Que Stuart Skinner patine un jour allait de soi. Après tout, quand vos trois frères et cinq sœurs aînés, sans mentionner vos deux parents, jouent au hockey ou font du patinage artistique – ou même les deux – ce n’était pas une question de savoir si, mais plutôt quand il allait le faire.
« Il semble que nous étions toujours sur la glace », explique Sam, le père de Stuart. « Même s’il ne s’agissait pas d’un entraînement officiel de patinage artistique ou de hockey et que nous étions en hiver, nous nous retrouvions quelque part, sur un étang ou une patinoire extérieure. »
C’est pendant sa première année dans les rangs novices que Stuart a emboîté le pas à ses frères Stephen, Scott et Sheldon jusqu’à la patinoire de hockey. Et comme ses frères étaient âgés de 5 à 19 ans, ce n’est pas l’équipement qui manquait.
« Nous en avons suffisamment pour presque toute la ville d’Edmonton », dit Sam. « Nous pourrions équiper plusieurs personnes pour le hockey et le patinage artistique pendant bien des années. »
Pourtant, à sa deuxième année au niveau novice, Stuart a commencé à faire son propre chemin.
« (Mes frères) étaient tous joueurs », raconte-t-il. « Je suis le premier gardien de but. »
En pensant qu’il serait amusant de jouer à cette position, Stuart s’est joyeusement porté volontaire pour garder le filet quand aucun gardien de but ne s’est présenté pour faire partie d’une équipe pour laquelle il tentait sa chance.
En voyant son plus jeune revêtir l’équipement de gardien, Sam s’est approché de l’entraîneur – un ami de la famille – pour lui demander ce qui se passait. L’entraîneur a rassuré Sam : Stuart jouerait une partie et s’il n’aimait pas cela, il n’aurait pas à redéfendre le filet.
Quand ils sont arrivés à la maison, Stuart a enfilé son équipement et Sam a envoyé ses trois plus vieux fils dehors pour réchauffer leur petit frère.
« J’ai espéré que cela résoudrait mon problème », dit Sam en riant. Une minute plus tard, Sam est sorti en s’attendant à voir Stuart brandir le drapeau blanc. « À chacune des rondelles qui le frappait, il répondait “oui, oui”. J’ai tout de suite su que je n’avais plus aucun espoir. Même à cet âge, j’ai vu qu’il s’agissait d’une passion. »
À cette période, Sam et Sue, son épouse, avaient maîtrisé l’art de coordonner les activités parascolaires de leurs enfants. Dans leur période la plus occupée, sept de leurs enfants suivaient des cours de patinage artistique et trois d’entre eux avaient en même temps commencé à jouer au hockey.
« C’était comme si on exploitait un service de taxi. Nous reconduisions les enfants aux entraînements et aux parties de hockey, au patinage artistique, à la natation et à d’autres activités, puis les ramenions à la maison », explique Sam. « Les gens nous ont demandé comment nous y parvenions, mais nous ne savons pas quoi leur répondre. » Il n’était pas rare pour le couple de passer la journée dans la voiture à déposer un enfant, puis un autre, en ramasser un et ensuite se rendre ailleurs pour en chercher un autre.
Quand Stuart a commencé à jouer au hockey, les choses s’étaient quelque peu calmées... enfin, tout est relatif. Les enfants plus vieux pouvaient se débrouiller seuls, mais c’était au tour des petits-enfants de faire leur entrée dans le monde des activités. « Nous étions encore à la patinoire tous les jours, et l’été, aux entraînements », note Sam. « Nous étions toujours occupés, mais pas autant que quand nous en avions sept. »
Sam et Sue avaient aussi de l’aide pour Stuart. Leurs filles Sarah, Sandra, Sharon, Shannon et Samantha avaient toutes fait du patinage artistique et pouvaient aider Stuart dans le domaine du patinage – « C’était bien d’avoir toutes ces entraîneures à la maison », dit Sam – et Sam, de son côté, a été entraîneur pour Stuart pendant la saison printanière, avec l’aide de ses adjoints Scott et Sheldon.
Sam raconte que Stuart, comme tous ses enfants, se démarque dans un environnement de compétition et que d’avoir tant de compétition amicale à portée de main à la maison l’a aidé à se rendre où il est aujourd’hui.
« Il a développé, aux côtés de ses frères et sœurs, l’(attitude) compétitive d’une personne qui n’abandonne jamais. Il a tout simplement le remarquable désir et la concentration nécessaires pour réussir. »
« Mes frères et sœurs ont toujours voulu ce qu’il y a de mieux pour moi, parce que je suis le dernier », raconte Stuart. « Mes frères avaient tous terminé (de jouer) au hockey et ils m’ont vraiment appuyé pendant toutes mes années de jeu. »
Ce soutien à suivi Stuart jusqu’à Lethbridge, en Alberta, où il a été gardien de but de l’équipe des Hurricanes de la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL). Ses parents, qui vivent toujours à Edmonton, n’ont pas encore raté une partie de la saison, bien qu’ils aient à faire le voyage de cinq heures pour assister aux matchs à domicile à Lethbridge ou à se déplacer vers l’est, jusqu’en Saskatchewan, une semaine avant le Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, pour encourager l’équipe des visiteurs sur la route.
Et Stuart sait exactement où les trouver : derrière le gardien, tout juste à sa droite.
Des tantes, des oncles, des neveux et même une grand-mère feront partie des 11 membres de la famille qui se rendront jusqu’à Sarnia-Lambton, en Ontario, pour regarder Stuart jouer pour Canada Noirs.
« C’est un immense honneur et privilège de jouer pour son pays », dit Stuart, qui célèbrera ses 16 ans la veille du début du tournoi.
Il s’agit d’un objectif qu’il poursuit depuis ce célèbre jour où il a encaissé les tirs de ses frères dans la cour familiale. De voir que tout le travail et les sacrifices qu’a faits leur plus jeune fils portent désormais des fruits remplit Sam et Sue d’une fierté indescriptible.
« Les mots me manquent pour dire combien nous sommes heureux de le voir atteindre le but pour lequel il a travaillé pendant de si nombreuses années », conclut Sam. « Nous sommes tout simplement ravis qu’il puisse représenter le Canada. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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