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Concrétiser son rêve

Mélanie Bordeleau ne s'est pas rendue aux Olympiques comme joueuse, mais elle est là comme une des meilleures officielles du monde

Wendy Graves
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12 février 2014
|

Faire partie des Jeux olympiques d’hiver n’est pas l’ambition d’une vie seulement pour les 3 000 athlètes qui ont franchi le parcours jusqu’à Sotchi; c’est également la réalisation d’un rêve pour les officiels qui ont gravi les échelons menant à un tel événement.

Mélanie Bordeleau fait partie de ces officiels; elle est l’une des meilleures officielles du hockey féminin au monde et la seule arbitre canadienne en présence au tournoi féminin.

« Jeune enfant, je rêvais déjà d’aller aux Olympiques », affirme Bordeleau, « et je réalise aujourd’hui mon rêve. »

Ses rêves ont débuté sur les patinoires de Gatineau au Québec, ville où elle a grandi pour devenir une des  joueuses prometteuses de haut niveau. Elle a remporté une médaille d’or avec l’équipe du Québec au Championnat national féminin des moins de 18 ans 1997 et a occupé le poste de capitaine adjointe de l’équipe du Québec lorsque celle-ci a remporté la médaille d’argent aux Jeux d’hiver du Canada 1999.

« J’étais une joueuse très intense et hautement compétitive », précise maintenant Bilodeau. « Je n’aimais pas perdre. » Elle était toutefois aussi une personne d’équipe, sur la patinoire comme à l’extérieur de celle-ci. C’est d’ailleurs cet esprit d’équipe – se faire de nouvelles amies, voyager ensemble – qui l’interpellait autant que la compétition en soi.

Son talent sur la glace n’est toutefois pas passé inaperçu. En 1999, elle a été invitée au camp d’entraînement de l’équipe nationale au cours duquel elle a patiné aux côtés de joueuses de l’équipe nationale féminine telle que la capitaine actuelle Caroline Ouellette et Gina Kingsbury, qui ont ensuite remporté la médaille d’or en 2006 et en 2010.

« Je n’avais que 17 ans et j’ai été impressionnée par les joueuses participant au camp », avoue-t-elle. « J’ai fait de mon mieux sachant que je n’accèderais probablement pas à l’équipe, mais le seul fait de participer à ce camp a été pour moi une expérience extraordinaire. »

Après le camp, Bordeleau est entrée au collège à l’automne, et comme la plupart des élèves elle a dû affronter des problèmes d’argent.

« Je devais payer mes droits de scolarité, mon logement et ma nourriture », souligne-t-elle. Un conseiller du collège lui a dit qu’elle pouvait gagner de l’argent en agissant comme officielle au hockey et l’a inscrite à un stage de formation. « J’ai commencé à arbitrer et j’ai adoré ça. N’eût été mes ennuis financiers au collège, je n’aurais probablement jamais commencé à arbitrer. Mais je suis très contente de l’avoir fait. »

Après avoir passé ses journées de semaine en classe, Bordeleau prenait l’autobus ou le métro tôt le samedi matin et trouvait son chemin vers le coin de Montréal où se déroulait le match novice qu’on lui avait assigné.

Tout en gardant son attention sur les joueurs, elle ne pouvait s’empêcher d’entendre ce qu’on lui criait par-dessus la baie vitrée. « J’ai entendu les traditionnels – retourne dans ta cuisine ou va faire la lessive et tout le tralala », se rappelle-t-elle en riant. « Ça me dérangeait à l’époque, mais aujourd’hui je trouve ça ridicule. »

Après six ans de travail à grimper les échelons, Bordeleau a reçu un appel pour participer à un premier événement d’envergure, le Championnat national féminin des moins de 18 ans 2005 se tenant à Salmon Arm en Colombie-Britannique. D’autres événements nationaux et internationaux allaient suivre : les Championnats mondiaux féminins des moins de 18 ans 2009 et 2010 de l’IIHF, la Coupe Clarkson 2010, les Championnats mondiaux féminins 2011, 2012 et 2013 de l’IIHF et la Coupe des 4 nations 2010, pour ne nommer que ceux-ci.

Puis en décembre dernier, Bordeleau, qui exerce le jour sa profession d’infirmière autorisée, a appris qu’elle s’envolerait vers Sotchi. « J’ai compris qu’un jour j’irais peut-être aux Olympiques lorsqu’on m’a assigné mon premier championnat national en 1995 », précise-t-elle. « J’ai commencé à imaginer aller aux Jeux et j’ai travaillé d’arrache-pied pour réaliser ce rêve. »

Le premier match que Bordeleau a arbitré à Sotchi a été celui de la victoire de 9-0 des États-Unis sur la Suisse lundi. Elle était accompagnée pour ce match de Denise Caughey, une des deux juges de lignes canadiennes choisies pour le tournoi féminin.

Ce qui rend l’expérience d’agir comme officielle sur la plus grande scène du monde du hockey féminin encore plus agréable est de pouvoir partager cet événement avec ses amis et sa famille qui l’ont soutenue dans ce parcours. Ils l’accompagneront à Sotchi à mi-chemin des Jeux et Bordeleau brûle d’impatience de partager toute son expérience olympique avec ceux et celles qui l’ont aidée à se rendre là.

Bordeleau a accroché ses patins comme joueuse — « je ne joue qu’une fois par année, pour le plaisir! » —, mais son engagement comme officielle la laisse tout à fait comblée. « Même si j’ai arrêté de jouer depuis longtemps, j’ai encore la chance de me retrouver sur la glace et d’arbitrer le meilleur sport du monde », lance-t-elle. « J’ai voyagé partout, rencontré de nouvelles personnes, me suis fait de nouvelles amies et vécu des expériences extraordinaires que je n’aurais pas connues en tant que joueuse. »

Elle veut maintenant contribuer afin que d’autres femmes agissant comme officielles puissent atteindre de tels sommets et une telle exaltation. Entre les matchs de hockey féminin et ceux des garçons du midget AAA qu’elle arbitre, elle fait profiter de son temps au programme de sa province en supervisant de plus jeunes officielles. « C’est important pour moi de partager mes connaissances du jeu avec elles et de les aider à réaliser leurs rêves. »

Le seul inconvénient de ce succès est peut-être qu’elle ne peut plus regarder un match comme une simple partisane. « Je vois le jeu d’une façon très différente du spectateur. J’observe l’arbitre et j’essaie d’apprendre de ce que je vois », précise-t-elle. « Parfois, il m’arrive même de crier “hors-jeu” du fauteuil de mon salon en regardant un match à la télé! »

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

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Responsable, communications organisationnelles
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