Au hockey, le parcours d’un espoir vers le repêchage de la LNH est comme l’inspection d’une automobile sauf qu’au lieu de durer une heure, il dure de quatre à cinq ans.
Au cours de ce cheminement, les plus beaux espoirs du hockey voient tous les aspects de leur jeu analysés sous tous les angles par les plus grands experts du sport; il en va de même pour leurs caractéristiques physiques et mentales ainsi que pour leur comportement hors glace.
« Être surveillé ne devrait pas être difficile », a affirmé Stelio Mattheos, un avant des Wheat Kings de Brandon repêché premier au total lors du repêchage bantam de la WHL en 2014 qui jouera pour Canada Noirs au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans à Dawson Creek et Fort St. John, C.-B.
« Je ne pense pas que c’est vraiment difficile. Je ne crois pas devoir changer quoi que ce soit. Tu dois simplement travailler fort et jouer de ton mieux. Tu apprends à te préoccuper seulement des choses que tu peux contrôler. »
Pour les 66 joueurs choisis pour représenter le Canada au sein de trois formations – les Noirs, les Rouges et les Blancs – au tournoi, le test consistera à oublier la pression découlant du fait de jouer à l’un des événements les plus scrutés à la loupe de leur saison 2015-2016. Ce défi est d’autant plus important pour Mattheos et ses coéquipiers David Levin et Joseph Veleno, les deux autres joueurs aussi sélectionnés premier au total lors du repêchage de la LCH.
Levin, un avant de 16 ans né au nord de Tel-Aviv en Israël, a été repêché premier au total par les Wolves de Sudbury de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) en 2015. N’ayant jamais mis les pieds au Canada ni sur une glace – il a grandi en jouant au hockey en patins à roues alignées – avant 2012 à l’âge de 12 ans, il doit prouver aux dépisteurs qu’il est tout aussi habile que ses coéquipiers et adversaires plus expérimentés.
Veleno, un avant de 15 ans, est le premier joueur né en l’an 2000 à faire partie du Programme d’excellence de Hockey Canada. Il a été repêché premier au total par les Sea Dogs de Saint John de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en 2015 après avoir obtenu le statut de joueur exceptionnel. Âgé d’un an de moins que la plupart de ses adversaires au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, il doit prouver qu’il mérite d’avoir été préféré à des douzaines de joueurs de 16 ans possédant plus d’expérience.
« Je sais que je vais me retrouver dans un milieu où plusieurs joueurs sont beaucoup plus vieux que moi », a dit Veleno. « Arriver dans ce milieu exige de gros ajustements. Cela vous enseigne que vous devez prendre les choses plus sérieusement. Tu ne peux pas prendre les choses à la légère et tu dois prendre ce que tu fais sérieusement. »
Bien que le statut dont ont joui ces joueurs au repêchage témoigne de leurs habiletés, il est aussi une épée au-dessus de leur tête. Ils savent que bien qu’ils veuillent prouver ce dont ils sont capables aux dépisteurs, tous leurs adversaires voient une cible sur leur dos et l’occasion de prouver à leur tour ce dont ils sont capables en contrant l’un des premiers choix.
« Partout où tu vas, tu vas toujours être reconnu, tout comme d’autres joueurs avec qui je joue », a dit Veleno. « Chaque fois que tu t’avances sur la glace, tu dois continuer de travailler fort. Lorsque tu es repêché en première ronde, tu vas être remarqué partout où tu vas. »
« Ceci a donné lieu à une attention incroyable », a déclaré Levin. « Je n’ai jamais pensé que ceci m’arriverait. J’essaie de rester concentré sur le hockey. »
Évidemment, la pression n’a rien de nouveau pour Levin. Ayant grandi en Israël le fils d’un père letton et d’une mère russe, il a dû composer quotidiennement avec les hostilités internationales qui règnent au Moyen-Orient.
Et bien qu’il connaisse toutes les subtilités du jeu, ayant méticuleusement perfectionné ses habiletés à l’école de hockey (en patins à roues alignées) de son père, Levin n’avait jamais mis les pieds sur la glace et il ne parlait que l’hébreu et le russe, lorsqu’il est venu vivre chez sa tante et son oncle – tous deux citoyens canadiens – tout juste à l’extérieur de Toronto il y a trois ans et demi.
« Lorsque je suis arrivé au Canada, je ne savais pas parler anglais », a-t-il dit dans un anglais parfait. « Je ne savais pas patiner (sur la glace). »
« Les premières fois, ce fut vraiment difficile. Je suis plus à l’aise dans la circulation maintenant. Après quelques matchs, tu commences à t’y faire. Je suis plus à l’aise maintenant et je pense aussi que je suis bon. »
Pour Levin, l’expression « tu es prêt » voulait dire mener l’offensive au sein des Wolves de Sudbury qui sont en reconstruction. Il est l’une des trois recrues des Wolves qui figurent parmi les 10 meilleurs pointeurs chez les recrues de l’OHL grâce à ses huit points (quatre buts, quatre aides) en 13 matchs, ce qui légitime sa présence au sein de Canada Noirs.
Les performances de Mattheos et Veleno sont également dignes de mention. Grâce à ses sept points en 12 matchs, Mattheos contribue régulièrement à l’offensive des Wheat Kings qui sont à égalité au deuxième rang de la WHL. Quant à Veleno, ses 10 points en 15 matchs en font l’un des meilleurs pointeurs des Sea Dogs, et ce, bien qu’il ait trois, quatre, voire cinq ans de moins que quelques-uns de ses coéquipiers.
Bien que ces trois premiers choix au repêchage partagent des habiletés similaires et un objectif commun, ils ont été séparés géographiquement toute leur vie. Mais tout cela va changer cette semaine lorsqu’ils s’avanceront sur une même glace pour la première fois comme coéquipiers au sein de Canada Noirs.
« Individuellement, je crois que la meilleure façon de se démarquer aux yeux de Hockey Canada est d’aider l’équipe à gagner une médaille d’or », a dit Mattheos. « Après cela, tout devrait suivre son cours normal.
« Pour nous tous. »
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Jeremy Knight
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