Pour certains, ces objectifs viennent plus tôt, pour d’autres ils viennent plus tard. Mais l’âge de 25 ans semble un bon moment pour commencer.
Laura Fortino, qui célébrera son quart de siècle le 30 janvier, a ces mêmes objectifs. Mais ils peuvent attendre. Pour l’instant, un simple objectif prévaut sur tous les autres : être la meilleure défenseure au monde.
La saison 2015-2016 a certainement permis à la joueuse originaire de Hamilton, Ont., de faire un pas dans la bonne direction.
Fortino a été une force aux deux extrémités de la patinoire du Thunder de Brampton; elle a terminé un point seulement derrière Jamie Lee Rattray dans la course à la meilleure pointeuse de son équipe, dominant toutes les défenseures de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) avec 28 points, étant la seule joueuse de cette position à finir l’année parmi les 10 meilleures de la LCHF.
« Je suis restée concentrée et j’ai connu une bonne année, je voulais vraiment m’établir comme la meilleure », dit-elle. « Je travaille toujours à être la meilleure et je pense que j’ai de bonnes coéquipières avec qui je peux jouer. Le succès de l’équipe a certainement contribué à mon succès personnel. »
Fortino a joué un rôle clé dans la volte-face du Thunder, passant du dernier rang l’an passé à une aspirante à la Coupe Clarkson; Brampton a gagné seulement trois matchs en temps réglementaire en 24 parties en 2014-2015, mais a amélioré sa fiche à 13-3-1-7 (V-VP-DP-D) cette année, donnant d’ailleurs une petite frousse aux championnes de la Coupe Clarkson, Calgary, en demi-finale.
Pour ses efforts, Fortino a remporté le titre de Défenseure de l’année de la LCHF et a été finaliste à celui de Joueuse par excellence.
Elle a devancé deux arrières des Canadiennes de Montréal pour le titre de Défenseure de l’année : l’ancienne capitaine de l’équipe olympique des États-Unis, Julie Chu, et l’excellente porte-couleurs d’Équipe Canada, Lauriane Rougeau. Elle a remporté cet honneur après deux coéquipières de l’équipe olympique de 2014.
« Ça veut dire beaucoup », confie Fortino. « J’étais assez touchée et honorée de recevoir ce prix. Je pense aux anciennes lauréates comme Catherine Ward et [Tara] Watchorn; ce sont de bonnes défenseures qui ont gagné ce prix. Avec le calibre de défenseures que nous avons dans la ligue, c’est assez incroyable d’avoir gagné et d’avoir été en nomination au titre de Joueuse par excellence. »
Devancer Rougeau pour l’obtention du prix a donné une bonne dose additionnelle de fierté à Fortino; les deux sont coéquipières et amies depuis longtemps, si on remonte à leurs premiers jours au sein du programme d’Équipe Canada.
Elles ont été cochambreuses au tout premier Championnat mondial féminin des M18 de l’IIHF à Calgary, Alb., en 2008 – Rougeau, la capitaine, et Fortino, la joueuse surclassée, ont aidé le Canada à gagner une médaille d’argent à domicile.
Un an plus tard, elles ont été réunies à nouveau, cette fois à l’Université Cornell, aidant le Big Red à participer trois fois en quatre ans au Frozen Four de la NCAA. Fortino a été élue trois fois à la première équipe des étoiles américaines de la NCAA.
Et les deux patrouillent la ligne bleue avec l’équipe nationale féminine du Canada depuis 2011, ayant remporté l’or au Championnat mondial féminin de l’IIHF en 2012 et une médaille d’or olympique mémorable en 2014.
Alors, y a-t-il quelqu’un de mieux placé pour parler de Fortino et de son développement que son amie francophone?
« Elle s’est tellement améliorée », affirme Rougeau. « Elle est plus rapide, elle utilise beaucoup sa vitesse, elle est toujours en mouvement, ses pieds sont rapides. Elle a travaillé fort sur son tir et son jeu offensif et durant mes quatre années à Cornell elle était toujours là pour me pousser à m’améliorer et je faisais la même chose avec elle. Elle a fait de moi une meilleure joueuse. »
Mais qui a rendu Fortino meilleure? Ou quoi?
Bien qu’elle soit rapide à donner du crédit à ses entraîneures et à ses coéquipières, du Thunder et de l’équipe nationale, Fortino affirme que faire partie du programme d’Équipe Canada est ce qui lui a permis le plus de mettre en valeur son potentiel.
« Pour moi, ce sont les petites choses, comme la préparation et m’assurer que mon corps est toujours en santé et que mon jeu est toujours au sommet », explique-t-elle. « Je pense que lorsqu’on apprend ces choses dans le programme d’Équipe Canada, on doit toujours être à notre meilleur et c’est ce qu’ils nous enseignent. Je pense que j’essaie d’appliquer cette mentalité à mon quotidien, peu importe ce que je fais. »
Autant la saison de Fortino a été bonne, autant elle a le potentiel de l’être encore plus, alors qu’Équipe Canada accueille le monde à Kamloops pour le Championnat mondial féminin 2016 de l’IIHF, en quête d’un 11e titre mondial.
Après l’année qu’elle a passée, Fortino arrive au Mondial féminin en toute confiance. Elle a été nommée à l’équipe des étoiles des médias en 2012, mais elle pense que ce championnat pourrait être son occasion de briller.
« C’est énorme pour moi », dit-elle à propos de son succès dans la LCHF. « Avoir cette confiance ici et savoir que je peux dominer à ce niveau, sachant le niveau que je peux atteindre, je veux vraiment en profiter et connaître du succès. »
Et remporter un championnat mondial à la maison, qu’est-ce que ça dit?
« C’est difficile à exprimer avec des mots. Gagner un titre mondial ici au Canada aurait une énorme signification pour moi et mon équipe. Nous avons un groupe très fort et j’ai hâte de voir ce qui va arriver. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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