Teresa Hutchinson n’oubliera jamais le moment où elle a remporté une médaille d’or avec l’équipe nationale féminine du Canada au Championnat mondial féminin 1990 de l’IIHF.
« C’est toujours un privilège de représenter son pays en compétition, exprime Hutchinson. Participer au tout premier Championnat mondial fut assurément un grand honneur. »
Trente ans plus tard, Hutchinson est de retour au Mondial féminin, cette fois à titre de bénévole à Brampton.
« J’aime me tenir occupée. J’aime faire œuvre utile et donner un sens à ce que je fais. Je voulais m’impliquer comme bénévole et redonner à un sport qui m’a beaucoup apporté. »
Originaire de Thornhill, en Ontario, Hutchinson joue adolescente pour une équipe féminine senior de Newtonbrook, puis évolue ensuite à la défensive au sein d’une équipe de hockey senior A de haut niveau à Mississauga. En 1990, ses performances lui valent une place au sein d’Équipe Canada à la toute première édition du Mondial féminin, à Ottawa.
Quelques années avoir décroché l’or, Hutchinson toune son attention vers l’entraînement. Elle dirige à pratiquement tous les niveaux, notamment des équipes provinciales de M16 et de M18 et aux Jeux du Canada, remportant quelques titres au passage.
Selon ses dires, son implication soutenue derrière le banc est motivée par l’amour du sport et la recherche d’une nouvelle perspective. « Le hockey m’a donné l’occasion de redonner à la prochaine génération, d’aider les jeunes à découvrir ce sport et, surtout, à l’aimer et à devenir de meilleures personnes. »
En 2020, Hutchinson, qui occupe un poste d’adjointe au sein de l’équipe de hockey féminin de l’Université York depuis cinq saisons, est nommée Entraîneuse de l’année BFL (volet haute performance) en reconnaissance de son impressionnante feuille de route au hockey et de son dévouement constant.
« C’est tout un honneur. À mes débuts comme entraîneuse, j’ai pris conscience de tous les aspects, parfois méconnus, de ce poste, de toutes ces heures de travail. Ça me touche qu’on reconnaisse mon implication et ma contribution pendant toutes ces années. »
Il y a une trentaine d’années, l’intérêt envers le hockey féminin au Canada sur la scène nationale était là, même si les commandites ne suivaient pas.
Hutchinson l’a constaté pendant un match préparatoire contre l’Allemagne de l’Ouest disputé près d’Ottawa en vue du Mondial 1990.
« C’était un tout petit aréna, avec deux ou trois bancs autour desquels il y avait des sièges, et c’était plein, les partisans étaient juchés sur les bandes, se remémore Hutchinson. À l’époque, les mises en échec étaient autorisées, et quand j’ai été frappée par une Allemande à la ligne bleue, j’ai eu peur que les gens sautent par-dessus la vitre pour s’en prendre à la joueuse. »
Depuis, des étoiles comme Angela James, Jayna Hefford, Hayley Wickenheiser et Cassie Campbell ont percé, accentuant l’attrait envers le sport et pavant la voie pour les étoiles d’aujourd’hui comme Marie-Philip Poulin, Sarah Nurse et Natalie Spooner.
« J’ai regardé presque tous les matchs et tous les tournois, et c’est merveilleux de voir à quel point les choses ont évolué. Non seulement le jeu sur la glace, mais aussi le soutien que les fédérations et les partisans apportent aux joueuses. C’est beau de voir ces jeunes enfants, garçons et filles, venir demander un autographe, les yeux brillants à la vue des joueuses. C’est beau de voir les joueuses d’aujourd’hui recevoir cette reconnaissance. »
De nos jours, les débouchés sont également beaucoup plus nombreux pour les femmes qui désirent continuer à évoluer dans le monde du hockey après avoir accroché leurs patins, ce qui n’était pas forcément le cas au début des années 1990 pour les femmes comme Hutchinson, qui a fait carrière dans la police pendant 30 ans tout en s’impliquant derrière le banc.
« Les femmes peuvent maintenant faire carrière au hockey. Sur la glace, mais aussi à la télévision et en direction, et c’est formidable. »
À titre de responsable des bénévoles, Hutchinson est chargée de superviser un groupe parmi les centaines d’autres bénévoles au Mondial féminin à Brampton.
Le nombre élevé de bénévoles requis s’explique par le grand nombre d’événements communautaires organisés par Hockey Canada, notamment du patinage libre, du hockey-balle, un événement Découvrez le hockey avec Esso, des activités d’initiation au hockey, de même que des stages pour entraîneuses et officielles.
« L’objectif est de faire connaître le hockey à des gens qui y sont peu exposés. Ce qui est bien, c’est que la plupart des personnes qui participent à l’une des activités viennent aussi regarder un match. Ça met le sport en lumière. Des bénévoles ici connaissaient peu le hockey et ont eu l’occasion de voir des matchs, j’espère que ça leur donnera la piqûre. »
Bien qu’il reste beaucoup à faire pour favoriser l’essor du hockey féminin, Hutchinson est d’avis que la tenue du Mondial féminin dans un endroit reconnu pour sa diversité culturelle et ethnique comme Brampton constitue un pas important vers l’avant.
« En règle générale, les minorités visibles sont peu représentées au hockey. Comme pour tout le reste dans la vie, le sport devrait refléter la communauté. En accueillant le tournoi ici, on fait découvrir le hockey à de nouveaux arrivants et à des gens qui ne pratiquent ou n’écoutent pas ce sport, et c’est très important. »
Avec les informations de Paul Edmonds
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Responsable, communications organisationnelles
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