C’est le plus grand spectacle de sports d’hiver du monde. Tous les quatre ans, nous avons les yeux rivés sur cet événement, et nous nous réjouissons et versons à l’occasion quelques larmes de triomphe ou de douleur.
Représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver n’est pas une mince affaire, surtout quand le seul objectif est la marche la plus haute du podium. Au hockey, ce sentiment est particulièrement pénible puisque l’argent et le bronze ne sont pas les couleurs convoitées.
Pour les athlètes à proprement dit, la compétition olympique est l’aboutissement d’un investissement de plusieurs années d’entraînement, de sacrifices et de consécration de temps pour une quête d’excellence bien précise. Cet événement est la compétition périodique qui l’emporte sur tout le reste dans le parcours vers la perfection.
Les Jeux paralympiques ne sont pas différents.
« Nous visons toujours le match parfait », affirme Adam Dixon, un membre de longue date de l’équipe nationale sur luge du Canada. « Évidemment, le match parfait n’existe pas, car la perfection n’est pas de ce monde, mais nous devons être le plus près de la perfection possible en route vers Sotchi. »
Si les Jeux paralympiques de 2010 de Vancouver ont été une étape de lancée pour l’équipe nationale sur luge du Canada, alors Sotchi se dessine comme un possible saut vers le podium. Il y a quatre ans les Canadiens tentaient de procurer au pays une autre médaille d’or chez eux, mais l’équipe n’a réussi qu’à décrocher l’ingrate quatrième place.
Ce fut une fin teintée de désappointement pour une équipe s’attendant à plus d’elle-même, ainsi que pour la communauté du hockey qui comprit le revers, mais qui resta un peu déconcertée en se demandant… que s’est-il passé?
Bien que les Jeux de Vancouver n’aient pas produit les résultats espérés, l’équipe nationale devrait profiter de cette expérience comme motivation pour aller de l’avant, tout en tâchant en même temps de refouler loin derrière ces souvenirs amers.
« Je pense avoir bien compris de quoi il retourne des Paralympiques », précise Dixon, qui a joint l’équipe nationale sur luge à 17 ans juste après les Jeux de 2007, à Turin, Italie. « Mon expérience à Vancouver m’a appris plein de choses que j’ai maintenant tout à fait assimilées. Mon rôle sera différent en route vers Sotchi; je vais pouvoir transmettre une partie de ce que j’ai appris aux autres gars qui n’y sont jamais allés. »
Bien que Vancouver n’a fourni rien de sonnant comme récolte, elle a offert une excellente visibilité au programme de hockey sur luge canadien. Les gens ne connaissant rien à cette discipline s’y sont soudainement intéressés, posant des questions concernant ses origines et sa complexité et s’enthousiasmant avec la même ferveur nationaliste qu’ils l’auraient fait pour toute équipe de hockey arborant un chandail rouge et blanc orné d’une feuille d’érable.
Après tout, c’est du hockey et les Canadiens raffolent du hockey.
« Vancouver nous a vraiment mis sur la carte. C’était du hockey jusqu’au bout des ongles et nous avons reçu une réaction et un accueil tellement positifs. Certains noms de notre d’équipe étaient même connus de tous, du moins pendant quelques semaines en mars. »
Les préparatifs de l’équipe nationale sur luge du Canada pour les Jeux d’hiver paralympiques 2014 ont quand même été un peu ardus, mais nécessaires. Au cours des derniers mois, l’équipe s’est activée à un camp de sélection à Toronto et au Tournoi des quatre nations à Sotchi sur la patinoire paralympique ainsi qu’à un camp d’entraînement à Bedford, Nouvelle-Écosse. À partir de là, les compétitions continuent avec le Défi mondial de hockey luge 2013 à Toronto et une série de trois matchs disputés en Caroline du Nord en janvier contre les Américains. Tout est conçu pour s’assurer que l’équipe soit prête pour la bataille lorsque la rondelle sera mise en jeu à Sotchi.
