Dans la vie, il est parfois bon de suivre son intuition. Ce fut le cas, par exemple, lorsque la soigneuse Haley Patyna s’est dit qu’elle devrait prendre sa trousse de premiers soins avec elle avant de partir pour le Cardel Rec South, le 7 octobre.
Ce soir-là, les soigneuses Shyin Dixon et Blair Olsen n’étaient même pas censées être à l’aréna. Elles se sont pourtant jointes à Patyna pour aider son équipe des M21 à réaliser des tests de référence en matière de commotions.
« Quand j’y repense, je n’en reviens pas. Je devais être toute seule, mais le hasard a voulu que nous soyons là toutes les trois », témoigne Patyna, 24 ans.
Au bout du compte, les décisions qu’elles ont prises ce soir-là ont permis de sauver une vie.
Passé 22 h, il restait seulement l’équipe des M21 et des joueurs d’une ligue de hockey récréatif de 55 ans et plus sur la glace. Après les tests, les soigneuses de la Calgary Buffalo Hockey Association se sont arrêtées dans le couloir pour bavarder et prendre des nouvelles les unes des autres.
« Deux hommes sont sortis de la patinoire [occupée par les joueurs de la ligue récréative] et nous ont dit qu’ils avaient besoin d’un DEA [défibrillateur externe automatisé] », explique Olsen, 23 ans. « Ils disaient qu’un gars était en train de faire une crise cardiaque. »
Les trois soigneuses n’ont pas hésité un instant. Olsen a couru chercher le DEA de l’aréna pendant que Patyna attrapait sa trousse médicale. Patyna et Dixon sont arrivées les premières sur la glace pour aider le joueur.
« Il était clairement en détresse et avait de la difficulté à respirer », rapporte Dixon, 24 ans.
Le DEA en main, Olsen a rejoint ses collègues sur la patinoire, où elles se sont mises à préparer le défibrillateur. Lorsque l’homme s’est arrêté de respirer et que son pouls est devenu imperceptible, Dixon a entrepris la réanimation cardiopulmonaire.
Finalement, les interventions des soigneuses avec le DEA ont porté fruit, et quelques minutes plus tard, l’homme avait repris connaissance et parlait.
« Tout s’est passé en quelques instants, mais sur le coup, ça nous a semblé durer une éternité », confie Patyna. « Il s’est écoulé environ cinq minutes avant qu’il reprenne pleinement connaissance et se rappelle où il était et ce qui lui était arrivé. »
En prévision de chaque match, les soigneurs doivent avoir un plan d’action clarifiant l’attribution des diverses tâches à effectuer en cas d’urgence. Mais les trois soigneuses ne sont pas les seules à avoir joué un rôle crucial dans l’intervention. Les joueurs de l’équipe de hockey récréatif y ont aussi pris part, de toutes sortes de façons, notamment en retirant l’équipement du joueur en détresse, en composant le 911 et en apportant des serviettes et des couvertures.
« Avant l’arrivée des ambulanciers, les joueurs ont utilisé tous leurs chandails pour garder leur coéquipier au chaud sur la glace », raconte Dixon. « L’équipe nous a été d’un grand secours pendant l’intervention, nous fournissant tout ce dont nous avions besoin. »
« Une part du mérite leur revient, et j’espère qu’ils en sont conscients. », ajoute Olsen. « Ils nous ont vite remerciées pour ce que nous avions fait, mais leurs actions ont été tout aussi déterminantes. »
Team work makes a dream work or saves a life! All in a days work. So proud of these CBHA trainers. pic.twitter.com/N1T8QCOjUY
— Pam Vega (@PamBradRuby) October 9, 2021
Lorsque les ambulanciers ont finalement installé le joueur sur une civière, ce dernier bavardait et blaguait avec ses coéquipiers.
« Nous avons été très soulagées de le voir partir pour l’hôpital de si bonne humeur », rapporte Patyna.
Depuis ce soir du 7 octobre, la réaction de la population à l’intervention décisive des soigneuses a été tout simplement incroyable.
« Je n’aurais jamais imaginé que ça allait prendre de telles proportions », affirme Olsen. « Quand on a quitté l’aréna, on était simplement heureuses que tout se soit bien terminé. »
« Pour nous, nous n’avions fait que mettre en pratique ce que nous avions appris », ajoute Patyna. « Ce n’est pas quelque chose qu’on fait en s’attendant à une récompense, mais parce qu’on aime vraiment ça. »
L’incident confirme encore une fois l’importance d’avoir un DEA à proximité dans les lieux publics.
« Ils sont très faciles à utiliser et sont accompagnés d’instructions très précises », remarque Dixon. « Quand bien même ils ne sauveraient qu’une vie, ça en vaut la peine. »
« Après l’incident, mon père a commencé à dire qu’ils devraient en avoir un à son bureau », souligne Olsen.
La fin de semaine dernière, le joueur est retourné à l’aréna pour voir les soigneuses qui lui avaient sauvé la vie. Accompagné de membres de sa famille, il y a trouvé Olsen et Patyna, qui ont eu l’occasion de leur parler en personne et de prendre de ses nouvelles.
« C’était vraiment bien », confie Olsen. « Nous étions heureuses de le voir en si bonne forme. »
Avec le recul, deux choses ressortent de l’incident pour les soigneuses : l’importance de la préparation et la force de la solidarité en cas d’urgence.
« Nous avons accompli un véritable travail d’équipe, ce soir-là », soutient Olsen. « La prochaine fois que je me trouverai dans une situation comme celle-là, je me souviendrai que les gens qui se trouvent à mes côtés constituent une équipe sur laquelle je peux compter. »
« J’ai été époustouflée par l’esprit de fraternité des personnes présentes ce soir-là », ajoute Dixon. « C’est extraordinaire de voir les gens unir leurs forces pour aider quelqu’un. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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