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L’orchestration d’une bulle

Comment Hockey Canada, ainsi que les parties prenantes locales, provinciales, fédérales et internationales, ont gardé la tradition canadienne du temps des fêtes en vie et créé le Championnat mondial junior de l’IIHF le plus sécuritaire de l’histoire

Jason La Rose
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30 décembre 2020
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Pourriez-vous imaginer un temps des fêtes sans Championnat mondial junior de l’IIHF?

Pour la plupart des Canadiens, ce serait comme passer une fin décembre sans dinde farcie. Sans cadeaux sous le sapin. Sans une ou deux présences à la patinoire extérieure.

Cependant, étant donné la pandémie de COVID-19 qui a affecté le monde entier, il y a eu un moment où le tournoi était en sérieux danger de ne pas avoir lieu.

Comme c’est toujours le cas quand le Canada est l’hôte du Mondial junior, la planification commence bien à l’avance. En effet, Edmonton et Red Deer ont été officiellement annoncées comme villes hôtes de la compétition le 6 décembre 2018 et, dès les premiers mois de 2020, l’infrastructure était déjà bien en place.

Quand la pandémie a frappé et que le Championnat mondial féminin 2020 de l’IIHF a été annulé le 7 mars, le sentiment général était que le Mondial junior n’était pas en danger étant donné qu’il allait commencer dans neuf mois.

« Il y avait assurément une impression que, dans quelques mois, tout serait réglé et revenu à la normale », lance Dean McIntosh, vice-président des événements et des propriétés chez Hockey Canada. « On vivait un peu dans le déni. »

Cependant, à mesure que la pandémie a pris de l’ampleur et que le hockey a été mis de côté pour des questions de santé et sécurité, la conversation a changé. À l’été, il fallait prendre une décision quant à l’avenir du tournoi.

« L’IIHF nous avait en quelque sorte donné le mois de septembre comme échéance pour que nous déterminions comment nous allions pouvoir présenter cet événement, sans quoi une annulation serait annoncée », confie McIntosh. « Nous avons réellement commencé à penser à quoi pourrait avoir l’air cet événement sans partisans sur place dans un seul aréna et nous sommes retournés à notre planche à dessin. »

Le 17 septembre, Hockey Canada et la Fédération internationale de hockey sur glace ont annoncé que le Mondial junior 2021 serait présenté exclusivement dans une bulle à Edmonton avec 10 équipes pour un total de 28 matchs en 12 jours, du 25 décembre au 5 janvier.

(Dans le cadre de l’annonce, il a aussi été confirmé que les villes d’Edmonton et de Red Deer accueilleraient le tournoi de 2022, dans l’espoir que des partisans seraient autorisés à revenir dans les arénas).

Le moment et l’endroit ont donc été décidés. Mais la grande question demeurait encore en suspens.

Comment?

Heureusement pour Hockey Canada, l’organisation pouvait s’appuyer sur une histoire de succès d’une bulle d’un événement de hockey qui avait bien fonctionné dans sa cour arrière. Quand l’annonce du Mondial junior a été faite, la Ligue nationale de hockey présentait sa finale de la Coupe Stanley, qui venait clore des séries éliminatoires de huit semaines pendant lesquelles aucun résultat positif de dépistage de la COVID-19 n’avait été obtenu.

Si la LNH avait réussi, pourquoi pas Hockey Canada?

« Nous avons été impressionnés par la présentation du comité organisateur local qui nous a montré comment un scénario potentiel de bulle fonctionnerait à Edmonton et nous étions sûrs que nous pouvions suivre l’excellent exemple de la LNH en créant un milieu sécuritaire pour les équipes participantes », avait déclaré le président de l’IIHF, René Fasel, au moment de l’annonce de la bulle.

« En fin de compte, c’est en tenant compte du modèle de la LNH que nous avons convenu que c’était faisable », mentionne McIntosh. « Nous sentions que nous avions l’infrastructure pour y arriver. Nous avions la chance de pouvoir tenir un événement qui avait lieu au même endroit qu’un autre qui avait été un succès. Donc, tout a fonctionné parfaitement. »

Bien sûr, il y a plusieurs différences entre les séries éliminatoires de la LNH et le Mondial junior, notamment et surtout les déplacements requis. Et quand la LNH a tenu ses séries éliminatoires à Edmonton, la deuxième vague de la pandémie n’avait pas encore frappé.