De plus, l’activité de mise en forme arrive alors que le Canada a remporté l’or au Championnat mondial de hockey luge 2103 du CIP tenu en avril dernier. Avec essentiellement la même formation de cette escadrille retournant flairer l’or en Russie, le Canada semble en position de rédemption.
« La victoire au championnat l’année dernière a eu beaucoup d’importance » souligne Dixon, un joueur de Midland, Ontario. « Je veux faire partie des champions, j’aime gagner, j’aime être reconnu comme un gagnant. Je n’aime pas la défaite et je ne le répéterai jamais assez. »
À dix ans, on a diagnostiqué un cancer chez Dixon. La maladie a rendu une de ses jambes non fonctionnelle de façon permanente. Jeune joueur de hockey, il s’est retrouvé cloué dans un fauteuil après avoir subi une intervention chirurgicale pour l’implantation d’une prothèse interne qui ne lui permit pas de patiner, bien qu’il admet que le désir de jouer à nouveau du hockey debout l’a gardé motivé.
Pendant la période où il subissait encore des traitements, et sous l’insistance d’un ami, il a été initié et encouragé à participer au hockey luge et à s’y investir. Une fois ses 13 ans atteints, il était déterminé à jouer au hockey luge plutôt que de viser revenir au hockey debout comme gardien de but. Le hockey luge était devenu son nouveau sport et l’équipe nationale lui offrait un nouveau but.
« J’ai commencé à être vraiment bon au hockey luge et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à y consacrer plus de temps et à m’y engager. J’ai réalisé que c’était ce que j’avais envie de faire. »
Mission accomplie.
Membre de l’équipe nationale depuis la saison 2006-2007, Dixon admet qu’aucun déclic bien précis ne l’a amené vers le hockey luge à temps plein, mais qu’il a plutôt été happé par le côté hautement compétitif de ce sport plus il le pratiquait.
« Je l’ai dans le sang », lance-t-il.
En matière de préparation pour les Jeux paralympiques 2014 à Sotchi, Dixon précise que le succès des quatre dernières années repose sur une seule qualité : rester concentré sur l’objectif.
Bien sûr, il a fallu se plier à des programmes d’entraînement musculaire et de conditionnement, des séances d’exercices sur la glace, des séances sur l’esprit d’équipe et la préparation psychologique, mais quand la rondelle tombera sur la glace, c’est ceux qui sauront ce que ça prend pour gagner qui prendront ultimement le dessus.
Avec une bonne concentration sur l’objectif à atteindre, le Canada a de bonnes chances de rafler l’or. S’ils ne se l’approprient pas, les Canadiens risquent de revenir - à nouveau - déçus. La différence entre ces deux réalités est très mince; les derniers stades de la préparation sont cruciaux, particulièrement pour le Canada, puisqu’il détient actuellement le premier rang mondial.
« Ce n’est pas tellement parce que c’est une année différente en raison des Jeux olympiques », souligne Dixon, un des rares membres de l’équipe à avoir un emploi à temps plein comme apprenti technicien chez Powerstream, une entreprise ontarienne du secteur de l’énergie. « Nous sommes au summum de nos quatre années de préparation en vue des Jeux. En matière de régime d’entraînement, ce n’est pas très différent. Ça demande 100 % de concentration. Il faut être attentif à tous les petits détails. »
« Nous sommes dans la dernière étape avant la ligne d’arrivée. Nous devons tout faire de façon impeccable pour arracher la victoire. »
Depuis que les Canadiens ont participé au Tournoi des quatre nations à Sotchi l’été dernier, ils savent et comprennent ce qui les attend à Sotchi.
Selon Dixon, cette expérience russe récente sera d’une richesse inestimable.
« La Russie, c’est un animal complètement différent », affirme-t-il. « Nous l’avons flairé un peu, mais nous ne l’avons pas encore complètement apprivoisé! »
Ils le feront en temps voulu. Et nous avons bien hâte d’être des leurs, pour nous réjouir - ou nous désoler - avec eux.
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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