Si vous êtes assez chanceux pour avoir un marqueur de 40 buts dans la Ligue nationale de hockey derrière le banc de votre équipe, il y a des chances qu’il favorise le jeu offensif.
Ce n’est pas une prétention que la discipline défensive du hockey est compromise ou négligée, mais en fait, compter des buts est plus plaisant et amusant que de tenter de freiner les menaces adverses.
Pour Robert Reichel, trouver un équilibre pour briller des deux côtés de la ligne rouge s’avère un défi qu’il a accepté de relever il y a cinq ans lorsqu’il s’est joint à l’Association tchèque de hockey sur glace.
« Nous essayons de bien jouer dans les deux sens », affirme Reichel, qui est de retour au Canada cette semaine pour diriger l’équipe nationale des moins de 18 ans de la République tchèque au Défi mondial junior A 2015. « Sur le plan offensif, nous aimons nous créer beaucoup de chances, mais nous travaillons avec des joueurs très jeunes. On essaie donc de leur enseigner les bons aspects du jeu dans les deux sens de la patinoire. »
Reichel a joué 11 saisons dans la LNH, notamment avec les Flames de Calgary et les Maple Leafs de Toronto, et six autres en fin de carrière dans sa ville natale avec le HC Litvinov, étant le capitaine jusqu’au moment de se retirer de la compétition, à 39 ans, à la fin de la campagne 2009-2010.
Étant lui-même issu du système de hockey amateur de la République tchèque, sa carrière a été couronnée d’honneurs individuels à divers niveaux. Il a remporté trois médailles d’or au Championnat mondial de l’IIHF, une médaille d’or olympique et a été récemment admis au Temple de la renommée du hockey tchèque et au Temple de la renommée de la Fédération internationale de hockey sur glace.
Ses habiletés ne faisaient aucun doute et il avait une excellente capacité à effectuer des tirs et à marquer des buts. Il en a produit 40 au cours de deux saisons consécutives (1992-1993 et 1993-1994) avec les Flames et a connu six campagnes de 20 buts et plus dans la LNH.
« Il avait un talent offensif naturel », avoue Trevor Kidd, un ancien coéquipier de Reichel à Calgary et à Toronto. « C’était un grand joueur. »
Kidd se souvient de Reichel en tant qu’excellent coéquipier, que joueur très discret et pour sa courbe inhabituelle de lame de bâton, qui ressemblait selon lui à un boomerang. Mais peu importe sa forme, l’ancien gardien de but de la LNH se rappelle aussi que ça ne l’a pas empêché de s’en servir avec efficacité.
« C’était difficile pour un gardien de but de saisir une rondelle décochée de son bâton puisque la courbe était si différente. Il avait un bon tir et il était difficile de prédire ce qu’il allait faire lorsqu’il se trouvait près du filet. »
Au poste de centre, Reichel était vif, créatif et déterminé même s’il ne mesurait que 5 pieds et 10 pouces et pesait 183 livres. Il a terminé sa carrière dans la LNH avec 252 buts et 630 points en 830 parties, qui a également inclus des arrêts avec les Islanders de New York et les Coyotes de Phoenix.
Aujourd’hui, à 44 ans, à sa cinquième saison à diriger diverses équipes de développement de la République tchèque, il se retrouve dans le sud de l’Ontario au Défi mondial junior A, accueilli conjointement par les villes de Whitby et de Cobourg. Reichel a joué son dernier match dans la LNH à Toronto, lors de la saison 2003-2004.
« Je suis très content de revenir au Canada et à Toronto », lance-t-il. « J’ai toujours aimé ça ici. C’est une belle expérience pour notre équipe, surtout pour moi. »
Reichel a fait un retour dans le passé plus tôt cette semaine quand, lors d’une journée de congé, tous les membres de sa troupe ont assisté à un match des Maple Leafs, qui recevaient le Lightning de Tampa Bay.
Au moment de prendre sa retraite, il ne cherchait pas à devenir entraîneur. En fait, il ne sait pas vraiment si le fait d’avoir joué aussi longtemps lui conférait automatiquement un rôle de meneur au sein de l’Extraliga tchèque; prendre place derrière le banc fut plutôt une progression naturelle.
Pour être plus précis, c’est l’Association tchèque de hockey sur glace qui l’a recruté. Il a accepté l’offre et a commencé à diriger au sein du programme national élite en 2011-2012.
« J’apprécie toutes les occasions de faire partie de la fédération tchèque et c’est toujours spécial de travailler pour l’équipe nationale. »
Durant sa jeune carrière d’entraîneur, il a fait son chemin dans le système national de l’équipe des M16 à celle des M18, qui participe présentement au Défi mondial junior A. Essentiellement, c’est le même groupe de jeunes joueurs tchèques qu’il a côtoyé dans ce processus.
« Nous commençons à travailler avec eux quand ils sont jeunes », raconte Reichel, qui a remporté une médaille de bronze au Championnat mondial junior 1990 de l’IIHF, avec ce qui s’appelait à l’époque la Tchécoslovaquie. « Nous sommes dans leur dernière année de préparation pour le championnat mondial. »
« Nous aimons aussi avoir des joueurs dans la LNH. Mais notre but est de les préparer à l’équipe nationale. C’est vraiment la même approche. »
Parmi ce groupe de jeunes adolescents, il y a le fils de Reichel de 17 ans, Kristian, qui fait partie du contingent tchèque à Cobourg et Whitby.
Et comme dans toute relation, quand un père dirige son fils, la dynamique ne change jamais, peu importe le pays.
« Mon fils travaille très fort et il fait tout ce qu’il peut en fonction de ce que je lui dis », explique Reichel. « C’est toujours un peu plus difficile pour lui. Je lui ai dit que s’il ne travaillait pas fort, il ne ferait pas partie de l’équipe. Il le sait. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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