Dans le coffre à outils d’un joueur de l’élite, le sens du hockey est sans contredit un des outils les plus importants.
Mais ce sens est-il inné ou acquis? Concret? Largesse? Exercé?
Devin Shore croit que c’est tout cela et s’il est reconnaissant de son héritage génétique, il a néanmoins travaillé fort à l’améliorer chaque fois qu’il se rend sur la glace.
« La meilleure façon de développer son sens du hockey est par le biais de la force mentale et en développant la confiance en soi », dit Shore, qui a été sélectionné par les Stars de Dallas en deuxième ronde du repêchage 2012 de la LNH, 61e au total.
« Quand vous avez la confiance de jouer en réagissant, vous êtes en mesure de voir plus de jeux. Et la meilleure façon de le développer est de garder confiance en vos habiletés. Mais je crois que le sens du hockey est un don. »
Peu importe la façon dont il s’est faufilé dans le jeu de Shore, le futur joueur de la LNH a su en tirer profit pendant toute sa carrière, du hockey mineur au junior, et maintenant en tant que professionnel dans la Ligue américaine de hockey.
Tout au long de son cheminement, Shore a su étaler son haut niveau d’habiletés et ses aptitudes à la vue de tous, mais cela a été particulièrement frappant au Défi mondial junior A 2011 à Langley en Colombie-Britannique.
Comme membre de Canada Est, une des deux équipes canadiennes au tournoi international annuel, Shore a aidé les siens à accéder au match pour la médaille d’or, à l’issue duquel ils ont dû se contenter de l’argent.
Considéré comme un joueur talentueux tout au cours de sa progression au hockey, ce fut sur cette scène qu’il a rehaussé son jeu et, par le fait même, amélioré son statut en vue du repêchage l’été suivant.
« Il est un joueur de hockey particulier pour ce qui est du sens du hockey », affirme Curtis Hodgins, qui a été l’entraîneur de Shore et de Canada Est au Défi mondial junior A 2011, où l’équipe s’est inclinée 4-2 devant Canada Ouest en finale. « Il se classe vraiment devant beaucoup de joueurs. Il a un sens du hockey haut de gamme et c’est ce qui le rend unique. Il est très certainement l’un des joueurs les plus intelligents que j’ai entraînés. »
L’entraîneur n’a pas fondé son évaluation seulement sur le jeu de Shore pendant la semaine du Défi mondial junior A; en fait, Hodgins était l’entraîneur de Shore cette saison-là avec le Fury de Whitby de la Ligue de hockey junior de l’Ontario (OJHL).
Pour Shore, qui s’était déjà engagé à fréquenter l’Université du Maine pour jouer au hockey dans la NCAA la saison suivante, le Défi mondial junior A a été l’occasion d’approfondir sa confiance en lui et, ultimement, de se tailler une place sur la liste des dépisteurs en vue du repêchage de la LNH.
Shore a connu un tournoi à la ronde impressionnant pour ensuite créer un crescendo en ronde des médailles. Le fait saillant a été la victoire de Canada Est sur les États-Unis en demi-finale qui a mis fin à la série de trois médailles d’or de suite des Américains.
« Les États-Unis fixent la barre au tournoi et chaque fois que vous pouvez les battre, c’est une très grosse victoire », affirme le centre qui mesure maintenant 6 pieds 1 pouce et pèse 205 livres.
Avant ce match, les Américains n’avaient jamais perdu contre Canada Est, mais Shore a aidé à réécrire ce chapitre de l’histoire en marquant deux buts et en accédant au match pour l’or.
Ce fut un match au cours duquel Shore s’est illustré – bloquant des tirs, patinant, effectuant des passes et marquant les premiers et derniers buts dans la victoire de 4-2.
