C’est lors des essais précédant la présente saison que l’entraîneur-chef des Flyers de Moncton, John DeCourcey, a remarqué Zach Wheeler.
Après tout, c’est plutôt rare qu’un jeune de 14 ans tente de percer l’alignement d’un club de M18. En raison de son âge précoce, Wheeler a dû obtenir la permission de la Ligue de hockey M18 majeur du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard (NBPEIMU18HL).
Le pilote avait donc remarqué les aptitudes sur glace de l’adolescent. Par contre, il voyait aussi qu’à l’extérieur de la patinoire, l’attaquant ne bavardait pas trop avec les autres joueurs et avait de la difficulté à faire sa place parmi un groupe de jeunes de 16 et 17 ans.
« Il s’assoyait près de la porte et ne se mêlait pas au groupe, se rappelle DeCourcey. Nous avons donc demandé à Noah Matulu de veiller à ce que Zach se sente inclus et de s’occuper de lui. Il a alors demandé à des coéquipiers de lui faire une place pour qu’il puisse s’asseoir à côté de Zach dans le vestiaire. »
C’était le début d’une amitié qui s’est développée au fil de la saison et qui est maintenant aussi solide que n’importe laquelle au sein d’une équipe de hockey.
Une amitié entre un joueur tout frais sorti de l’école intermédiaire et un autre qui allait entamer sa dernière année du secondaire et qui commençait à penser à sa carrière et à ses objectifs à long terme.
« Je l’ai approché l’été dernier, pendant les camps. Il m’a parlé un peu de lui, je lui ai parlé un peu de moi, et c’est comme ça qu’on a appris à se connaître, raconte Matulu. Une fois l’équipe formée, nous jouions sur le même trio. J’allais le chercher à l’école pour les entraînements matinaux, et nous sommes cochambreurs sur la route. Nous sommes très proches, maintenant. »
Matulu laisse échapper un rire lorsqu’on lui demande si Wheeler a changé au cours de la saison. A-t-il fini par sortir de sa coquille?
« C’est impossible de le faire taire », rigole l’adolescent.
Ce n’est pas facile d’être le gamin dont tout le monde parle, le joueur dont le talent et la maturité dépassent son âge, celui qui attire l’attention des parents, des entraîneurs et des autres joueurs. Bien souvent, ce joueur est ciblé sur la patinoire. Wheeler est ce gamin qui évolue dans les meilleures ligues avec des joueurs plus vieux.
Il explique qu’il s’est senti à l’aise assez tôt dans la saison, un sentiment attribuable en grande partie à Matulu, qui l’a pris sous son aile, lui a montré la voie à suivre, l’a inclus et l’a traité comme un vrai joueur de hockey et un coéquipier à part entière.
« Quand je suis arrivé, j’étais pas mal réservé. Maintenant que je connais tout le monde – surtout grâce à Noah – je suis beaucoup plus bavard. Les niveaux de maturité sont évidemment bien différents. Parfois, les gars me taquinent parce que je ne suis qu’en 9e année alors qu’ils sont en 11e ou 12e. Maintenant, ça va, ça ne m’affecte plus autant. Personne n’en fait un plat. Trois ans de différence, c’est beaucoup à l’extérieur de la patinoire, mais quand on joue, nous sommes tous égaux. »
C’est ce dernier point qui en dit le plus long sur le type de joueur et de personne qu’est Zach Wheeler. DeCourcey et Matulu, lors d’entretiens distincts, ont dit la même chose : quiconque le regarde jouer ou évolue à ses côtés ou contre lui ne pourrait jamais deviner que Wheeler n’a que 14 ans. Le jeune homme a maintenant de l’assurance lorsqu’il s’adresse à ses pairs et aux adultes. Sur la glace, c’est un attaquant de 6 pieds efficace dans les trois zones qui peut prendre le contrôle d’un jeu ou d’un match.
Il a marqué 34 points (16B, 18A) en 30 matchs de saison régulière – un de moins que Matulu – et a terminé ex aequo au premier rang des pointeurs des Flyers en séries avec une récolte de huit points (3B, 5A) en sept rencontres.
« Il m’a appris que même en n’étant pas le plus gros ou le plus fort, on peut faire sentir sa présence dans une équipe, affirme Matulu. Il était déjà prêt à jouer à son arrivée, mais il s’est beaucoup amélioré durant l’année, au point de devenir l’un de nos meilleurs joueurs et pointeurs. Pour Zach, l’âge n’est qu’un nombre, et les possibilités sont infinies. J’aime la façon dont il joue : il contribue grandement à notre équipe, et j’essaie de modeler mon jeu sur le sien afin d’avoir une influence positive. »
La plus grande leçon qu’a apprise Wheeler de Matulu est d’inclure tout le monde et de bien traiter les gens.
« Je participe à des camps avec des joueurs plus jeunes que moi, et je comprends la timidité qu’on ressent quand on côtoie des gars plus vieux. Noah m’a fait comprendre que je dois aller me présenter, les accueillir et les traiter comme j’aimerais être traité. »
Dans quelques mois, Noah Matulu entamera le prochain chapitre de sa vie à l’Université de Moncton, où il étudiera en criminologie dans l’espoir de devenir policier. Il veut aussi jouer dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Zach Wheeler, quant à lui, jouera une deuxième saison avec les Flyers avant d’être admissible au repêchage de la LHJMQ en 2023.
Mais avant, le duo et les autres Flyers lutteront pour le titre national. Moncton tentera de remporter un premier Championnat national masculin des clubs de M18 du Canada en neuf présences à la Coupe TELUS.
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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