Sid McNeill rêvait du jour où il aurait peut-être la chance de représenter son pays et d’endosser le chandail d’Équipe Canada.
Mais il y a trois ans, au terme d’une troisième opération au cœur, ce rêve semblait bien lointain.
Le hockeyeur de 18 ans, originaire de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, a aujourd’hui retrouvé la santé et porte l’unifolié pour Canada Est au Défi mondial junior A à Cornwall, en Ontario.
« Tout petit, je regardais Équipe Canada et je rêvais d’enfiler l’uniforme, raconte McNeill. C’est fantastique de réaliser ce rêve maintenant, après tout ce que j’ai vécu. »
Le défenseur de 5 pi 7 po et 140 livres, qui œuvre dans la Ligue de hockey des Maritimes (MHL) au sein des Western Capitals de Summerside, est reconnaissant de l’occasion de représenter non seulement sa province natale, mais aussi son pays.
« Ce tournoi est à un autre niveau! Ça représente une belle occasion pour moi, et je compte bien en profiter. »
Pendant des mois, en 2020, McNeill se demandait s’il pourrait un jour jouer à nouveau au hockey. C’est lors d’un camp d’entraînement au Michigan, auquel il participe avec les Jr. Grizzlies AAA d’Oakland, que le personnel médical décèle une arythmie et propose qu’il soit vu à l’hôpital pour subir d’autres examens.
« Lors d’un test physique de routine, on a remarqué que j’avais un pouls irrégulier. Il s’est avéré que je souffrais de problèmes cardiaques. Le plus étrange, c’est que je me sentais bien. On a eu un camp d’entraînement ardu, et je pensais que je tenais mon bout, mon cœur semblait correct. Je n’avais jamais eu de problèmes auparavant, et il n’y a pas d’antécédents dans ma famille non plus. »
McNeill est soumis à une batterie de tests au Michigan : électrocardiogramme, échographie, imagerie par résonance magnétique du cœur et épreuves à l’effort. Une semaine plus tard, il subit un examen électrophysiologique pour voir si une ablation est requise. Cette intervention vise à traiter la fibrillation atriale au moyen de petites brûlures qui cicatrisent à l’intérieur du cœur et contribuent à neutraliser les connexions électriques à l’origine de l’arythmie.
Le jeune rentre à Toronto pour obtenir un deuxième avis médical, puis est transporté par avion à Halifax pour subir l’intervention en septembre 2020.
« À la première ablation, ils sont passés par les artères et ont brûlé une partie de mon cœur. Je suis retourné faire d’autres examens, et on m’a dit que ça n’avait pas fonctionné. J’ai subi une intervention similaire, mais avec une caméra, pour tenter d’avoir une image. La troisième tentative a été la bonne. »
Les séjours répétés à l’hôpital affectent le moral de McNeill, qui envisage ce que serait sa vie sans le hockey.
« J’ignorais ce que l’avenir me réservait au hockey. À un moment, j’aurais pu laisser tomber et oublier le hockey, chercher une autre voie. Mais à la fin de la saison 2019-2020, j’ai reçu le feu vert pour revenir au jeu. Quel soulagement, après tout ce que j’avais vécu, de pouvoir reprendre le sport que j’adore! »
L’expérience a servi de leçon de persévérance pour McNeill.
« J’ai appris à ne jamais abandonner. J’ai pris conscience que tout le monde devait composer avec l’adversité. Une fois que c’est derrière nous, les choses commencent à aller beaucoup mieux. »
McNeill consulte encore chaque année son cardiologue à Halifax pour s’assurer que son rythme cardiaque est normal, mais ne tient pas son bilan de santé positif pour acquis. Le joueur a décidé de rester à l’Île-du-Prince-Édouard et de jouer pour les Western Capitals dans sa ville natale. Le printemps dernier, son équipe a remporté le titre de la MHL et une participation à la Coupe du centenaire, présentée par Tim Hortons, soit le Championnat national junior A du Canada.
« J’adore jouer à la maison. Après une telle frousse, j’avais décidé que la prochaine fois que je jouerais au hockey, ce serait devant ma famille. »
Et avec sa famille. En effet, depuis deux saisons, son frère aîné Ed et lui jouent ensemble à la ligne bleue.
« Nous sommes partenaires de duo depuis deux ans. C’est spécial, peu de gens peuvent jouer en famille, surtout à un si haut niveau du hockey. On travaille bien ensemble. »
L’entraîneur-chef des Western Capitals Billy McGuigan, qui dirige aussi Canada Est derrière le banc à Cornwall, n’a pas de mal à décrire l’impact de McNeill sur ses coéquipiers.
« C’est un jeune homme exceptionnel, dit McGuigan. Il cherche sans cesse à parfaire sa connaissance du hockey, à apprendre et à s’améliorer. Son éthique de travail est admirable. C’est un atout précieux au sein d’une équipe. Son importance au sein d’Équipe Canada Est est la même qu’au sein de Summerside. »
Quand il envisage son avenir au hockey, McNeill sait que s’il continue à bien travailler, d’autres occasions s’offriront peut-être à lui. Il aimerait jouer au hockey universitaire aux États-Unis.
« Comme je suis petit, pas très imposant, j’ai souvent envisagé de jouer dans la NCAA, explique le défenseur. J’espère jouer du bon hockey ici et qu’on me remarquera. »
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Responsable, communications organisationnelles
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