Le carré d’as
Et voilà! Les jeux sont faits, les Canadiens affronteront les États-Unis en demi-finale. Quelle surprise! J’attendais ces deux équipes en finale mais les Russes sont venus brouiller les cartes avec une victoire sur les Américains en match préliminaire. Ceux-ci se remettront-ils à temps du choc de cette défaite contre la Russie? Une chose est certaine, cette demi-finale toute nord-américaine promet d’être très relevée. Une finale avant la finale!
Dans l’autre demi-finale, une Russie portée par la foule affrontera l’expérimentée Norvège dans un duel qui sera très intéressant.
La cruciale demi-finale
Dans un tournoi aussi bref que celui des Jeux paralympiques – trois matchs préliminaires seulement –, chaque partie est importante. Une défaite ou un match nul peuvent faire dérailler toute la machine et le rêve d’une médaille peut s’envoler rapidement.
Mais le match de demi-finale est peut-être le plus difficile de tous. La préparation pour cet affrontement crucial peut se révéler être un vrai travail d’équilibriste. En effet, il est difficile de se concentrer uniquement sur ce match alors que, comme joueur, on sait très bien que de l’autre côté d’une victoire nous attend une médaille assurée dont seule la couleur restera à déterminer.
D’un autre côté, il faut aussi mettre les choses en perspective et – bien qu’il soit déterminant – ne pas attribuer au match une importance disproportionnée et ainsi risquer d’accroitre inutilement sa nervosité. « Tenir ses bâtons trop serrés » dans un match d’envergure comme celui-là n’est jamais une bonne idée!
Bref, entre une vision à trop court terme et voir trop loin, la ligne est mince. Le vieil adage : « un match à la fois, » prend alors tout son sens.
Mon approche personnelle consistait à essayer de jauger mon niveau de préparation. Si je me sentais plus tendu que d’habitude, je me ramenais aux choses concrètes de ma routine d’avant-match. Au fond ce n’est qu’un jeu, il faut laisser toute la place au plaisir de jouer. Plus facile à dire qu’à faire, mais l’expérience aide beaucoup également.
Souvenir paralympique
Une demi-finale c’est l’histoire d’un seul match. Un jour donné, n’importe quelle équipe peut en battre une autre, même si elle est largement négligée. Dans mon dernier billet, j’évoquais d’ailleurs un tel match qui avait tourné en notre faveur. Mon souvenir d’aujourd’hui décrit plutôt l’inverse.
Il m’est difficile d’analyser exactement, à ce jour, ce qui s’est passé lors de notre demi-finale malheureuse contre le Japon, aux Jeux de Vancouver en 2010. Étions-nous trop confiants face au Japonais? Était-ce l’un de ces matchs où « la rondelle ne roulait pas pour nous autres? »
C’est peut-être l’entraîneur-chef japonais, Kojin Nakakita, qui a le mieux résumé la situation d’alors en disant que sur 1000 duels entre les deux pays, le Canada l’emporterait 999 fois. Mais ce jour-là, tout est tombé en place pour les Japonais et leur gardien de but, Mitsuru Nagase, qui a pratiquement tout arrêté.
Depuis ce jour fatidique, les événements ont plutôt confirmé les propos de l’entraîneur-chef Nakakita : les Japonais ont connu plus que leur part de difficultés, ratant même leur qualification pour les Jeux de Sotchi.