Greasy. Slowhy. Murph.
Tous les anciens surnoms ont refait surface lorsque les membres des Grizzlys d’Olds, champions de la Coupe du Centenaire 1994, se sont retrouvés lors d’un match des anciens d’Olds au début avril pour souligner le 20e anniversaire de leur conquête du Championnat national junior A.
L’importance de ce championnat dans la vie de ces joueurs est indéniable; ils se souviennent du match de la finale dans les moindres détails, du parcours vers les éliminatoires et même des blagues qu’ils ont racontées dans le vestiaire.
Il aura fallu 24 heures à Miro Skovira, maintenant âgé de 40 ans, pour se rendre de chez lui en Slovaquie jusqu’à Olds pour le match du 5 avril.
Il a été un des héros des Grizzlys lors de la finale de la Coupe du Centenaire, marquant le but égalisateur contre les Spartans de Kelowna alors qu’il restait une minute à jouer en troisième période et donnant ainsi l’occasion à Olds de remporter le championnat en prolongation.
Il se souvient très clairement des circonstances entourant ce tir historique.
« Je me rappelle qu’il restait une minute à jouer; je fonce au filet, je vois le défenseur tirer la rondelle au but et le gardien effectuer l’arrêt, mais le rebond vient vers moi et je marque en tirant dans la partie supérieure, car je vois que le gardien est agenouillé », a raconté Skovira. « C’est un sentiment incroyable d’avoir nivelé le pointage à 50 secondes de la fin. »
Il décrit son but et celui de Dave Kirkpatrick en prolongation comme des moments « chanceux » pour l’équipe.
Mais le cheminement des Grizzlys vers le championnat après une saison record – Olds avait accumulé une fiche de 72-8-2 en saison régulière et en séries éliminatoires et avait remporté son troisième titre consécutif de la Ligue de hockey junior de l’Alberta – avait plus l’allure d’un « processus » où tout le monde s’est retrouvé sur la même longueur d’onde pour former une unité cohésive sous la direction de l’entraîneur Chris Stewart, a déclaré Jeramie Heistad.
Malgré le succès des Grizzlys cette année-là, ce ne fut pas toujours rose.
« Il y a eu des batailles lors des entraînements », a dit Heistad. « Ce n’était pas toujours amusant, mais cela faisait partie du succès. Les gens qui connaissent Chris savent qu’il est un dur à cuire et qu’il ne laisse pas passer grand-chose. Mais la beauté de tout ça, c’est que même si nous avions remporté 10 matchs de suite, il n’était toujours pas content. »
Selon Heistad, le tournant de la Coupe du Centenaire est survenu lors de la demi-finale des Grizzlys contre les Red Wings de Weyburn.
Olds accusait un retard de deux buts quand le capitaine Tyler Graham, originaire d’Olds, s’est levé dans le vestiaire et a fait preuve des qualités de chef de file qu’il avait démontrées toute la saison.
« Il a dit “Les gars, vous savez quoi, nous tirons de l’arrière 3-1. Voulons-nous que ceci soit notre héritage?” Et évidemment, personne ne voulait ça, car nous avons effectué une remontée pour remporter ce match et aussi la Coupe du Centenaire », a dit Heistad. « Il y a de ces choses dont on ne parle pas. Les anecdotes du vestiaire, les discours, des choses du genre. »
Joe Murphy, le joueur d’avant étoile des Grizzlys, dit qu’il se souvient que l’équipe a réalisé qu’elle pouvait se rendre jusqu’au bout avant cela, quand Olds a battu Kelowna pour remporter la Coupe Doyle.
Selon lui, l’équipe ressemblait alors « un peu à un train à la dérive à ce point-là. »
« Il allait être difficile de nous arrêter », se souvient d’avoir pensé Murphy.
Les Grizzlys avaient certainement de l’assurance lorsqu’ils sont arrivés à la Coupe du Centenaire, ajoute-t-il, mais aussi un « certain sentiment de calme, une absence de panique » qui a gardé l’équipe les deux pieds sur terre.
« C’était probablement une confiance en notre talent, probablement à cause de la direction derrière le banc. »
Et retrouver ses anciens coéquipiers lui a rappelé tout ça. Bien que la conquête de la Coupe du Centenaire ait été un exploit énorme, les plus beaux souvenirs de Murphy de cette saison-là sont ceux des gens avec qui il a remporté le championnat.
« Revenir pour quelque chose comme ceci et voir les gars avec qui vous avez passé tellement de temps, cela avait beaucoup d’importance pour moi à l’époque, et cela en a encore plus aujourd’hui. »
Graham, maintenant âgé de 41 ans, passe encore beaucoup de temps dans sa ville d’origine. Il dit que malgré tous les éloges de ses coéquipiers des Grizzlys à son égard, il se souvient de la conquête de la coupe comme d’une victoire collective due à plusieurs joueurs de hockey de talent et à un excellent entraîneur-chef.
« Stewart a su gardé les gars ensemble et concentrés et il avait un bon plan de match. Je pense que nous avons simplement travaillé jusqu’au bout et cru en lui », a dit Graham. « Il y avait aussi beaucoup d’habileté, beaucoup de profondeur. Il y avait des gars dans les gradins qui auraient dû jouer. Vous auriez pu retirer un joueur et le remplacer très facilement. »
Graham, qui a été nommé Joueur par excellence de la Coupe du Centenaire, dit que la victoire remarquable de l’équipe cette saison-là est restée avec lui depuis ce temps et il est convaincu qu’il en est de même pour ses anciens coéquipiers.
« En réalité, vous pensez souvent à ces moments-là au fil des ans », dit-il. « Les choses que vous avez apprises, l’éthique du travail que vous avez adoptée, comment composer avec des personnalités différentes, grandir pour accomplir quelque chose en équipe.
« Je pense qu’on applique tout ça à notre vie de tous les jours et j’y pense souvent. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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