Cependant, à mesure que les cas ont commencé à grimper dès les premiers mois de l’automne, la proposition de déplacer des joueurs et des membres du personnel de neuf pays à Edmonton semblait risquée, et il a fallu des efforts combinés d’une myriade d’intervenants pour concrétiser le plan.

« Les soins de santé au Canada sont gérés par les provinces, mais quand vous commencez à penser à transporter des athlètes provenant d’autres pays vers le Canada, vous devez avoir des pourparlers en ce qui a trait à l’immigration », fait remarquer McIntosh concernant tous les niveaux d’approbation nécessaires. « Et au fédéral, l’immigration se fie à l’Agence de la santé publique pour confirmer s’il est prudent de transporter ces athlètes dans ces conditions. »

« Bien que nous ayons eu la chance d’avoir d’excellentes relations avec les Services de santé de l’Alberta et certainement avec le bureau de la D re [Deena] Hinshaw [médecin hygiéniste en chef], les difficultés pour faire voyager des équipes de divers pays, et non seulement des Canadiens, ont continué de prendre de l’ampleur à mesure que la pandémie s’est aggravée durant l’automne. Cela a assurément entraîné de nouveaux défis, mais a aussi aidé à obtenir de nouveaux appuis [de Sport Canada, de l’Agence de la santé publique, de Patrimoine canadien, et d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada].

En fin de compte, un ensemble de lignes directrices strictes ont été mises en place – en ce qui a trait aux déplacements et au quotidien dans la bulle – pour assurer non seulement la sécurité des équipes et du personnel de l’événement, mais aussi de la communauté en général.

Les huit pays européens et les États-Unis sont arrivés au Canada le 13 décembre à bord d’avions nolisés. Les joueurs et membres du personnel devaient obtenir trois tests négatifs durant les jours avant leur départ. Toute personne ayant un test positif devenait immédiatement inadmissible à faire le voyage vers Edmonton.

Une fois les équipes sur place, tout le monde devait passer quatre jours en quarantaine à l’hôtel avant que les équipes puissent finalement sauter sur la glace pour leur premier entraînement le 18 décembre.

Toutes les personnes au Mondial junior doivent subir des tests quotidiens par l’intermédiaire de DynaLIFE, le port du couvre-visage est requis en tout temps (sauf pendant les repas et quand les joueurs sont sur la patinoire) et toutes les accréditations sont munies de la technologie vestimentaire de TraceSafe, propulsé par TELUS, qui permet le suivi des personnes à des fins de recherche des contacts.

Il y a certainement des obstacles sur le chemin – huit joueurs allemands et deux membres du personnel de la Suède ont obtenu un test positif à leur arrivée à Edmonton, ce qui a mené à l’annulation de six matchs préparatoires et à des modifications à l’horaire des autres parties – mais tandis que la ronde préliminaire tire à sa fin, tout semble au beau fixe.

« Nous sentons que nous en sommes venus à un point où nous pouvons dire que nous avons créé une bulle vraiment bien organisée, mais je pense que la clé sera de continuer de respecter les règles établies », explique McIntosh. « Une bonne équipe de hockey ne peut changer sa façon de jouer; elle doit continuer de faire ce qui la mène au succès. Et je pense que notre programme médical vit passablement la même réalité. Nous devons continuer de faire ce qui fonctionne – la distanciation physique, le port du couvre-visage, le lavage des mains et ne pas baisser les bras dans nos efforts de maintien de la sécurité. Faisons cela et nous nous rendrons au 5 janvier. »

Autant il peut être difficile d’y croire parfois, il existe un avenir sans COVID-19 et avec un retour plus ou moins à la normale dans le monde du hockey.

Pour Hockey Canada, le point de mire sera bientôt la tenue du Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF, prévu du 7 au 17 avril à Halifax et Truro, en Nouvelle-Écosse. Aussi, des plans préliminaires ont été mis en place pour le Mondial junior 2022 qui aura lieu à nouveau en Alberta.

Devant des défis sans précédent, le message demeure le même que depuis les premiers jours de la pandémie : quand le sport du hockey sera prêt, quand le monde sera prêt, Hockey Canada le sera aussi.

« Je pense vraiment que, dans un avenir pas si lointain, les Canadiens seront enthousiastes à l’idée de pouvoir retourner à l’aréna », commente McIntosh. « Je pense que cette expérience permet de retenir à quel point ce sport est important pour la population canadienne. L’intérêt envers le hockey continuera d’être grand. Nous devons juste rendre la prochaine expérience pour les partisans dans l’aréna encore meilleure. »

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

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