« Il a été tout à fait incroyable », déclare Hodgins, maintenant entraîneur-chef de l’équipe de hockey masculin de l’Institut universitaire de technologie de l’Université de l’Ontario à Oshawa. « Il a porté l’équipe sur ses épaules. Ce fut son passage à l’âge adulte. »
Même si Canada Est a subi une défaite crève-cœur aux mains de son homologue canadien lors du match pour l’or, l’impression que Shore a laissée a fait des vagues au tournoi, surtout parmi la fraternité des dépisteurs de la LNH sur place. Shore a même réussi à voir son nom paraître sur Craig’s List, le bilan annuel global des meilleurs joueurs admissibles au prochain repêchage compilé par Craig Button, ancien directeur général dans la LNH et maintenant directeur du dépistage chez TSN.
« Tout le monde de la LNH qui voulait me parler voulait me parler de Devin Shore. »
Maintenant âgé de 21 ans, Shore avait terminé le tournoi à égalité au sommet des pointeurs avec six points, incluant deux buts en quatre matchs, et il a été nommé Joueur par excellence du tournoi, devenant le premier joueur de Canada Est à mériter cet honneur.
« À ce jour, ça reste un de mes plus beaux souvenirs au hockey », dit-il. « Ce fut une soirée assez spéciale pour moi. Maintenant, quatre ans plus tard, je peux dire que ce fut un tournant et une soirée importante dans ma carrière. Ce fut un des meilleurs matchs que j’ai joués. »
Pour bien comprendre l’importance du Défi mondial junior A dans la carrière de Shore à ce jour, il faut savoir à quel point il voulait obtenir une place au sein de Canada Est et participer au tournoi.
Un an plus tôt, à 16 ans, il avait regardé la finale du tournoi de 2010 à la télévision et s’était fixé comme objectif d’y participer l’année suivante. Il s’est joint au Fury de l’OJHL près de sa ville d’origine d’Ajax, Ontario, la saison suivante et a entrepris sa mission. Au cours de ce qui allait être sa seule saison junior A, il a mené l’offensive de Whitby avec 29 buts et 58 points en seulement 41 matchs.
« Je me souviens d’avoir regardé ce match pour la médaille d’or. C’était un énorme objectif personnel que de vouloir faire partie de Canada Est. Je savais que j’étais un espoir de second rang, alors je savais que ce serait ma meilleure chance de porter un chandail de Hockey Canada. Et quand j’ai enfilé ce chandail, le niveau auquel je jouais m’importait peu, car je représentais mon pays. Ce fut un moment très spécial. »
Shore admet que sa participation au Défi mondial junior A et l’expérience de la compétition internationale de l’élite lui a permis de développer son jeu et, au bout du compte, de se préparer à trois années productives au Maine et maintenant avec les Stars du Texas de l’AHL, la meilleure équipe des ligues mineures affiliée à Dallas.
Avec la formation du Texas, il joue beaucoup et il a accumulé, en moyenne, plus d’un point par match, soit 15 buts et 26 points en 22 matchs. Cette productivité et ses habiletés lui ont aussi valu une participation à trois matchs avec les Stars qui connaissent beaucoup de succès cette saison.
« C’est facile de dire ça maintenant, mais il était clair qu’il allait jouer dans la LNH un jour », affirme Hodgins. « Il avait tout ce qu’il fallait. Et ce que beaucoup de gens ne savent pas de Devin, c’est le genre de jeune qu’il est. Il est vraiment exceptionnel. »
Cette année marque la 10e édition du Défi mondial junior A – présenté en vertu d’un partenariat entre Hockey Canada et la Ligue de hockey junior canadienne (LHJC).
Et puisque les cohôtes sont Cobourg et Whitby, deux endroits que Shore connaît extrêmement bien, et que ces villes sont situées très près de Toronto, réputée pour sa passion du hockey, le tournoi de 2015 devrait engendrer d’excellents souvenirs et une compétition relevée parmi les six équipes, incluant les deux formations canadiennes ainsi que les puissants Américains, les Russes, les Suisses et les Tchèques.
« Elles vont témoigner un bel appui à l’événement et les deux ont d’excellentes installations », dit Shore. « Ce sera un grand événement. »
Il devrait le savoir, car après tout, il a un excellent sens du hockey.
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Jeremy Knight
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