Les évaluations au hockey mineur sont sur le point de commencer partout au pays. Elles sont difficiles, stressantes et ne se terminent pas toujours comme on le souhaiterait.
La majorité des gens au Canada peuvent donc ressentir de l’empathie pour quelqu’un comme Sarah Potomak, libérée par son équipe en décembre 2017. Il y avait toutefois une différence majeure dans son cas : Potomak est la dernière parmi les avants à avoir été retranchée de la formation de l’équipe olympique féminine de 2018 – un coup très dur pour une joueuse qui avait travaillé toute sa vie afin d’atteindre ce niveau, et qui n’était qu’à deux doigts d’y parvenir.
Pour certaines personnes, ce moment aurait pu signifier la fin d’un parcours, mais Potomak n’a jamais baissé les bras, redoublant d’ardeur pour se retrouver – presque quatre ans plus tard – au sein d’Équipe Canada au Championnat mondial féminin 2022 de l’IIHF, où elle porte de nouveau le chandail à la feuille d’érable.
« C’est un sentiment incroyable », affirme Potomak, qui aidera le Canada à défendre son titre au Danemark. « J’ai connu un long parcours, avec des hauts et des bas. Ça fait tellement du bien de faire enfin partie de cette équipe. J’ai vraiment hâte que ça commence. Il y a eu des journées plus difficiles, évidemment, mais j’ai toujours cru en mes capacités et en ce que je pouvais apporter à cette équipe. Je n’ai jamais abandonné. L’amour du hockey et la motivation ne m’ont jamais quittée. Bien entendu, quand les déceptions se multiplient, on tend à se remettre en question. Mais je m’en suis tenue à mes convictions, en m’appuyant sur mes proches, et j’ai fini par réaliser mon objectif, ce qui est génial. »
La dernière fois que Potomak a représenté le Canada au Mondial féminin remonte à 2017 à Plymouth, au Michigan, où elle avait récolté deux buts et une aide pour aider son équipe à remporter la médaille d’argent. Et sa dernière rencontre sur la scène internationale? C’était un match avec l’équipe nationale féminine de développement du Canada dans le cadre d’une série de trois parties contre les États-Unis, en août 2018.
La joueuse originaire d’Aldergrove, en Colombie-Britannique, a emprunté plusieurs chemins pour se retrouver sur la scène internationale. En 2019-2020, elle a conclu une brillante carrière avec les Golden Gophers de l’Université du Minnesota, carrière au cours de laquelle elle a inscrit 65 buts et 114 aides en 145 matchs.
Potomak comptait bien poursuivre ses études à l’Université du Minnesota, elle qui se voyait un jour enseignante à l’école primaire. La COVID-19 est toutefois venue bouleverser ses plans. Potomak a dû retourner chez elle en Colombie-Britannique, où elle a décroché un poste d’entraîneuse adjointe pour l’équipe de hockey féminin de l’Université Trinity Western (TWU) avant le début de la saison 2020-2021. Les Spartans venaient tout juste de recevoir le statut U SPORTS et en étaient à bâtir leur programme. C’était aussi l’occasion pour Potomak de poursuivre ses études à TWU.
Jean LaForest, entraîneur depuis le début des années 1990 dans le junior, chez les professionnels et dans les rangs universitaires, avait entendu parler de Potomak durant ses recherches de candidats et candidates pour son personnel d’entraîneurs. Après quelques échanges, il a su qu’elle était parfaite pour le poste.
Potomak a eu la chance d’être derrière le banc pour la saison inaugurale des Spartans, et est vite devenue un rouage important et une membre de confiance du personnel d’entraîneurs.
« Je me suis rapidement aperçu que malgré son jeune âge, Sarah faisait preuve d’une grande maturité dans son approche, explique LaForest. Elle m’a beaucoup aidé. Comptant environ 30 ans de métier, je peux dire que je suis plutôt avancé dans ma carrière, mais avec elle, j’apprenais moi aussi. C’était super de la voir aller. Un jour, elle m’a fait la remarque qu’elle en apprenait beaucoup ici, et je lui ai répondu qu’on était deux à apprendre. Le fait d’avoir au sein de notre groupe quelqu’un comme Sarah, avec ses qualités humaines et sa perspective sur le hockey, ça aide énormément. »
Il était clair dès le départ que Potomak n’était pas une entraîneuse adjointe comme les autres, elle qui n’avait pas fait une croix sur sa carrière d’athlète, et qui continuait d’aspirer à un poste avec Équipe Canada, y compris au Mondial féminin et aux Jeux olympiques. Ainsi, plutôt que de se contenter d’enfiler casque, patins et gants, elle participait aux entraînements en portant l’équipement complet, et exécutait souvent tous les exercices.
Selon LaForest, cela a eu des bienfaits non seulement sur Potomak, qui pouvait ainsi rester au sommet de sa forme, mais aussi sur les joueuses des Spartans.
« Nous en avons parlé, mentionne LaForest. Elle avait encore des aspirations, des objectifs, elle voulait continuer. C’est vrai, il y a eu quelques embûches sur son chemin. De toutes mes années comme entraîneur, c’était la première fois que je voyais un entraîneur adjoint participer aux exercices. Ça lui a été bénéfique, puisqu’elle a pu garder la forme en s’entraînant régulièrement. Mais on a vraiment vu un effet sur la patinoire pour notre groupe. Il suffisait de regarder le rythme des entraînements, de voir les joueuses en train de l’observer sur la glace. Elle a eu un impact énorme sur le développement de notre programme et si nous sommes aussi avancés aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à elle. En effet, nous sommes en avance par rapport à nos attentes pour le programme, ne serait-ce que sur le plan du développement des joueuses. »
LaForest explique qu’au sein du programme de TWU – non seulement l’équipe de hockey, mais bien l’ensemble du programme sportif – on souligne aux athlètes l’importance d’être des champions et des championnes « à part entière ». C’est un terme qui englobe la réussite sur les plans scolaire et sportif, le développement personnel et la progression de la foi. À ses yeux, Potomak incarne toutes ces qualités mieux que quiconque.
« Elle assumait une charge scolaire complète, jouait dans l’Association professionnelle des joueuses de hockey féminin (PWHPA) et était entraîneuse à temps plein, affirme LaForest. Ça en faisait beaucoup, et pourtant, elle s’est illustrée dans chacune de ces trois sphères. C’est quelqu’un avec un énorme potentiel, qui a une grande motivation et qui excelle sous la pression. Elle sait comment tirer le maximum de toute situation et se donne toujours cœur et âme dans ce qu’elle entreprend. J’aurais aimé avoir la chance d’être son entraîneur. »
La route a été longue et parfois difficile. Et bien que ce soit tout un exploit pour une joueuse qui aurait bien pu tout laisser tomber il y a cinq ans, Potomak ne se contentera pas d’une simple présence avec son équipe. Elle s’amène au Danemark avec comme objectifs de jouer un rôle important au sein de l’équipe et de continuer à se démener pour un jour atteindre son but ultime.
Car voilà, 2026 n’est pas si loin.
« Les Jeux olympiques de 2026 sont toujours dans ma ligne de mire, confie Potomak. C’est à ça que je pense. C’est important d’y aller une année à la fois, sachant que la route est longue jusqu’aux Olympiques, mais je suis prête à travailler pour y arriver. Déjà, me tailler un poste au sein de l’équipe pour le championnat mondial est un grand pas pour moi. C’est une motivation supplémentaire pour continuer à progresser et à vivre mon rêve. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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