018 seraient ses derniers avec l’équipe nationale de parahockey du Canada, puis il se consacrerait à sa carrière et à sa vie à l’extérieur de l’aréna. Mais l’imprévu est arrivé.
Équipe Canada a perdu.
« La défaite ne faisait pas partie de mon plan, mais je devais passer à autre chose », raconte Dixon à propos de sa décision de se retirer du parahockey après le revers de 2-1 en prolongation contre les États-Unis au match pour la médaille d’or.
Il ne prévoyait pas forcément prendre sa retraite, mais après trois éditions des Jeux paralympiques et 194 parties jouées avec l’équipe nationale, le joueur originaire de Midland, en Ontario, ressentait le besoin de s’arrêter.
« En toute honnêteté, le retour à la saison 2018-2019 a été très difficile, car nous avions perdu cinq ou six vétérans qui avaient fait partie du programme pendant si longtemps », se souvient Tyler McGregor, qui a endossé le rôle de meneur après PyeongChang et assume celui de capitaine depuis les trois dernières années. « Ça n’a pas été évident de remplacer ces joueurs immédiatement et il y a eu des moments difficiles. »
« Je pense que nous avons fait preuve d’une grande capacité de résilience pour y parvenir. »
Tandis que s’opérait la reconstruction de l’équipe nationale, Dixon bâtissait lui aussi quelque chose : une maison, qu’il a fièrement vendue il y a plus d’un an. Puis, la pandémie de COVID-19 a frappé, freinant du même coup la vie quotidienne, ce qui a donné à Dixon beaucoup de temps pour penser.
Penser à la médaille d’argent, et se demander s’il pouvait encore aider l’équipe à remporter l’or.
« Il s’avère qu’on n’a pas toujours le contrôle dans la vie, et je ne pouvais pas faire ce que j’avais prévu, alors aussi bien revenir à ce pour quoi j’étais doué », explique Dixon en riant au sujet de sa décision de revenir au jeu, qu’il a prise l’an dernier avant d’être freiné par la pandémie. En effet, l’équipe nationale n’a pu tenir qu’un seul camp et compétitionner dans un seul tournoi au cours des 18 derniers mois. Malgré la présence limitée de Dixon, McGregor le soutient sans réserve dans cette décision.
« Il fait tellement de choses qui passent inaperçues », fait remarquer le capitaine. « Il a toujours aimé travailler avec les jeunes joueurs… et puis il a ce talent. »
« Sa présence a un effet immédiat sur notre défensive et sur l’équipe en général. Elle nous donne tant de profondeur, tant de puissance. »
Depuis la première participation de Dixon au sein de l’équipe nationale en 2006, le défenseur de 32 ans a obtenu 85 buts, 141 mentions d’aide et 226 points, ce qui le place au 4e rang de l’histoire de l’équipe pour les trois catégories. Tout juste derrière lui pour le nombre total de buts et de points se trouve McGregor, ce qui rappelle le vide de trois ans dans la feuille de route au parahockey de Dixon. Le vétéran est conscient du travail à accomplir.
« Je ne suis plus la personne que j’ai déjà été, et ça prendra du temps pour retrouver mes aises », affirme Dixon en parlant de son calme sur la glace et de sa capacité à contrôler le rythme du jeu. « J’espère arriver à le faire comme je le faisais avant. »
« Nous nous sommes entraînés ensemble à quelques reprises à la maison, et il s’est un peu adapté au rythme », souligne McGregor. « Mais c’est bien différent de la participation à un camp de l’équipe nationale, tout le monde ensemble. L’intensité est beaucoup plus grande. »
Dixon dit être prêt à se rallier à une telle intensité comme il le peut, et il l’a prouvé au premier jour du camp de sélection pendant les tests de conditionnement physique. Quand il a quitté la glace, il n’était pas particulièrement courbaturé, mais il avait la voix enrouée à force d’avoir encouragé ses coéquipiers.
« Il est parfois le plus drôle du groupe et parfois le plus calme », commente McGregor au sujet de la personnalité de Dixon et de sa capacité à s’intégrer dans la dynamique d’équipe. « C’est l’une des choses que j’admire le plus chez lui, dans ma carrière et depuis que je le connais… Ça prend toutes sortes de personnalités pour former un tout, et je trouve qu’il s’intègre très bien. »
Dixon espère que cette symbiose perdurera pendant la saison et pour les Jeux paralympiques de 2022 à Beijing, en Chine. Ses plans se concrétiseront peut-être, et une médaille d’une tout autre couleur pourrait occuper ses pensées.
« Nous avons l’occasion d’accomplir quelque chose de bien spécial, quelque chose que notre programme n’a pas fait depuis longtemps, et je suis ravi d’y prendre part », conclut Dixon en souriant.
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