Tout a commencé par un texto, à l’été 2013. Janelle Forcand profite de la piscine d’une amie quand elle reçoit un message : on lui demande si elle souhaite travailler une semaine dans une école de hockey. L’idée lui sourit… après tout, ce n’est qu’une semaine.
Huit ans plus tard, la native de Winnipeg est nommée lauréate nationale du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL dans le volet communautaire.
« En tant que joueuse, je n’avais jamais pensé à devenir entraîneuse. Ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit », confie Forcand.
Élevée dans la capitale du Manitoba, Forcand a eu la chance de jouer au hockey féminin toute sa carrière, même si c’est pour suivre les traces de Scott, son frère aîné, qu’elle s’est d’abord lancée. Ce n’est qu’à sa dernière année au hockey mineur qu’elle a réussi à percer la formation de l’équipe AA des Titans, après un long parcours au sein de l’Association de hockey mineur St. James Assiniboia.
À ses débuts derrière le banc, Forcand craignait que son manque d’expérience au hockey de haut niveau ne l’empêche d’être une bonne entraîneuse. Depuis, elle a appris que les deux ne sont pas directement liés.
« L’expérience sportive ne détermine pas forcément le potentiel d’un entraîneur », soutient-elle. « L’important, c’est d’y mettre temps, effort et cœur. »
Son adjointe, Danica Rowinski, témoigne qu’elle est l’incarnation même de ces valeurs, pour le plus grand bien de ses joueuses. Forcand emmène parfois son équipe faire du patin à roues alignées, ou encore assiste aux séances d’entraînement d’autres équipes à la demande d’anciennes joueuses.
« Les filles se sentent proches de Janelle, et elle porte toujours une attention particulière à ce qui se passe dans leur vie », souligne Rowinski. « Peu de gens peuvent en dire autant. Pour elle, son rôle dépasse les heures de travail. »
En plus d’exercer une influence positive pour ses joueuses, l’entraîneuse prépare l’avenir de son métier. Coordonnatrice du programme de hockey féminin à la Winnipeg Jets Hockey Academy (WJHA) – une initiative qui vise à augmenter la fréquentation dans les écoles défavorisées de Winnipeg –, elle initie de jeunes femmes à l’entraînement en recrutant dans son ancienne ligue, la ligue de hockey junior féminin du Manitoba.
« Pas besoin de grand-chose pour semer l’intérêt : il suffit d’aller parler aux joueuses, de les informer », explique Forcand. « Autrement, elles ne penseraient peut-être jamais à devenir entraîneuses, puisqu’elles n’ont rien connu d’autre que la patinoire. »
Ce n’est peut-être pas sorcier comme approche, mais selon Murray Cobb, directeur de la WJHA, Forcand se distingue par son attention aux détails.
« Elle a pris le temps d’étudier les raisons qui poussent les filles à quitter le sport à l’adolescence, et elle fait des pieds et des mains pour empêcher que cela n’arrive à ses joueuses », se réjouit-il. « Ses pairs devraient prendre exemple sur elle. Elle n’hésite pas à varier les activités pour motiver ses protégées à continuer le hockey et à rester actives. »
Forcand est l’entraîneuse-chef de l’équipe féminine des M11 de la WJHA depuis trois saisons, et elle aide avec les M13 et M15. Si, en début de carrière, elle œuvrait au niveau AA, Forcand préfère aujourd’hui travailler auprès de joueuses débutantes : c’est sa passion.
« Interagir avec les filles, découvrir ce qui les rend heureuses, apprendre à les connaître, les accompagner dans leur parcours sportif et les regarder évoluer et changer, c’est vraiment incroyable », dit-elle en souriant. « C’est un travail exigeant, mais qui donne tellement en retour… Bien plus qu’on ne peut l’imaginer. »
Ce qui en rebute plusieurs, selon elle, c’est la croyance que le métier demande énormément de temps. S’il est vrai que les niveaux élites requièrent un investissement considérable, les équipes communautaires sont beaucoup moins énergivores. Et même les plus petits gestes peuvent faire ricochet.
« Ça donne aux athlètes une expérience positive du hockey, et peut-être qu’un jour, ils voudront faire de même pour d’autres enfants », fait-elle remarquer.
Après huit ans à donner sans compter, c’est à son tour de recevoir : son travail est maintenant reconnu à l’échelle nationale. Le prix qu’on lui décerne lui donne l’occasion de faire le point sur sa carrière et de penser à toutes les vies qu’elle a marquées, aux amitiés nouées et aux expériences acquises, au parcours qui a fait d’elle l’entraîneuse accomplie d’aujourd’hui.
« On est tellement fière de notre équipe, de nos joueuses, de nos collègues, qu’on ne prend jamais vraiment le temps de s’applaudir », avoue-t-elle. « J’espère que toutes les lauréates d’hier, d’aujourd’hui et de demain s’arrêteront un moment pour se féliciter. Elles font un excellent travail et ont de quoi être fières. On l’oublie trop souvent! »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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