Jillian Saulnier avait neuf ans lorsque l’équipe nationale féminine du Canada a remporté l’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2002.
Alors qu’elle regardait des joueuses comme Cassie Campbell, Jennifer Botterill et Geraldine Heaney dans le confort de son salon à Halifax, N.-É., Saulnier était captivée et inspirée.
« J’étais fixée à la célébration », se souvient Saulnier, maintenant âgée de 22 ans. « Je savais que c’était ce que je voulais faire. Je voulais être là avec ces filles et porter ce chandail pour représenter le pays. »
Cette première chance est survenue à l’été 2008 lorsque Saulnier a été sélectionnée en tant que membre de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada pour une série de trois matchs contre les États-Unis. Elle a porté la feuille d’érable à neuf reprises depuis.
Et en tant que l’une des 58 joueuses qui ont assisté au Festival d’automne de l’équipe nationale féminine du Canada en septembre, Saulnier espère pouvoir vivre une première expérience avec l’équipe senior.
Alors que seulement 11 des 21 joueuses qui ont gagné l’or à Sotchi ont participé au camp d’automne de cette année, des jeunes joueuses comme Saulnier, Jamie Lee Rattray et Erin Ambrose ont eu la chance d’avoir un meilleur aperçu de ce calibre, tandis qu’un nouveau cycle olympique s’amorce.
« Il y a toujours des changements lors de la première année d’un cycle de quatre ans », note la directrice générale des programmes de l'équipe nationale féminine, Melody Davidson. « Ce n’est pas un changement de cap, mais plutôt une occasion pour certaines joueuses de tenter différentes expériences et pour d’autres d’envisager d’autres choses qu’elles voudraient faire. »
« Je pense qu’au début d’un cycle olympique, vous voulez faire votre marque chez Hockey Canada et montrer que vous êtes prête pour le prochain niveau », affirme Rattray, 22 ans, qui a représenté le Canada huit fois chez les moins de 18 ans et les moins de 22 ans.
Ambrose, qui a 20 ans, a déjà remporté trois médailles d’or avec le Canada et elle sait que représenter le pays à la Coupe des 4 nations à Kamloops, C.-B., serait un pas dans la bonne direction en vue de la Corée en 2018.
« Je fais partie du programme depuis quelques années et ce serait tout un honneur de passer au niveau senior », exprime Ambrose. « Je pense que je me rapproche de ce point. »
Avec les programmes de l’équipe nationale que Hockey Canada a en place, Davidson connaît ces joueuses depuis qu’elles ont 15 ou 16 ans. Elle est excitée des occasions qui se présentent devant elles maintenant, mais elle l’est encore plus pour les femmes elles-mêmes, qui, même si elles vivent dans différentes régions du pays, ont grandi ensemble en tant que joueuses de hockey.
« Nous avons vécu tous nos camps et toutes nos expériences ensemble », témoigne Rattray, de Kanata, Ont., à propos de Saulnier. « Nous sommes très proches, des meilleures amies en fait. Ce serait une belle histoire si nous pouvions faire l’équipe senior ensemble. »
Ambrose, qui vient de Keswick, Ont., avoue que ce serait vraiment spécial de grimper jusqu’à l’échelon de l’équipe nationale avec des joueuses avec qui elle joue depuis longtemps.
« Le fait de voir ces filles avoir du succès a autant de signification pour moi que mon succès personnel, donc j’espère que nous pourrons faire cela ensemble. »
Bailey Bram et Courtney Birchard ont joué ensemble avec l’équipe nationale féminine du Canada dans le passé, les deux ayant participé à la Coupe des 4 nations et au Championnat mondial de hockey sur glace féminin de l’IIHF, gagnant l’or. Elles ont été centralisées la saison dernière en vue des Jeux olympiques, mais elles ont été parmi les dernières joueuses retranchées de l’équipe qui a été à Sotchi.
Elles sont des vétérantes, mais des vétérantes qui veulent se faire une place avec l’équipe senior et elles comptent sur les leçons apprises il y a un an pour y arriver.
Lorsqu’on demande à Bram, 24 ans, ce que ces six mois à Calgary ont signifié pour elle, sa réponse veut tout dire : « énormément ». « Vous apprenez quelque chose de nouveau chaque jour, que ce soit du leadership de Tessa Bonhomme ou de la façon de faire de Gillian Apps dans le vestiaire pour calmer tout le monde. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance d’aller à Sotchi, mais j’ai tellement appris dans ce parcours. »
Même si elles ont bataillé pour un poste, elles reconnaissent qu’elles ont été perçues comme des meneuses. C’est un rôle qu’elles adorent.
« Je pense qu’une grande partie de mon rôle se jouera dans le vestiaire puisque je suis une des plus âgées maintenant, ce qui est plutôt drôle », analyse Birchard, 25 ans. Les plus jeunes doivent se sentir à l’aise. « Je me souviens ce que représentait le fait d’être l’une des plus jeunes. C’est vraiment stressant. »
Il est aussi bénéfique d’avoir des championnes olympiques derrière vous. Au camp de septembre, Ambrose et Saulnier ont occupé le vestiaire avec Laura Fortino, Rebecca Johnston et Jennifer Wakefield. Rattray a fait équipe avec Geneviève Lacasse, Jocelyne Larocque, Marie-Philip Poulin et Haley Irwin. Les trois jeunes n’avaient qu’à regarder autour pour voir les récompenses de leur travail ardu.
« Si vous faites les efforts, vous pouvez constater que le succès est à votre portée », reconnaît Rattray. « Lorsque vous faites votre entrée dans le programme avec des filles qui ont connu du succès, c’est plus facile pour une jeune de savoir ce qu’il faut faire pour passer au prochain niveau. »
Cette prochaine génération de candidates étant inspirée du succès de ses prédécesseurs, ces joueuses entendent maintenant paver leur propre voie.
« Le fait de les regarder aller vous amène à en vouloir tellement plus. Juste de voir le but pour la médaille d’or aux Jeux olympiques de l’an dernier », exprime Ambrose. « Ce genre de truc vous reste en tête et vous voulez vivre un tel moment un jour. »
Les prochains Jeux d’hiver ne sont pas encore le centre d’attention de la direction. « Nous ne nous concentrons pas encore sur 2018 pour être honnête. Il y aura sept événements majeurs qui nous mèneront vers la Corée », précise Davidson. Les joueuses se sont permis de regarder quatre ans devant.
« Vous ne pouvez regarder trop loin en avant », dit Rattray. « Cependant, c’est quand même quelque chose que vous devez faire pour voir où vous en êtes rendue et travailler en fonction de ce que vous visez. »
Alors que ces cinq joueuses et une douzaine d’autres tentent de se tailler une place au sein de la prochaine formation nationale, la directrice générale affirme que cela peut devenir un couteau à double tranchant lorsqu’elle voit des joueuses qu’elle a vu progresser s’approcher de leur but ultime.
« C’est gratifiant mais frustrant », commente Davidson. « Vous êtes excitée des occasions qui s’offrent à elles et frustrée lorsqu’elles ne réalisent celles qui se trouvent devant elles. Cependant, vous êtes contente pour celles qui comprennent. Vous espérez qu’elles continueront de connaître du succès. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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