Jordan Levac a regardé son frère jouer dans le match pour la médaille d’or de la Coupe TELUS 2014 bien installé sur le divan familial à Saint-Polycarpe, Québec, mais il pouvait ressentir la pression et la nervosité alors que s’amorçait la troisième période de prolongation.
Quand Dakota Boutin a mis fin au plus long match de l’histoire du Championnat national midget du Canada, donnant la victoire 4-3 aux Mintos de Prince Albert, Samuel Levac et les Grenadiers de Châteauguay ont dû se contenter de l’argent et Jordan a vécu des émotions contradictoires.
« J’étais certainement très fier de lui après le dernier match, mais je pense que nous étions tous déçus parce que nos attentes étaient si élevées pour lui », dit-il. « Mais la défaite n’a vraiment pas diminué tout ce qu’il a accompli, et c’était quelque chose de gros. »
Alors qu’il avait encore les émotions à fleur de peau, Samuel a d’abord téléphoné à son frère qui est son cadet de 32 mois.
« Je lui ai téléphoné tout de suite après le match », dit Samuel. « Mon frère et moi sommes très proches et je tenais vraiment à partager ce moment avec lui. Je sais que j’ai toujours été une inspiration pour lui et qu’il veut suivre mes traces; c’est pourquoi je n’ai pas hésité à lui téléphoner en premier pour lui parler. »
« Je n’arrivais pas à trouver les mots pour décrire ce qui venait de se passer ou ce que je ressentais, alors malgré le silence, je voulais tout de même partager ce moment-là avec lui. J’aurais vraiment aimé qu’il soit là avec moi. »
Et maintenant, un an plus tard, c’est au tour de Jordan d’être là.
Le plus jeune Levac a suivi les traces de son frère auprès de la formation des Grenadiers – portant le même numéro 63 que Samuel a porté l’an dernier à Moose Jaw, Sask. – et il a aidé Châteauguay à se qualifier à nouveau pour la Coupe TELUS.
Cependant, Jordan n’a pas à voyager aussi loin pour avoir l’occasion de remporter un titre national puisque Rivière-du-Loup n’est qu’à cinq heures de route de Saint-Polycarpe, ce qui signifie qu’il y aura sans doute plusieurs partisans des Grenadiers sur place.
« Tous les membres de ma famille rapprochée seront là cette semaine pour m’appuyer », dit-il. « Je sais déjà que si nous nous qualifions pour les prochaines rondes du tournoi, mes cousins et quelques-uns de mes amis font prendre la route pour venir m’encourager. »
Malgré la saison mémorable que Samuel a connue en 2013-2014, celle-ci ne s’est pas terminée comme il aurait voulu; le grand frère est donc un peu jaloux de son cadet et de l’occasion qui s’offre à lui.
« Je sais que nous avons eu un parcours mémorable l’an dernier et j’ai vraiment aimé avoir l’occasion de voyager (pour aller à la Coupe TELUS) », dit Samuel. « Mais si j’avais à choisir, j’aurais bien mieux aimé jouer au Québec. Cela aurait été incroyable de jouer dans ma province et de gagner à domicile. »
Tout partisan du hockey midget et tout joueur ayant déjà emprunté le parcours vers la Coupe TELUS peuvent confirmer qu’il est très difficile d’atteindre le Championnat national midget du Canada et encore plus de le gagner. Le fait qu’une équipe y accède deux années de suite n’est pas une mince affaire.
Mais que deux frères se qualifient, avec la même équipe, à un an d’intervalle? Voilà qui est encore plus remarquable.
Qu’est-ce que cela représenterait pour la famille Levac si Jordan parvenait à gagner la Coupe TELUS?
« S’il gagnait l’or, je ne connais pas un autre mot qu’incroyable pour le décrire », dit Samuel qui a joué avec les Maroons de Lachine de la LHJQ cette saison. « Ce serait la cerise sur le sundae et le résultat de tous les sacrifices que mes parents, Jordan et moi avons faits au cours des années passées. »
« Pour moi, ce serait toute une réalisation », ajoute le jeune frère. « Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont l’occasion de remporter un tel honneur.
« De plus, je pourrais taquiner mon grand frère un peu puisqu’il s’est rendu en finale, mais n’a pas pu gagner », ajoute Jordan en riant.
Alors que le conseil le plus important de Samuel à Jordan est de prendre cela un match à la fois, ce dernier éprouve de la difficulté à ne pas considérer la situation dans son ensemble, de voir le parcours qu’il a suivi jusqu’à présent et celui qu’il est sur le point d’entreprendre.
« L’an dernier, j’avais peine à croire que je regardais mon grand frère jouer à la télévision », dit Jordan. « C’est ce qui rend tout ceci encore plus fou, car je n’aurais jamais imaginé qu’un an plus tard, ce serait à mon tour de rivaliser pour la Coupe TELUS. »
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Jeremy Knight
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