On est entrés dans la bulle du camp d’entraînement de l’équipe nationale de parahockey à Calgary le 16 janvier, où on a été en isolation dans nos chambres d’hôtel pendant deux jours. C’était drôle de voir mes coéquipiers pour la première fois en 10 mois en respectant la distanciation sociale à bord de l’autobus de l’aéroport à l’hôtel, puis de ne les voir que par vidéoconférence pour les deux jours suivants.
En prévision du camp, j’ai apporté quatre livres et mes devoirs pour l’école en pensant qu’on aurait plus de temps libre que lors d’un camp normal en raison de la COVID-19. En réalité, notre temps à l’hôtel a été rempli de réunions, d’ateliers et d’entraînements (dans nos chambres). J’ai fini un de mes livres, et j’ai lu environ le quart du roman Les grandes espérances, de Charles Dickens. J’ai aussi passé beaucoup plus de temps que prévu au téléphone et en vidéoconférence pour parler à des proches, comme ma grand-mère, qui vient de fêter son 89e anniversaire.
Pendant la période d’isolement, mon coéquipier Jean-François Huneault et moi avons pris l’habitude de nous sortir la tête de nos chambres d’hôtel pour nous souhaiter mutuellement bon appétit. Depuis la fin de la période d’isolement, on a pu se rendre sur la patinoire tous les jours, et on a eu notre première séance sur glace lundi. C’était pour faire des évaluations sur glace en groupes de trois, et même si on patinait en petits groupes, tout le monde jasait constamment dans l’autobus pour aller à l’aréna et en revenir, parce qu’on était tellement contents de se revoir.
On a eu un premier entraînement complet en unité de 14 joueurs mercredi, et c’était excitant et stimulant de participer à un entraînement intense et compétitif avec des coéquipiers que je n’avais pas vu en personne depuis mars. C’était rafraîchissant après tous les entraînements en petits groupes de deux ou trois coéquipiers à la maison. Honnêtement, ces entraînements m’ont donné une bonne dose de motivation en me rappelant pourquoi je m’entraîne si fort pour pratiquer le sport que j’aime.
Tout au long de la semaine, on a fait un entraînement le matin et un autre en après-midi, ce qui me permet d’avancer dans mes travaux scolaires après le dîner. Puisque, comme pour la plupart des universitaires au Canada en ce moment, mes cours sont en ligne, je peux suivre mes cours quand ça me convient.
Vendredi, on passait aux choses sérieuses, puisque c’était notre première séance de jeu dirigé Rouges c. Blancs. Tout le monde en parlait pendant la semaine, et c’est le moment que j’attendais le plus depuis l’annonce du camp. La rivalité entre les Blancs et les Rouges n’est pas née le jour du match, elle s’est bâtie tout au long de la semaine. Onze mois sans jouer de match, c’est long, donc vous pouvez vous imaginer à quel point on avait hâte. On a traité ce match comme tout match sur la scène internationale, en commençant par une activité hors glace sur la performance mentale et un échauffement complet sur glace. Selon mon expérience au sein de l’équipe nationale de parahockey, les matchs intraéquipes peuvent être assez intenses, et ce fut bel et bien le cas. Même si on a joué à 3 contre 3 en raison de la formation réduite au camp, on a disputé trois périodes de 10 minutes pour que ça s’apparente le plus possible à un match normal. On a même fait une période de prolongation à 4 contre 4 et une séance de tirs de barrage à la fin.
Je me suis passé la réflexion que je devais savourer cette occasion et mon temps sur la glace. En ce moment, c’est impossible de savoir quand notre équipe pourra se réunir à nouveau après le camp et ravoir autant de plaisir sur la patinoire.