C’était l’été 2013. Alors âgés de 10 ans, Caedan Bankier et Logan Stankoven visaient une place au tournoi Brick Invitational. S’ils n’étaient pas du même groupe lors des sélections, les deux avaient fini par se tailler un poste au sein de l’équipe et s’étaient envolés peu après en direction d’Edmonton et de Los Angeles afin de représenter leur province.
« Plus jeunes, on jouait souvent l’un contre l’autre au printemps, mais on n’avait jamais eu l’occasion de bien se connaître, relate Stankoven. C’est durant ce tournoi, lors des entraînements, que les choses ont changé. »
« Ça a cliqué tout de suite, renchérit Bankier. On passait beaucoup de temps ensemble, on avait des intérêts communs. »
Les nouveaux alliés sont restés en contact après le tournoi, se retrouvant dans d’autres tournois printaniers, et au sein de l’équipe provinciale de la Colombie-Britannique lors des Jeux d’hiver du Canada 2019. Les deux ont été sélectionnés par les Blazers de Kamloops lors du Repêchage des espoirs de la WHL 2018. Stankoven a été repêché au 5e rang par l’équipe de sa ville natale, tandis que Bankier, originaire de Surrey, a été le 49 e choix au total.
« J’étais vraiment heureux d’être repêché avec lui, se souvient Bankier. C’est tellement plus facile d’arriver là avec quelqu’un qu’on connaît. Ça rend l’expérience encore plus agréable. »
Trois joueurs de 16 ans étaient de la formation des Blazers durant la saison 2018-2019; Bankier et Stankoven étaient deux d’entre eux. Les attaquants ont continué leur progression et sont devenus aujourd’hui les meilleurs marqueurs de l’équipe : Stankoven a inscrit 17 buts et 44 points jusqu’ici cette saison, tandis que Bankier compte à son actif 20 buts et 33 points.
Au-delà des statistiques individuelles, leur leadership a eu un profond impact chez les Blazers. Stankoven a été nommé capitaine adjoint à Kamloops pour la saison 2020-2021, a été cocapitaine en 2021-2022, et cette année, il porte le « C ». Bankier aussi fait sentir sa présence dans le vestiaire, lui qui est capitaine adjoint depuis deux saisons.
« On veut que ce soit plaisant de jouer à Kamloops, que les gars s’amusent, décrit Bankier. On essaie de créer la même ambiance partout où on va ».
La complicité entre les deux hockeyeurs a continué de se développer en dehors de la patinoire. Leur amour des jeux vidéo, notamment la série NHL et Fortnite, y est certainement pour quelque chose. Sans compter le séjour d’un mois de Bankier chez les Stankoven durant la pandémie de COVID-19.
« La rumeur voulait que la saison reprenne début janvier, et Banks voulait venir à Kamloops s’entraîner avec nous », explique Stankoven.
« J’avais du mal à me trouver un endroit où m’entraîner à Vancouver, ajoute Bankier. Je lui ai donc demandé si je pouvais m’installer chez lui quelque temps avant le début de la saison, et il a dit oui. Je me souviens d’une journée de congé où on voulait se dégourdir les jambes sur une patinoire extérieure. Par chance, on était les seuls sur la glace, et on s’est retrouvés ensuite avec le reste de la journée devant nous, sans rien à faire. Stanks a eu la bonne idée d’aller jouer au golf. »
« Toute une journée, se remémore Stankoven. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut à la fois jouer au golf et aller patiner dehors. Et en plein mois de décembre. »
Lors du camp de sélection tenu l’an dernier en vue du Championnat mondial junior 2022 de l’IIHF, Stankoven avait à ses côtés Dylan Garand, qui avait participé à l’édition 2021. Cette année, c’était à son tour d’aider son ami. Stankoven était de la formation qui avait remporté la médaille d’or en août, tandis que Bankier en était à son tout premier camp avec Équipe Canada.
« Ça aide d’avoir quelqu’un avec qui vivre cette expérience, souligne Stankoven. C’est stressant de lutter pour un poste au sein de l’équipe. Ayant vécu la même chose l’an dernier, j’étais bien placé pour aider Banks. »
« Pendant le voyage en avion, j’ai dû lui poser un million de questions sur son expérience, sur ce à quoi je devais m’attendre, décrit Bankier. L’an dernier, il était parvenu à se frayer un chemin dans l’équipe, et mon objectif cette année était d’en faire autant. Je me suis inspiré de son parcours, en espérant qu’on ait l’occasion de vivre l’expérience ensemble cette fois. »
Forts d’un très bon camp de sélection, les deux camarades ont attendu avec impatience de savoir s’ils allaient avoir l’occasion de fouler la glace ensemble pour le Canada.
« Il connaît une très bonne saison chez nous à Kamloops », dit Stankoven à propos de son coéquipier. « Il a aussi très bien fait lors des deux matchs contre les étoiles d’U SPORTS. Il a marqué, en plus de récolter quelques mentions d’aide. J’étais très fier de lui. »
« J’avais peine à y croire », admet Bankier au sujet de sa sélection au sein de l’équipe nationale junior du Canada. « J’ai entendu frapper à la porte une première fois… C’était le personnel d’entretien ménager. Disons que je suis vite passé par toute la gamme des émotions. Puis, j’ai entendu cogner à nouveau, et cette fois, c’était l’entraîneur adjoint, avec la caméra.
« J’avais l’habitude de regarder ces vidéos sur les médias sociaux. Et voilà qu’on me filmait à mon tour. Je ne peux même pas décrire ce que j’ai ressenti. Je rêvais à ce moment depuis toujours. »
Coéquipiers à un tout jeune âge devenus meneurs chez les Blazers, les deux complices sont prêts à saisir l’occasion devant eux à Halifax et à se faire un nom sur la scène internationale dans le cadre du Mondial junior 2023.
« Participer au Mondial junior est déjà un exploit en soi, fait remarquer Bankier. Mais de le faire avec son meilleur ami, c’est une chance inouïe. Je me trouve bien chanceux, et j’ai très hâte que ça commence. »
« On a vécu de beaux moments ensemble au fil du temps, poursuit Stankoven. D’avoir l’occasion d’être ici tous les deux, c’est une expérience dans laquelle on pourra puiser encore longtemps, d’autant plus que notre équipe s’apprête à accueillir la Coupe Memorial. Avec un peu de chance, on reviendra à la maison avec une médaille d’or au cou, et on pourra se servir de ce bagage pour élever notre équipe et connaître une bonne fin de saison à Kamloops. »
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Jeremy Knight
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