Il n’était pas un saint et il est le premier à l’admettre.
« J’ai été comparé à Brad Marchand ou Andrew Shaw, ce type de joueur, j’aimais ça provoquer mes adversaires », raconte Tyson Stewart quand on lui demande de se décrire en tant que joueur de hockey. « Quand je jouais, j’étais fougueux. Je n’étais vraiment pas le favori des arbitres. »
En tenant compte de cette particularité, c’est intéressant de voir où Stewart est rendu aujourd’hui. Il était un joueur rapide, habile et dynamique dans la Ligue de hockey du Canada central. Dans l’uniforme des Canadians de Carleton Place, il a mené son équipe à deux participations de suite à la finale du Championnat national junior A du Canada en 2014 et 2015. Il a toujours joué en testant les limites de l’acceptable.
« Chaque jour à l’aréna, à chacun des matchs qu’il jouait, il passait toujours près de franchir ces limites et parfois il le faisait, ce qui le rendait vraiment difficile à affronter », précise Jason Clarke, ancien entraîneur de Stewart avec les Canadians. « Je ne pense pas avoir déjà rencontré quelqu’un qui déteste autant perdre que lui. Il est un gars vraiment compétitif et c’est ce qui l’allume comme personne. »
Cette compétitivité et cette volonté d’être le meilleur ont mené Stewart vers le monde de l’arbitrage de haut niveau. L’homme natif d’Almonte, en Ontario, a grimpé les échelons de l’arbitrage à partir de ses premiers jours dans l’uniforme rayé à l’âge de 15 ans, lorsqu’il arbitrait des matchs des M9 et M11. Après une pause de quelques années pour jouer au hockey junior, Stewart a sorti son sifflet à nouveau vers l’âge de 21 ans, travaillant lors de matchs des M15 et M17 AA et AAA. Rapidement, il a été affecté à des parties de hockey junior A et junior B. En 2019, il s’est joint à l’équipe d’officiels de la Ligue de hockey de l’Ontario et de la Ligue américaine de hockey.
Et ces jours-ci, il fait partie des 14 arbitres qui dirigent la circulation sur la surface glacée au Championnat mondial junior 2021 de l’IIHF.
« C’est assez surréel. Je me souviens quand j’ai reçu cet appel où ils m’ont demandé si j’avais un intérêt [pour arbitrer au Mondial junior] », confie Stewart. « Ça m’a renversé. Je regarde le Mondial junior depuis l’âge de six ans. Chaque lendemain de Noël, c’est la journée du Mondial junior et j’ai de bons souvenirs à regarder ce tournoi avec mes amis et ma famille.
« J’ai toujours voulu jouer pour Équipe Canada, mais je n’étais assurément pas assez bon. Le fait de me rendre ici en tant qu’arbitre, c’est la plus belle chose que je pouvais accomplir. Sur la glace, l’expérience a été magistrale jusqu’à maintenant. »
La première affectation de Stewart au tournoi des M20 de cette année a été à l’occasion du duel entre l’Allemagne et la Finlande, le jour de Noël. Par la suite, le 27 décembre, il a travaillé lors de l’affrontement entre le Canada et la Slovaquie. Un autre ancien de Carleton Place était aussi sur la glace : le gardien de but du Canada, Devon Levi.
Stewart pense que son bagage d’expérience de joueur l’aide dans son rôle d’arbitre. Il dit qu’il a toujours été un bon patineur, une qualité nécessaire pour un arbitre, mais son efficacité va bien au-delà d’une bonne forme physique et des aptitudes sur glace. Le fait d’avoir joué du hockey de haut niveau – avec audace et énergie, toujours très impliqué – a permis à Stewart d’avoir une perspective qui n’est pas donnée à tous les arbitres.
« Avec mon état d’esprit de joueur, je ne peux pas toujours savoir ce qu’ils pensent, mais je crois que j’y arrive à l’occasion », commente Stewart. « Je pense que juste de pouvoir m’adresser à un joueur qui avait le même style de jeu que moi, qui aimait tester les limites, et lui dire que je sais à quoi il pense en ce moment, c’est intéressant. Les gars sont réceptifs et collaborent quand je fais ça. C’est comme ça que j’ai eu du succès. »
L’objectif de Stewart est d’arbitrer au plus haut niveau possible. Comme plusieurs, il adorerait arbitrer dans la LNH, mais il mentionne également le Championnat mondial de l'IIHF et les Jeux olympiques comme des objectifs qu’il a.
Il vit l’expérience à fond et il verra où cela le mènera.
« Présentement, je ne me suis jamais autant amusé au hockey. J’ai plus de plaisir maintenant à arbitrer dans l’AHL, l’OHL ou au Mondial junior que je n’en ai jamais eu dans ma vie de joueur. Et j’ai vraiment aimé ça jouer », confirme-t-il. « J’ai participé à des championnats nationaux et tout. Ça ne fonctionne pas toujours comme joueur, mais le fait de me retrouver sur la glace en tant qu’arbitre, je ne pouvais espérer autre chose que ça après ma carrière de joueur. J’ai entendu dire des entraîneurs qu’à part être joueur, être entraîneur est ce qu’il y a de mieux. Je ne suis pas d’accord. Arbitrer est ce qu’il y a de mieux. Tu vas encore sur la glace, tu dois encore être un athlète et tu fais encore partie des matchs. Tu es dans l’action. »
« Je pense que tout joueur devrait jouer aussi longtemps que possible et ne pas lâcher. Il faut jouer le plus longtemps possible et une fois la carrière de joueur terminée, je recommande fortement de devenir arbitre. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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