Jacob LeBlanc, sa mère, Cynthia, et ses trois frères et sœurs bouclent leur ceinture, quittent la maison familiale à Moncton au Nouveau-Brunswick et prennent la route à destination de Toronto. Parmi les collations et les distractions requises pour divertir cinq personnes pendant un voyage de 15 heures réparties deux jours et couvrant 1 500 kilomètres se trouvent les bagages et les effets personnels dont ils auront besoin pour une semaine loin de la maison. Et au milieu de tout ça, il y a une luge.
« Ça ressemble à une émission de téléréalité », dit Cynthia en riant.
Jacob, 13 ans, est l’un des 29 joueurs de hockey sur luge au premier camp des espoirs de la prochaine génération de Hockey Canada. Il passera quatre jours à s’entraîner et à jouer des matchs dirigés avec d’autres joueurs de hockey sur luge en devenir venus des quatre coins du pays.
C’est aussi la semaine de relâche au Nouveau-Brunswick ce qui veut dire que Cynthia avait un choix à faire : envoyer ses trois autres enfants – Sam, 17, Dominique, 15, et Marielle, 10 – chez des membres de la famille ou amener tout le monde pour un voyage impromptu en famille.
Bien qu’ils visiteront plusieurs endroits de la ville, ils se rendront surtout au MasterCard Centre dans le quartier ouest pendant au moins quelques heures chaque jour. Au jour 1 du camp, Cynthia a fièrement assisté à la première séance sur glace de son fils vêtu du chandail d’Équipe Canada. Marielle, assise sagement à ses côtés, était aussi concentrée sur l’appli sur son téléphone que sur les activités de son frère sur la glace.
Ce fut un long voyage, mais un voyage qui en valait la peine.
« Beaucoup de formation du caractère – c’est ce qui compte le plus pour moi », dit Cynthia à propos de ses attentes pour Jacob au camp. « Je veux qu’il soit capable d’apprendre, de regarder les autres et d’être celui qui encourage. »
« J’espère qu’à la fin de ce camp je serai un meilleur joueur et un meilleur joueur d’équipe », dit Jacob.
Cela ne veut pas dire qu’il soit égoïste; il doit plutôt apprendre comment faire partie d’une unité. Avant cette saison, il n’avait pas d’équipe au sein de laquelle jouer.
Il s’est inscrit auprès des Ice Breakers de l’Î.-P.-É. et se joint à l’équipe lorsqu’elle a besoin d’un joueur supplémentaire lors de tournois. La fin de semaine dernière, il a obtenu trois mentions d’aide, aidant son équipe à remporter le tournoi annuel de hockey sur luge du Cap-Breton.
Un samedi sur deux, des heures de glace sont réservées au hockey sur luge dans sa ville de Moncton et chaque dimanche à Fredericton, avec l’équipe mixte des Caps, alors la famille fait le parcours de deux heures vers l’ouest.
Mais cela importe peu, car Jacob a été remarqué.
« Quand j’ai appris que j’étais invité au camp, j’étais stupéfait parce que je n’ai que 13 ans; c’était très cool d’être invité aux essais pour l’équipe de développement », dit-il. « Cela veut dire que je dois être assez bon. Cela a augmenté ma confiance. Et rencontrer tous ces autres athlètes de haut niveau est super. »
Jacob est peut-être le plus jeune et le plus petit joueur au camp, mais en ce qui le concerne, il est exactement là où il veut être.
« Lorsque vous atteignez l’équipe nationale, c’est beaucoup plus rapide et beaucoup plus compliqué que les matchs récréatifs », dit-il. « Il y a beaucoup plus de passes, plus de vitesse et plus de joueurs compétitifs contre qui jouer. »
Participer au camp cette semaine a permis à Jacob de boucler la boucle. Un des invités spéciaux au camp est Greg Westlake, capitaine de l’équipe nationale sur luge. En 2011, Westlake était à Moncton dans le cadre de la Tournée des héros du Comité paralympique canadien. Après avoir posé pour une photo avec Jacob, Westlake lui avait suggéré d’essayer le hockey sur luge et il avait donné le nom de quelques contacts à Cynthia.
Cela faisait plusieurs années que Cynthia mijotait l’idée.
« Comme tous les autres enfants, Jacob voulait jouer dans la LNH, mais il savait que cela n’allait pas se réaliser », dit Cynthia. Jacob est né sans jambe, hanche et bassin droits, un de seulement huit cas documentés dans le monde. « Je pense qu’il avait environ trois ans quand je suis entrée dans une succursale de la Banque RBC où j’ai vu une énorme affiche avec une personne sur une luge et je me suis dit : “Jacob, voilà ce que tu peux faire.” »
Peu après sa rencontre avec Westlake, l’équipe nationale de développement sur luge était à Moncton où elle a présenté une démonstration du sport. Ce fut la première fois que Jacob prenait place sur une luge.
« Je pensais que ça n’allait pas être si difficile que ça parce que c’est un sport adapté alors je voyais ça comme étant plus facile », dit-il. « Dans les faits, ce fut plus difficile parce que tu utilises plus les muscles du haut du corps et, à l’époque, je n’en avais vraiment pas ce qui a compliqué les choses, mais ce fut tout de même très amusant. »
Ce fut aussi la naissance d’un nouveau rêve.
« Ce chandail est fantastique », dit Jacob, les yeux fixés sur sa poitrine. « Cette semaine, je réalise vraiment un de mes objectifs : faire partie de l’équipe nationale. Ceci est le début et j’espère que ce ne sera pas la fin. »
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Jeremy Knight
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